Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


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Alors bonne lecture !

samedi 27 février 2010

Rêves déçus, rêves déchus.

Dans ma vie, il y a trois choses que je rêvais de devenir. Tout d'abord, je regrette de ne pas être une enquêteure pour la police scientifique. J'admire la rigueur du travail de laboratoire ainsi que l'idée de jouer avec des hypothèses et déductions scientifiques. Je considère avoir déjà une certaine expertise étant une fan des nombreux CSI et autres séries policières. Cependant, malheureusement, ces connaissances ne me servent à rien à l'heure actuelle. Que voulez-vous, il est extrêmement difficile de glisser dans une conversation les mots "artères fémorales" ou "spectromètre de masse". C'est aussi assez laborieux de trouver une occasion pour dire que sans eau dans les poumons, la personne ne peut être décédée par noyade. Alors j'écoute silencieusement les palpitantes histoires d'aréna du samedi ou de nouvelles armoires, conversations auxquelles je ne peux que rétorquer "Ah ben !".

Une deuxième destinée m'ayant échappé, est celle de devenir une femme sans ventre, comme à la télé. Je peux facilement m'imaginer me déhanchant et déambulant dans les rues de Miami telle une Calleigh Duquesne devant un cadavre et s'exclamant soudain : "Horatio, cet homme s'en est pris plein le ventre !" (sous entendu : " Et pas moi, puisque je n'en ai pas du tout, une vrai planche à repasser"). J'en ai pris mon parti. Je ne serai malheureusement jamais l'auteure du best-sellers "Ma vie sans bedaine".

Et comme dernier rêve déçu, j'aurais voulu devenir une athlète olympique. L'idée de me doper aux endorphines à longueur de journée est très agréable à mes pensées. Devenir un être de muscle et de passion. Quelle perspective ! J'aurais été admirée par la planète entière.

Lorsque j'ai révélé ces trois rêves ratés à mon entraîneure, elle m'a simplement conseillé " Mais mon Dieu ! Ferme ta TV! ". Quel conseil judicieux, que bien entendu, judicieusement, je ne suivrai pas.

Alors, depuis deux semaines, je suis littéralement scotchée devant mon écran à admirer les cuisses et les fesses de nos athlètes. Je le sais, à mon âge,  je devrais avoir honte, ce sont des jeunes quand même. Mais que voulez-vous, ils ont tous un casque sur la tête et des grosses lunettes et mes hormones ne font pas la différence. Sauf peut-être pour les patineurs de vitesse. Avec leurs cuisses énormes, on dirait que mon inconscient se dit qu'il doit plus rester grand place pour autre chose...

Et devant ma télé, je vis au rythme effréné des descentes en ski, des sauts en patin, des courses de snowboard et de skeleton. Euh, pardon ? Qu'essé-ça ? Je vous explique. Le skeleton, ça ressemble à la luge, mais à l'envers. À la luge, tu pars les pieds devant. Un athlète Géorgien en est d'ailleurs décédé. Mais on dirait qu'ils se sont alors dit : "Ben c'est trop dangereux la luge, on va partir de l'autre bord, la tête en premier." 

Est-ce à cause des médailles remportées ou en raison des incroyables descriptions des commentateurs sportifs à moins que ce ne soit ces cuisses et ces fesses fermes, mais ma tante ici présente, a beaucoup de difficulté à trouver le sommeil. Elle est trop excitée. Elle a donc décidé de vous faire un petit résumé de ces jeux, et ce, nappé à la sauce Travailleuse Sociale.

Tout le monde le sait, la première médaille d'or fût remportée par Alexandre Bilodeau, en ski acrobatique / ski à bosses. Pour ma part, j'en aurais aussi donné une autre à Jean Luc Brassard pour ses descriptions des descentes. À mes yeux, l'épreuve se déroule tellement vite, que je vois autant de différence entre deux compétiteurs qu'entre deux gars qui font un concours de "rotes". Mais M. Brassard décrit les descentes avec une telle précision, vitesse et fluidité, que même moi, j'arrive à comprendre si le gars est bon ou pas, même si je ne vois toujours rien de ce qui se passe. Je l'imagine très bien derrière son micro, récitant un texte déjà mémorisé, parmi une centaine déjà écrits, soulevé lui-même par ses propres paroles sans qu'aucun cheveu ne se déplace et qu'aucun postillon ne pointe à la commissure de ses lèvres, tellement occupé par ses occupations, que même ses cheveux ont décidé d'arrêter de pousser étant, eux-mêmes, trop sur le qui-vive. Mes amis, quel travail !

Pendant ces jeux, il y a eu également la médaille d'or au skeleton du flamboyant rouquin de cheveux et de barbe, Jon Montgomery. Ce rouquin, se décrit comme un mouton noir ayant remonté tout seul la pente pour arriver au sommet, en bas de la piste. Personne ne s'attendait à beaucoup de cet athlète qui, par son travail assidu, a réussi à glisser son skeleton à la première place. Bravo !

Je trouve que ce sont de très bons jeux olympiques, ne serait-ce que du point de vue du nombre de médailles d'or remportées par les Canadiens. Peut-être mon enthousiasme est-il du au fait que mes attentes n'ont pas été déçues. Je m'étais quand même préparée psychologiquement en me répétant certaines phrases utiles du genre :

"Tiens, le canadien vient de tomber. "

ou

" Ah, oui,  regardez au loin ces valeureux canadiens qui ne récolteront ni la médaille ni ne sauveront l'honneur du pays".

En tout cas, cette fois-ci, je les trouve bons ces jeux. Mais c'est certain ils sont loin d'être parfaits. Il y a tout de même quelques imperfections. Comme ce reportage du couple Hamelin / et  sa blonde (je ne me rappelle plus son nom n'ayant porté aucune attention aux cuisses) et comment  la fille a abordé le gars. C'est une histoire olympique ça ? Ben voyons donc, c'est l'histoire actuelle de toutes les femmes du Québec. Les gars restent assis et les filles se lancent au risque de frapper un mur. S.V.P., trouvez autre chose pour me divertir qu'une histoire du quotidien. Je suis aux Jeux Olympiques, pas à Occupation double.

Et il y a aussi eu le scandale autour de l'habillement excentrique et efféminé de ce patineur qui avait des petits rubans roses partout sur ses vêtements. Les commentateurs se sont alors laissés aller à des commentaires très machistes sur l'athlète et son côté gai luron. Mais moi, ce qui m'impressionne, c'est de voir deux gars qui bitchent un autre gars sur son linge. Ayoye ! Difficile de faire pire comme performance. Sauf bien sûr si on parle de mon propre spectacle de patinage artistique en secondaire trois. Je vous raconte.

Mon amie, Lèvres Pulpeuses, avait fortement insisté pour que je fasse avec elle, un spectacle en patinage artistique. Et oui, j'ai déjà pris des cours sauf que mon patinage était vraiment minable. Je me suis alors laissée emportée par mon amie. Ma maîtresse ne m'a alors pas encouragée à me donner en spectacle mais hélas, elle ne m'a pas découragé non plus. Avec ma jupette rouge, sans aucun rubans roses, j'ai  fait un spectacle sur une musique du genre patriotique traditionnelle biélorusse et j'ai absolument manqué tous mes sauts puisque je ne savais en faire aucun. J'ai même raté ma pirouette sur deux jambes. C'était absolument horrible! Si j'avais eu deux onces de jugeotte et trois onces de bon sang, j'aurais tenu tête à Lèvres Pulpeuses et éviter ainsi de faire une folle de moi. Mais bon, c'est arrivé. Et la journée suivante, jursqu'à environ 3 heures de l'après-midi, personne ne m'avait fait de remarques sur mon spectacle. J'étais contente. Il ne s'était rien passé. J'allais pouvoir faire comme si la chose n'avait pas eu lieu jusqu'à ce que grosse tête frisée gros nez langue sale dise devant toute la classe " C'était tu lette ton affaire !". C'était même pas un spectacle mais juste une affaire.

J'ai revu il y a environ 2 ans, grosse tête frisée gros nez langue sale dans le métro. Il s'en est fallu de peu que je m'élance vers lui dans un triple salto arrière suivi d'un double lutz et d'un saut périlleux groupé arrière pour aller lui casser la gueule. Je me suis abstenue. Je ne voulais pas répéter toute l'histoire afin qu'il soit en mesure de comprendre pourquoi je l'attaquais ainsi. Parfois, il est préférable de lâcher prise.

Autre gaffe des Jeux Olympiques, ils ont oublié le français. Alors, dans un élan de désespoir, ils ont vu Garou entrain de fumer dans un coin des estrades, et sans avertissement aucun, ils l'ont lâché sur la scène pour chanter la première chose qui lui est venu à l'esprit. Ils ont bien essayé de faire autant de bruit qu'ils pouvaient, mais malheureusement, pas suffisamment.

Voilà, on se reparle dans deux ans, lors des jeux olympiques d'été.  Je vous laisse sur cette image qui peut-être sera la prochaine controverse pour les jeux d'été.


Sans commentaires, je ne voudrais pas me retrouver avec une poursuite d'une association de défense des droits des schtrou... !

TS

samedi 20 février 2010

La vie de village ...

... ou

L’endroit où vivent les gens dans des maisons bâties le long de la route de l’ennui

Bienvenue dans mon village. Mon village est un endroit magnifique avec ses champs, ses montagnes, ses lacs et sa rivière. Mon village est un endroit calme et accueillant où les gens sont heureux. En fait, si on est malheureux dans un lieu aussi paradisiaque, il est de bon ton de le cacher, parce que dans mon village, l’étiquette reste collée à vie. Ainsi, si vous avez le malheur d’être étiqueté malheureux, que ce soit vrai ou non, il n’y aura pas de date de péremption. Vous serez vu comme la malchanceuse famille de malheureux qui vit sur le territoire de mon village depuis plusieurs générations.

Dans mon village, il ne faut pas non plus se faire prendre les culottes baissées, et ce, même le samedi soir. Ça ne pardonne pas. Vous serez ainsi qualifiée allégrement de guidoune du village, qui soi dit en passant, a remplacé l’idiot du village. Que voulez-vous, il semble que le lobby des mouvements de défense des droits des idiots de village ait fini par prendre davantage d’espace sur la place publique que celui des guidounes de village. En fait, les guidounes n’en pouvant plus de cet étiquetage méchant et gratuit finissent souvent par déguerpir à Montréal pour se faire oublier dans ce fabuleux anonymat. Et là, elles fondent une famille, font des enfants et ne retournent plus jamais dans leurs souvenirs d’enfance bucolique assortis de parents alcooliques. (" Ben non, je parle pas de moé. Calmez-vous, vous pouvez continuer à me respecter." )

Donc, pour être heureux dans mon village, mieux vaut être né dans la famille riche vivant au centre-village et possédant une station-service, un salon de coiffure, des cheveux blonds et des yeux bleus. Ainsi, ayant été tiré à la seule loterie où vous pouvez gagner sans jamais avoir joué, vous pourrez vous conduire comme une guidoune notoire mais sans jamais que personne ne le souligne. Eh oui, une guidoune dans une famille respectable n’est pas une vraie guidoune.

Trêve d’amertume s.v.p. et retournons donc gambader dans les prés de mon village situé au fin fond d’une magnifique vallée qui, elle, se cache derrière une chaîne de montagnes d’où il n’y a aucune route permettant de s’en sortir rapidement. Personne vraiment n'a jamais eu à m'expliquer ce que ça voulait dire "Vivre dans un trou." J'avais qu'à m'ouvrir les yeux et je comprenais automatiquement.

Mon village, disais-je, est un endroit accueillant et calme. Calme en effet puisqu’il ne s’y passe jamais rien. Il faut constater avec émoi l’émoi causé dans toute la population lorsque l’ambulance déambule à toute vitesse dans nos rues pour aller chercher quelqu’un, qui est toujours un peu mort à son arrivée, étant donné la distance à parcourir de l’hôpital à la résidence du malade et de là, jusqu’à l’hôpital. Un silence de terreur accompagne toujours les sirènes de la mort.

Accueillant, puisqu’il faut bien se réjouir des 3 touristes qui viennent s’y perdre chaque été. Cependant, je n’ai jamais compris pourquoi, malgré le fait qu’ils sont subjugués face à la splendeur du spectacle de la nature de mon coin de pays, ils prennent toujours leurs jambes à leur cou lorsqu’on leur offre de s’y établir. C’est tout simplement tellement calme que la seule chose qu’il fait bon y faire est de s’y reposer. Je leur en ai toujours un peu voulu de ne pas rester sur place pour me divertir. Mais d’un autre côté, je les comprenais, puisque dans mon village, on demeure un étranger jusqu'à la cinquième génération, ce qui revient à dire, jusqu'à ce que plus personne ne se souvienne qu’un jour, nous y avons emménagé.

Dans mon village, c’est tellement calme que je suis restée longtemps persuadée que le gouvernement a rendu l’école obligatoire pour éviter d’y mourir d’ennui. Il faut bien occuper ses populations si on veut éviter la révolte. Alors, nous allions à l’école pour occuper notre temps entre les périodes de vacances où il ne se passait rien.

Pendant quelques années, j’ai vécu à l’extérieur du village, sur une ferme. Vous imaginez ! Vivre à l’extérieur d’un endroit où il n’y a rien à faire ? Ça revient à dire qu’il n’y avait encore moins que rien que zéro pour se divertir. Le seul souvenir de quelque chose qui m’est arrivé un jour, est qu’un soir j’avais pas mal bu et un chat de l’étable qui sentait le fumier, comme tous les chats de l’étable ainsi que les vaches, le fermier et la maison du fermier lorsqu'il rentre de l’étable, donc ce chat est venu me draguer. Et moi, dans cet état second de vapeur éthylique d’alcool, je l’ai accueilli malgré son apparence de vagabond crotté n’ayant jamais été aimé et qui ne le sera vraisemblablement jamais par personne. Il faut le dire, à part puer, le but de ce chat dans la vie est de manger les souris dans la grange. C’est tout. Niet. N’attendez pas un roman de conte de fées lorsqu’on parle d’un chat d’étable.

Alors ce chat, que j’ai allégrement flatté à cause de mon état second est par la suite venu me voir chaque fois que je sortais de la maison comme pour me rappeler la honte de mon manque de contrôle de prise d’alcool et du fait que dans cet état-là je suis presque prête à coucher avec n’importe qui. Voilà donc un aspect positif au fait qu’il ne se passe rien, je n’ai fait que flatter un chat dégueu alors qu’en ville, j’aurais peut-être commis un geste beaucoup plus obscène. Voilà mon plus grand souvenir d’adolescence révélé au grand jour. Commencez-vous par me croire quand je vous dis que la vie y était tranquille à mourir ?

Mais avant d’emménager au fin fond de ce rang, j’avais tout de même eu la chance de vivre au cœur de la vie trépidante de mon village. Ainsi, avec mes deux amies, nous allions prendre des marches. Nous procédions de la façon qui suit. J’allais rejoindre mon amie Lèvres Pulpeuses qui était la plus belle de nous trois. Le fait d’aller chez elle m’occasionnait des pas supplémentaires mais ainsi, je m’assurais de faire partie du cortège de cette belle jument. À partir de chez Lèvres Pulpeuses, nous partions rejoindre l’autre amie, Dents Croches, qui avait les dents croches du fait qu’elle provenait d’une grosse famille et que quand on est une grosse famille on a pas les moyens de se faire arranger les dents. Mais Dents Croches avait cependant les mêmes attributs poitrinaires que Lèvres Pulpeuses. Une fois retrouvée, nous marchions jusqu’au bout du village c'est-à-dire, là où le trottoir se termine. Et hop ! On vire de bord, jusqu'à la fin de l’autre trottoir, ce qui nous occasionnait une marche d’environ 30 minutes. Et pendant cette marche, les garçons du village reluquaient et agaçaient effrontément les seins de Lèvres Pulpeuses et de Dents Croches. Moi, je restais là, à manger mes suçons et je n’ai jamais été embêtée par qui que ce soit. Il y a bien eu cette fois au secondaire où un gars que je trouvais bien beau m’a effleurée le côté droit du sein droit mais « Crisse » me suis-je dit , « issé trompé ». Mais bon, j’ai soigneusement mis de côté la thèse de l’erreur parce que j’avais finalement quelque chose à raconter au sein de mon cercle d’amies à gros seins.

En ce qui concerne ma poitrine, il me faudra attendre l’âge de 35 ans avant de voir apparaître ces atouts féminins et surtout à ce moment, de constater que le ventre ne dépasse plus mes monticules. Peut-être cela coïncide-t-il avec le pic sexuel de la trentaine? En effet, le mien a eu lieu le 24 juin a 11h30 avec le beau Pierre, alias Mains de Velours dans un Champ de fraises ou si vous préférez (MDVDUCDF). J’ai alors compris vraiment pourquoi l’on parlait de pic sexuel. Je vous jure, ce fut les plus belles 30 secondes de mon existence. Ce souvenir heureux reste depuis, gravé fidèlement dans ma mémoire. Et que m’est-il arrivé depuis ce temps me demanderez-vous ? Et bien, j’en suis tout de même à la 10ième saison de Law and Order ainsi qu’à la 9ième de CSI Les Experts.

Bon, que voulez-vous, la vie calme, heureuse et paisible de mon village ne semble pas m’avoir disposé à la trépidante Montréalaise. Comme on dit, vous pouvez sortir la fille du village mais difficilement le village de la fille qui arrive en ville !

Cependant, même arrivée en ville, je continuais par l’entremise des téléphones mensuels de ma mère à recevoir les dernières passionnantes nouvelles sur mon village :

- Tu connais M. Bernatchez ?

- Ouin (Traduction :ah, tabarnak, elle commence pas encore. Je m’en câlisse de M. le taré voisin de la voisine mongole qui est mort devant la crisse de tv. )

- Ben oui, le père de Carlos Bernatchez qui vit l’autre bord de la rivière.

- Hum (Traduction : Oui, oui, la gang de pauvres paumés là qui vivent dans les maisons des deux premiers trois petits cochons?)...            y’é tu mort en regardant la tv ?

- Tu le savais ?

- Non non, une intuition c’est toute.

- Une quoi ?

- Ah rien, laisse faire. Je me comprends.

J’étais toujours un peu contente de recevoir des nouvelles de ma mère mais de là à en recevoir de tout le village … Ça me replongeait constamment dans les souvenirs d’ennui de mon enfance et ça, j’étais à peine capable de le supporter. En déménageant à Montréal, j’avais changé de vie. J’avais des amies qui fumaient du pot, j’avais un ordinateur, le câble de la tv, un chat qui sentait bon et puis j’avais accès aux salles de cinéma. J’étais devenue quelqu’un ! J’essayais d’oublier cette enfance me prédisposant à vivre une vie de rivière tranquille !

En tout cas, je sais, je suis un peu injuste. Il s’en est parfois passé des choses. Il y a bien eu le verglas de 1992 dont on a parlé… jusqu’au verglas de 1998 ! C’est ainsi, les désastres écologiques prennent alors le pas dans les discussions sur la météo quotidienne et le chien du voisin qui s’est, enfin, fait écrasé. On a aussi beaucoup parlé du tremblement de terre de 1989. Aujourd’hui, si le sujet s’est éteint ce n’est pas tant parce qu’il n’y avait plus rien à dire que parce que les gens qui l’ont vécu sont morts ou sont partis vivre en ville !

Bon ben, c’est ça qui est ça. Je termine cette histoire de la même façon que la vie de village. Sans histoires et sans fin.

TS

samedi 13 février 2010

Une enfance laminée dans la violence

Laminer : écraser, moudre, concasser, pulvériser, émietter, hacher, marteler, désagréger, aplatir, broyer, écrabouiller, piler, fouler, presser, user, détruire, étirer.

Mon père était un salaud. Alcoolique, menteur, immature. Il n’était que très rarement à la maison. Sauf pour nous battre. Pour ça, il était toujours au rendez-vous, fidèle au poste. Sournoisement, il nous approchait avec toute la finesse d’un félin pour recueillir nos confidences et lorsque nous nous ouvrions à lui, sur nos peines et nos problèmes, il se transformait soudainement en monstre, et nous battait. Je n’ai jamais oublié ses énormes pattes s’abattant sur nos fesses trop fines. Menuisier de métier, il avait appris à frapper. Il nous martelait avec toute la vigueur de sa rage qui s’abattait sur nous jusqu’à ce nos bouches n’émettent plus aucun son et que nos pensées se perdent dans le néant.

Mon père avait été élevé en roi par ma grand-mère qui considérait que seuls les hommes travaillaient forts sur la ferme. Aux repas, ces rois s’assoyaient à table en premier pour manger les meilleurs morceaux de viande. Suivaient les enfants. Et ensuite, les femmes, juste avant les chiens. Mon père, ce roi fou et furieux, vidant son vide intérieur sur nous, ne pouvait supporter que d’autres que lui puissent exister. Il avait besoin de nous tuer à petit feu pour se sentir en vie. Et il s’acharnait sur nous à coups d’insultes, nous laissant seuls avec ces bleus au cœur.

Ma mère pleurait beaucoup. Elle ne pouvait supporter ni cette présence violente, ni cette absence trop grande. Trop souvent, elle se retrouvait seule à la maison avec 3 enfants en bas âge dans une pauvreté qui allait à l’encontre du plaisir de vivre.

À cette époque, j’avais 7 ans. Assez vieille pour me souvenir, trop jeune pour comprendre. Des parcelles de mon enfance que j’ai tentées de faire taire à jamais remontent encore à la surface aujourd’hui. Ce père, cette loque humaine, revenant de nulle part et vomissant sa rage en laissant derrière lui cette trace nauséabonde de la porte d’entrée jusqu’à la toilette. Vision d’horreur qui ne me quitte plus. Vision de déchéance d’un père se vautrant dans son vomi et d’une mère essuyant cette misère. Elle me répétait souvent qu’elle en avait assez. Mais assez de quoi me demandais-je ? Je ne connaissais rien d’autre.

À cette époque, des émotions contradictoires s’emmêlaient dans mon esprit. J’en voulais souvent à mon père, pour la tristesse de ma mère, que je supportais mal. J’en voulais à ce père violent que malgré tout, j’aimais. Il lui arrivait en de rares moments de me prendre sur ses genoux pour me dire qu’il m’aimait. Il me demandait avec qui je voudrais vivre si ma mère nous quittait. Et moi, en ces moments, j’étais convaincue que je voulais partir avec lui. J’oubliais tout. Je lui pardonnais. Il était revenu. Il était à moi, j’étais à lui.

Je me souviens de ces matins, où tel un enfant, il s’amusait avec nous en écoutant les bandes dessinées à la télévision. Il en raffolait. Ces moments d’accalmie étaient ce que nous possédions de plus heureux et de plus intense. Alors je m’évertuais à maintenir notre famille heureuse et unie. Je savais que si je faisais ce qu’il fallait, je pourrais sauver notre vie. Je le savais parce que j’étais convaincue, que tout ce qui nous arrivait de mauvais était ma faute. On me le répétait assez souvent. Alors je faisais ce qu’il fallait pour sauver ma mère de sa détresse et garder ce père à la maison. J’allais jouer dehors pour ne plus être une charge. Ainsi soulagée, j’espérais que ma mère cesserait ses pleurs et que mon père ne claquerait plus la porte en criant qu’il en avait assez d’elle. Au repas, je me taisais pour ne pas fâcher mon père. Il détestait entendre du bruit quand il mangeait. Je me faisais toute petite jusqu’à en devenir complètement invisible. Alors que je croyais avoir réussi, que je croyais être devenue enfin suffisamment inexistante pour ressouder nos liens familiaux, il me voyait et m’assénait un coup pour ce bruit de fourchette dans cette assiette.

Je ne savais pas pourquoi, mais je comprenais que j’avais échoué. Moi la petite conne, la petite folle, la petite merde, je n’avais pas disparue encore assez parfaitement. La prochaine fois, il me faudrait être morte, ne plus respirer, ne plus exister. J’y parviendrais parfaitement un jour, j’en étais convaincue. Un jour, je deviendrais suffisamment invisible pour que tout le monde soit enfin heureux.

Aujourd’hui encore, je ne sais pas si je dois effacer ces souvenirs ou leur prendre la main. Même mort, il est toujours là, devant moi. Il me bloque le passage et m’empêche d’avancer. Quelle injustice d’avoir à réparer les pots cassés alors que lui, sans remords, a vécu sa vie en ayant effacé la mienne.

Aujourd’hui, je suis ce pot cassé. Je tente de recoller mes morceaux avec la peur constante que tout s’écroule à nouveau. Cette envie de disparaître revient sans cesse dans mon esprit. Et sans cesse, je lutte pour exister. Et je décide de rester rien que pour l’emmerder.

dimanche 7 février 2010

La liste

L'idée m'est venue en lisant un article sur un blogue que je qualifierai tout simplement de blogue anonyme . En effet, l'auteur de ce blogue anonyme, M. Pierre H. Charron, qui est également un fervent lecteur de mon blogue, a un jour, écrit un article à propos d'un organisateur de notes téléchargeable sur internet. Le résultat fût éclatant ! Le développeur du logiciel l'a remercié en lui donnant accès à la version payable. Peut-être voyez vous où je veux en venir. J'ai en effet pensé faire la liste de tout ce que je désirais dans cette vie, en espérant que le créateur ou le propriétaire de ladite chose, puisse me faire parvenir l'objet de ma convoitise. Alors, voici ma liste.

1. Premièrement, plus que tout au monde ou presque, j'aimerais recevoir une Tiburon,  vert lime, de Hyundai. C'est une voiture sexy n'ayant pas de place pour asseoir du monde mais possèdant un très grand coffre, histoire que je puisse y entasser facilement mes achats. Ce serait génial ! Toutes les qualités auxquelles une femme peut s'attendre d'une voiture! En ce qui concerne les accessoires, je n'en demande pas beaucoup, tout au plus un lecteur  de cd. Je roule  vingt minutes par jour pour aller et revenir du travail, mais je me dis que j'aurais l'air plus cool dans le stationnement de mon travail si ma voiture n'était plus une hyundai accent 98 pleine de trous au bas des portières. Je suis prête à échanger mon Accent contre la Tiburon.

2. Je convoite également une jeune chatte de bengale avec de la classe et arborant un magnifique manteau de fourrure léopard. Opérée, dégriffée, vermifugée, traitée contre les puces, elle devra servir d'escorte à mon Félix, gros félin non-autonome, qui ne bouge pas de toute la journée. Ses activités préférées sont roter, péter, se gratter et se lécher le c... en attendant qu'on le nourrisse. Veuillez également noter que tel un mâle ignorant l'utilité du papier de toilette et pissant sur le bol, il fait de même avec sa litière en en foutant partout. À croire qu'il se pratique pour le lancer de la litière pour les prochains Jeux Olympiques de Vancouver. Ici les propriétaires privés aimant les animaux sont sollicités pour ce don.

3. J'aimerais également un emprisonnement à vie à la SPCA pour la personne mettant ses annonces sur Kijijii en indiquant que le chat de race de sa mère ou de sa grand-mère quand c'est pas son caniche noir royal de 300 000 $ est mort et que sa pauvre mère ou grand-mère ou tante n'a pas les moyens d'en avoir un et que l'annonce suivante indique qu'il les vend ! Voilà, je n'ai aucun style littéraire pour dénoncer les cros... Je dénonce la traite des poils inhumaine instiguée par la bêtise humaine.  

4. Je désire une collection des meilleurs livres de poche dans la collection "Livre de poche".

5. Un abonnement à vie au café Carte Noire et à Cubita qui font de très bons expressos  pour mes samedi matin. Un abonnement à vie au lait au chocolat, de n'importe quelle compagnie, premier arrivé premier servi, pour mettre dans mes expressos du samedi matin. Machine expresso bienvenue.  

6. Des breloques Zoppini pour  garnir mon bracelet . Comme les breloques sont nombreuses, j'aiderai ici les bijoutiers à mieux orienter leurs choix :
                           - deux pierres précieuses
                           - une auto noire
                           - un coureur de fond
                           - un soleil ou toute autre image de vacances
                           - une robe
                           - vous pouvez également me soumettre vos propositions.

7. Une collection de vêtements de luxe du genre Tristan et Iseut.  Je vous promets de perdre 5 livres et de rajeunir de 10 ans afin de faire honneur à la marque et à ma toute nouvelle collection de vêtements.

8. Une collection de lingerie fine, anti-bourrelets intégrés, de n'importe quel magasin sur la rue St-Denis, situé entre Mont-Royal et Sherbrooke.

9. Un abonnement d'un an à un spa ou centre de massage de n'importe lequel centre d'esthétique.   Je vous promets, si vous êtes sérieux, je ne serai pas regardante sur la compagnie.

10. Un certificat cadeau de quelques milliers de dollars (là aussi, je laisse le chiffre en haut de mille à votre discrétion) des magasins Atmosphère ou Mountain Coop ou autre magasin sportif de qualité.


Voilà, espérant que les compagnies sont identifiées suffisamment clairement, j'attends humblement vos offres.

TS

p.s. Si mon entreprise de charme virtuel ne fonctionne pas, prière de faire parvenir ma liste au Père Noël.


samedi 6 février 2010

Patience, patience...

J'écris un texte pour dire que je suis en train d'écrire mon texte au cas où il y aurait quelqu'un qui viendrait lire mon texte, qui l'ai-je dit, n'est pas écrit en tant que texte pis c'est ben juste si j'ai même une petite idée de ce que je vais écrire. Soyez patient, indulgent... memére in ben fatiguée à matin comme ben des matins depuis un certain temps.

C'est pas l'ouvrage qui manque, je travaille en coup de vent toute la semaine pour avoir mes fins de semaine de libre qui elles, me permettent tout juste de me remettre de ma semaine.  Pis au début de la semaine, je recommence à avoir hâte à la fin de semaine où j'ai de la misère à rien faire d'autre que d'essayer de récupérer. Ben au moins, le positif c'est que j'ai drette pas le temps d'avoir des problèmes parce que je vous l'ai tu dis, osti, j'ai pas le temps ! 

À plus,

TS

 

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