- " Regarde Joséphine, cette jeune femme impressionnante. Comment peut-elle marcher avec des talons si hauts ? C'est formidable ! Elle doit travailler pour le Cirque du Soleil !"
- "Tu trouves ça drôle, toi! D'après moi, cette jeune femme ne fait ni plus ni moins que s'oublier et oublier ses pauvres pieds juste pour plaire aux hommes. Celle-là, elle va souffrir d'arthrose à 40 ans avec des godasses pareilles. À propos, t'as vu comme elles sont tordues par l'arthrose mes mains? Elles me font tellement souffrir, t'as pas idée. Bientôt, je ne pourrai même plus venir ici, dans ce restaurant avec toi, tellement j'arrive à peine à tenir ma tasse de café."
- "Ben voyons donc, encore à te plaindre. Hier encore t'étais capable de faire un gâteau à trois étages en inscrivant tout au long : Joyeux anniversaire à mon fils chéri que j'aime tendrement et aujourd'hui tes mains sont à l'article de la mort ? Regarde plutôt la vie autour de toi. Les enfants jouent, crient et pleurent. Les jeunes ont des sourires remplis d'espoir grâce au chemin que t'as tracé, pour eux, parce que t'as travaillé dur toutes ces années ... "
- "Vieille folle... Encore à délirer. As-tu pris tes pilules à matin ? Tu le sais comment t'es, tu penses que tu vas mieux, tu arrêtes de les prendre et puis tu te prends pour Jacques Brel qui se met à chanter sur des niaiseries comme des talons hauts..."
- "As-tu fini ton café ? Au lieu de m'assommer avec tes platitudes tu devrais venir marcher avec moi dans le parc. "
- "Non, mais ça va pas ? J'ai marché deux coins de rue pour venir prendre un café avec toi pour entendre parler de talons ! De toute façon, continua-t-elle, t'as vu mes genoux comme ils sont enflés ? Je pourrais pas faire 10 minutes que tu vas devoir appeler l'ambulance !"
- "Tu exagères. Si ça se trouve tes genoux vont désenfler et ta tête aussi. L'exercice, tu sais, c'est excellent pour le moral. Je te parie qu'une fois que tu auras fait le vide, ton cerveau va s'ouvrir à du positif. Et si c'est pas des talons que tu vas admirer, ben ça sera des garçons !"
- " OK viens-t-en, de toute façon, je te connais tu me lâcheras pas ", capitula Joséphine. Elle savait depuis longtemps qu'il était impossible de lutter contre l'indécrottable positivisme de son amie.
- " Ah, pour ça t'as bien raison. Ça fait 50 ans que je te connais pis je t'ai toujours pas lâché ! "
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