Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


Vous êtes invités à échanger vos commentaires.


Alors bonne lecture !

mardi 28 décembre 2010

Depuis quelques heures...

Depuis quelques heures, sur mon visage, s'est installé un sourire niais empreint de béatitude. Un sourire qui prend l'entièreté de l'espace sur la moitié inférieure de mon visage. L'extase totale dans ma face et dans ma tête... Que s'est-il passé à 12h00 pile ?

JE SUIS EN VACANCES !!!!

Mais alors que je profitais pleinement de mon nouveau statut de vacancière, et comme une obsession terminée est vite remplacée par une autre... qu'est-ce que je vois-ti pas ?

Une grosse coulisse sur mon frigidaire...  C'est ça, c'est signe que les vacances sont arrivées quand mes yeux sont capable de voir autre chose que des lettres qui s'empilent les unes sur les autres d'une manière parfois totalement désordonnée...

Et pour vous faire partager une infime partie de mon obsession terminée, voici trois petites perles de correction.

- ( En parlant d'une personne qui n'a pu se faire soigner en raison de son poids.)   C'est pas juste, si le poids se met à peser dans la balance des soins de santé !

- Les itinérants ont, pour la majorité, des bacs à lauréats.

- Ils vivent sur le seuil de pauvreté...

Mais j'arrêterai là ce billet sans contenu aucun que celui de vous faire part de mon nouveau plaisir...

Et je m'en vais effacer mes coulisses ! Mais avant faudrait bien que je m'habille... Mais pour ça, faudrait que je lave mon linge... Ouf, y'a aussi ma vaisselle à laver. Si je lave mon linge, j'aurai plus d'eau chaude pour la vaisselle et si je commence par la vaisselle, je ne pourrai plus laver mon linge... Finalement, sont pas si grosses que ça les coulisses... Pis mon linge, y'é pas si sal que ça. Si je le mets sur la corde, une bonne partie des odeurs vont s'en aller (histoire vécue par une amie de ma mère, elle lavait pas son linge, elle le mettait drette sur la corde... Quand ma mère a eu sa tumeur au cerveau et qu'elle disait tout haut ce qu'elle avait toujours pensé tout bas, qui c'est qui s'est vu traité de "tu sens pas bon"... ).

Bon, c'est fini. J'arrête de vous torturer avec mes idées pêle-mêle.

À bientôt, pour la suite de mes histoires.


TS

vendredi 24 décembre 2010

Joyeux Noël !!!

J'aimerais prendre quelques instants pour souhaiter à tous et toutes qui me lisez régulièrement un très joyeux noël...


Je vous souhaite d'être heureux et paisible. Sinon, et bien voici quelque chose pour rire un peu...


                                              http://dutron.wordpress.com/2009/11/17/lettre-au-pere-noel/




La lettre au Père Noël

Un petit garçon écrit au Père Noël :

"Cher pére noël, je voudrais acheter un super nintendo. y coute 500 francs. Mon papa et ma maman ne peuvent pas me les donner passe que mon papa il est au chomage et ma maman elle est malade. Alors je voudrais que tu m'envoies les sous. Cher pére Noël, merci d'avance"

Il met la lettre dans une enveloppe sur laquelle il inscrit en guise d'adresse ces simples mots : "PERE NOEL". La missive arrive au bureau de poste. Une jeune postière ouvre l'enveloppe et lit la lettre. Emue par cet enfant malheureux, elle fait une quête et grâce à ses collègues parvient à avoir un petit pécule : 300 F.

Elle envoie la somme au gamin, par courrier naturellement.

Et le petit garçon répond au Père Noël :

"Cher pére Noël, je te remercie beaucoup pour l'argent que tu m'as envoyé mais je dois te dire qu'il manquait 200 francs dans l'enveloppe.Je suis sur que c'est encore un coup de ces salauds de postiers..


Le Père Noël existe…



Monique décide d'en finir avec cette vie de merde, en se jetant du haut de la Tour Eiffel. Elle monte donc au 3ème étage, enjambe la rambarde et s'apprête a faire le grand saut sans élastique. C'est alors qu'une voix derrière elle l'interpelle doucement :

- Non, jeune fille, ne fais pas cela...

Elle se retourne et, oh surprise, le Père Noël est là !

Le Père Noël la prend par l'épaule et lui dit :

- Comme c'est Noël et que tu es très triste, je vais t'aider à sortir de cette impasse. Demain à ton réveil, tu deviendras PDG, tu gagneras beaucoup d'argent, tu habiteras un appartement luxueux, avec Rolls-Royce et chauffeur et tu rencontreras l'amour de ta vie ... !!!

Monique est vraiment folle de joie grâce à ce message d'espoir :

- Oh, Père Noël, mais vous êtes trop gentil, comment puis-je vous remercier de votre bonté ?

Le Père Noël rougit un peu et lui susurre à l'oreille :

- Ben tu vois, la Mère Noël est un peu vieille et plus très fringante, alors si tu pouvais me faire une petite pipe pour me rappeller ma jeunesse, ça serait gentil de ta part...

- Oh oui, Père Noël, pas de problème !

Et elle commence son ouvrage. Une fois la petite affaire terminée, le Père Noël demande :

- Mais dis-moi, jeune fille, comment t'appelles-tu ?

- Monique.

- Et quel âge as-tu ?

- 32 ans.

- Et comme ca, Monique, à 32 ans tu crois encore au Père Noël ?....

 http://www.la-blague-du-jour.com/ensemble_des_blagues/Blagues_sur_Noel.html  (pour d'autres blagues).


À bientôt,

TS

lundi 20 décembre 2010

Intermède

Corrections, parler toute seule, achat de cadeaux, corrections, parler toute seule, achat de cadeaux, corrections, parler à Chat, achat de cadeaux....  Voilà à quoi ressemble ma vie depuis la semaine dernière...

Mais ne désespérez pas. Le jour viendra où vous connaîtrez la suite (et un jour même enfin, la fin !) de cette histoire étrange d'Hermine et d'Épinéphrine.

Épinéphrine connaîtra-t-elle la paix intérieure en pensant à autre chose qu'à faire des bijoux ?
Hermine rencontrera-t-elle l'âme soeur sur le plateau de tournage d'Occupation Trouble ?
Cynthia ... euh... rien, vraiment aucune question pour Cynthia ...
Et la chicane entre TS, ses acteurs (Pouahhhhhhhh! des acteurs !!!!) et les techniciens de la balancine connaîtra-t-elle une fin digne de nos joyeux morons ?

C'est ce que vous saurez en lisant, un jour, la suite de cette histoire....

À bientôt,

TS (la vraie, pas l'animatrice du blogue webcam réalité...) En tout cas, je me comprends... Bye.

jeudi 16 décembre 2010

lundi 13 décembre 2010

Bulletin de nouvelles : Grève des techniciens et des acteurs d'Occupation Trouble

Bonjour mesdames et messieurs, ici votre présentateur, Gordon Cordon. Nous apprenons à l'instant que l'émission Occupation Trouble sera retirée temporairement de nos écrans d'ordinateur pour cause de malentendu entre les techniciens, les acteurs et TS. Nous rejoignons à l'instant TS pour obtenir de plus amples explications.

- Bonsoir TS. Comment allez-vous ?

- Bonsoir Gordon Cordon. Je pourrais aller mieux à vrai dire. Toute cette histoire me remue sang et eau. En vérité, je ne sais pas trop ce que "sang et eau remués" veulent dire, mais je trouve que ça paraît bien pour une Gaspésienne sortie du bois.

- Alors TS. Que se passe-t-il ? La chicane est royalement poignée sur le plateau d'Occupation Trouble ! Comment en êtes-vous arrivés là ? Cette nouvelle saison semblait pourtant fort prometteuse.

- En effet, Gordon Cordon, c'est une histoire un peu compliquée. Alors laissez-moi vous l'expliquer en détail.

- Nous vous écoutons.

TS se lance dans ses explications.

" C'était un soir comme un autre. On ne pouvait pas dire que la vie était différente de d'habitude mais elle n'était pas non plus pareille... En tout cas. Ce soir-là, j'étais affairée devant mon écran d'ordinateur à écrire le scénario de la deuxième émission blogue-réalité Occupation Trouble....

Gordon Cordon, stupéfait, coupe le témoignage de TS.

-" Mais ne me dites pas que cette histoire de blogue-réalité est emmanchée avec le gars des vues ? Vos histoires sont inventées ? "

- " Oups... ouin... ben... croyez-vous vraiment que cette gang de morons-là est capable de rendre une émission intéressante à eux seuls ? C'est certain qu'on peut facilement imaginer E.T. s'envoyer en l'air et Nathan tripper à planche pendant qu'Épinéphrine amortie sa chute en se faisant un parachute de ses grandes tites culottes, mais peut-on vraiment parler là d'un attrait réel pour nos bloguéspectateurs ? Bon, arrêtez de me couper s.v.p. sinon, je vais aller vendre mon histoire à un autre journal télévisé. Donc, je bûchais pour trouver une idée de scénario pendant que je jetais un oeil à la dernière émission de CSI Miami et que je me demandais pourquoi Éric, lorsque Calleigh Duquesne tombe dans les pommes, et bien pourquoi il criait :  "Appelez une ambulance ! Calleigh Duquesne doit aller à l'hôpital ! "  Pourquoi dire Calleigh Duquesne et non pas juste Calleigh ? Si je tombe dans les pommes, on va dire appelez une ambulance pour Travailleuse pas pour Travailleuse Sociale ! Mais quel con écrit des dialogues de même ? Voulez-vous me dire ? que je me demandais, rivée devant mon écran à bûcher pour trouver des idées de scénario pour Occupation Trouble. C'est alors que je reçus un courriel surprenant.

De Sun Chi à TS

" Bonjour madame TS. C'est Sun Chi, le technicien des décors. Vous me demandez de créer un modèle de balancine pour la scène de la cour arrière de la prochaine émission d'Occupation Trouble ...  Mais pardon madame TS. Nous ne savons pas ce que c'est qu'une balancine ici en Chine. C'est probablement que nous n'avons pas les moyens de nous en acheter avec les 2 sous de l'heure que vous nous payez. Amitiés à votre beau pays, Sun Chi. "

De TS à Sun Chi

-" C'est facile, une balancine, voyons ! On en avait partout dans les cours de maison et d'école en Gaspésie quand j'étais enfant. Je vous envoie tout de même une image de balancine pour vous aider à figurer... Si vous pouvez pas vous en achetez une, vous pourrez au moins donner le dessin à colorier à vos enfants. Amitiés à votre belle famille, TS. "














http://www.coloriagesgratuits.com/coloriages-enfants-a-colorier.html


Le lendemain, je reçus une réponse de Sun Chi.

De Sun Chi à TS :

" Je vous remercie pour le beau dessin à colorier mais malheureusement, nous n'avons pas non plus d'argent pour nous payer des crayons de couleur. Je vous fais votre balancine le plus vite possible. P.S. Nous avons vu aux infos que votre pays était couvert de neige, quelle chance vous avez ! Nous donnerions tout ce que nous avons pour jouer dans votre neige. Amitiés, Sun Chi. "

J'en demeurai là pour les courriels à Sun Chi parce que tout ce que j'aurais pu lui répondre c'est que de toutes façons, ils n'avaient pas l'air d'avoir grand chose à donner même pour de la neige. De plus, il pouvait, s'il le désirait, se mettre les 40 cm de m... qui venait de tomber partout, sur et alentour de mon char, là où il le voulait. D'autant plus qu'une fois fini de tout déblayer alors que t'as pelleté sang et eau (tiens ! je pense que je viens de la comprendre !), la charrue passe pour te réenneiger ça ben correct en la tapant aussi dur qu'elle le peut la maudite neige. Sans trop savoir pourquoi, j'avais quelques difficultés à envisager une correspondance sur les plaisirs d'hiver...

Je me remis donc à bûcher sur mon scénario et c'est alors que je reçus un autre courriel tout aussi inattendu.

De Wakaboucou à TS

" Bonjour madame TS. Ici Wakaboucou, technicien de la peinture de la balancine, situé au Zimbabwé. Je vous écris pour vous indiquer qu'en raison des délais de fabrication de votre balancine, la peinture ne pourra pas être réalisée dans les délais désirés. Je vous quéris donc par la présente, humblement et gracieusement, un délai pour la réalisation de la seconde étape du projet. "

De TS à Wakaboucou

" Monsieur Wakaboucou. J'ai beaucoup d'empathie pour la situation que vous me décrivez être la vôtre. Cependant, il m'est impossible de vous accorder tout délai supplémentaire. Nous avons grandement besoin de cette balancine pour les morons qui joueront dans l'épisode de la fin de semaine qui vient. Sinon, qu'aurons-nous à mettre sous la dent de nos obèses canadiens qui se délectent de notre émission en même temps que de popcorn et de quantité inimaginable de pepsi ! Nous n'oserions tout de même pas commettre l'outrage de leur présenter une reprise de Virginie... Ça fait 15 ans que c'est la même émission qui joue !!! Hautainement vôtre, TS. P.S. Si vous ne respectez pas votre contrat, je vous envoie mes  avocats, je vous retire votre contrat pour le donner à une compagnie qui acceptera de payer ses travailleurs à une cent de l'heure."

Réponse de Wakaboucou à TS

" Madame TS, nous ferons de notre mieux, je vous l'assure. Cependant, veuillez me permettre une légère précision. Les salaires africains étant en moyenne la moitié de ceux asiatiques, nous gagnons déjà une cent de l'heure. Si vous désirez nous radier de vos contractuels, nous fermerons la compagnie, en réouvrirons une autre juste à côté, prendrons le nom de notre cousin, Boucouwaka, et on va la peinturer quand même votre balancine. Merci aux compagnies États-Uniennes et Canadiennes de nous avoir enseigné leurs fabuleuses pratiques de gestion. Tendrement, Wakaboucou. Amitiés à vos pauvres acteurs. "

Alors que je croyais enfin maîtriser la situation et pouvoir me concentrer sur mon écriture, je reçus cet autre courriel.

D'Épinéphrine, actrice d'Occupation Trouble, au nom de tous les acteurs, à TS

"Bonjour TS. Nous, les acteurs d'Occupation Trouble, avons reçu un drôle de courriel de la part des techniciens de la balancine. En effet, ceux-ci nous ont affirmé que vous nous traitiez de morons lors de vos communications écrites. Bien qu'il s'agit-là d'un geste disgracieux de votre part, nous comprenons que votre parole a certainement dépassé votre pensée et accepterons modestement un simple mot d'excuse dans votre réponse. Affectueusement, Épinéphrine. P.S. Allo TS c'est Cynthia, c'est juste pour dire que c'est pas parce qu'on est des morons que vous avez le droit de le dire tout haut ! Même que dans notre contrat c'est écrit noir sur blanc : Vous vous engagez à respecter les morons qui jouent dans l'émission. C'est ça qui est ça. Bye.

De TS à Épinéphrine qui parle au nom des autres morons

" Écoutez gang de morons. Je ne sais pas du tout où vous avez été pêché cette information mais elle est totalement fausse. De plus j'aimerais vous indiquer que si vous arrêtez pas de me déranger à tout bout de champ je pourrai pas faire mes corrections et j'aurai pas fini à Noël... Oups, je me suis trompée d'histoire. Je veux parler du scénario ! Fichez-moi la paix! Tendrement, TS. "

D'Épinéphrine à TS, au nom de ... ben oui, ben oui on le sait... on est pas cons...

" Non seulement vous ne nous présentez pas vos excuses mais vous en rajoutez. Je vous reconnais bien là, la Travailleuse Sociale qui a raison sur tout avec son opinion professionnelle. Cette missive est une mise en demeure. Nous vous sommons de vous rétracter sinon, nous nous verrons dans l'obligation de ne plus jouer dans votre émission et de faire la grève ! Sincèrement, Épinéphrine. "

De TS à Épinéphrine

" À votre place, je ferais pas tant de chichis. Vous n'avez pas besoin de faire la grève pour ne pas jouer. Vous avez juste à rester vous-mêmes ! Amitiés, TS. "

De la part des techniciens de la balancine et des acteurs d'Occupation Trouble à TS

" Vous n'êtes qu'une sale prétentieuse qui n'acceptez jamais d'avoir tort ! Nous vous détestons collectivement et vous informons à l'avance que nous ne verserons pas une larme le jour de votre mort. Nous déclarons officiellement par la présente, la grève ! "

De TS à n'importe quoi incluant morons

" Je pense pas moi que vous allez faire la grève ! Je veux plus rien lire de votre part avant que vous n'ayez roulé jusqu'à mes pieds, comme des asticots agonisant sur un cadavre en fin de putréfaction, pour me demander pardon.  Je décrète le lock-out ! Je ferme l'ordinateur, tiens ! Gna gna ! "

Et c'est ainsi que se termine notre bulletin de nouvelles, mesdames et messieurs. Revenez-nous bientôt, pour la suite de cette nouvelle saga d'Occupation Trouble. Ici Gordon Cordon, dans l'ordinateur.

dimanche 12 décembre 2010

Grève des techniciens et des acteurs d'Occupation Trouble

Dû a des difficultés techniques hors du contrôle de l'auteure, le canal blogue réalité-TS doit reporter la diffusion de son émission, Occupation Trouble.

Tout sur la nouvelle situation au prochain bulletin de nouvelles...

À suivre...

mardi 7 décembre 2010

Première émission

Voici en revue les principaux moments de la semaine de l'émission préférée de ceux qui n'ont pas le câble pour écouter CSI, Occupation Trouble !!!

Entendu dans la chambre des filles....

- Là Épinéphrine, j'espère que t'as amené des strings... Va pas me faire honte avec tes grandes "tites" culottes.

- Voyons donc, répond-elle à Hermine, les gars, ils regardent même pas ça... Ils remarquent juste quand t'as plus rien sur le dos. De toutes façons, je suis ici pour qu'on redevienne amies, pas pour coucher. Je montrerai pas mes bourrelets à la webcaméra, pas question.

- Tu vas être éliminée vite si tu couches pas, ma pauvre toé.

- Mais y'é pas question que je couche avec un genre d'Éphrem ou d'Armand. Moi je couche pas en bas d'un Jonathan ou d'un Frédéric.

- Tu devrais te compter chanceuse si tu peux pogner un genre de Stéphane ou de Mario...

- Mais Hermine, je peux-tu te poser une question qui me tourmente ?

- Assurément.

Épinéphrine, à l'oreille de son amie.

- Pour le gazon tsé, c'est quoi la mode ? Ça fait longtemps que j'ai pas suivi ça, moi là.

- De quoi tu parles, t'as même pas de maison !

Épinéphrine, encore plus bas.

- Non, le gazon qu'on a toutes, les femmes...

- Ah ! Mon Dieu, j'avais pas pensé à ça. Ça fait bien longtemps que je m'en suis pas occupée... De quoi on va avoir l'air si on est rejeté à cause de ça à la face du monde ?

- Ben... demandons à Cynthia....elle est jeune, elle doit bien avoir une petite idée là-dessus, suggère Épinéphrine.

- Bonne idée, renchérit Hermine.

- Cynthia !!! clament-elles en choeur.

- Voui ? Qu'essé que je peux-ti pas faire pour vous aider ?

Hermine et Épinéphrine lui pose la question mystère.

- Ah ! ça vous avez sonné à la bonne porte mesdames. Je connais pas grand chose dans la vie, mais ça ! je connais. Alors, ça dépend de la localité de votre partenaire.

- Quel rapport ? demande Hermine.

- Et bien, si votre partenaire habite le plateau Mont-Royal, vous vous laissez aller. C'est rendu "in" d'avoir l'air négligé. Vous laissez tout pousser pour montrer que vous êtes contre tout produit inutile ou que vous êtes pur bio. Genre vous utilisez des produits qui fonctionnent pas... Par contre, s'il habite en banlieue, je vous suggère d'utiliser tous les pesticides et les herbicides que vous avez besoin. Faut que ce soit court, très court. Faut avoir l'air propre. Sinon, vos voisins voudront pas rentrer dans votre maison. Même pas pour une petite vite ni même pour une petite bouchée ou un petit canapé.

- Ouin, fait Épinéphrine dépitée. C'est ben rendu compliqué.

- Ça prouve juste une chose, continue Cynthia. Faut savoir choisir son partenaire...

- Ben, Épinéphrine, mentionne Hermine. Pourquoi tu prendrais pas le ti-vieux, Gontran. Tu t'assures qu'il enlève ses lunettes avant de lui dévoiler ta cour et il n'y verra que du feu.

- Hum, réfléchit Épinéphrine. De la façon dont j'ai laissé pousser mon jardin, ça serait quasiment inhumain de lui enlever les lunettes. C'est une vraie forêt vierge ... À moins que je lui prête mon GPS parlant ? Il va pouvoir trouver son chemin.

- Ouin, bonne idée... s'exclame son amie.

- Ou encore, avez-vous pensé à essayer avec E.T. ? s'informe Cynthia.

- Moé les hommes en jaquette, indique Épinéphrine, cynique, ça me dit pas grand chose. Pis pour le gazon, c'est bien pire. Je pense qu'il pousse pas d'herbe sur mars...

Pendant ce temps, dans la chambre des gars, il s'en passe des vertes et des pas mûres...

- Eille E.T. demande Nathan. What's up ?

- Wotsoup ? Ché hâte d'avoir maison. Peut-être moi gagner nouvelle maison en participant à émission morons et utiliser nouvellé blondé comme vaisseau spatial.

- Ouin, ça tombe sous le sens, répond Nathan. Pis à part de ça, t'as-tu ça un bicycle ?

- Oui, mais che l'utilisé rarément. Seulement quand ché descend sur les nuages. Alors je trouvé plus prudent de rouler sur les nuagés que dé voler.

- Maudite bonne idée ça ! s'étonne Nathan. Hum, pis à part de ça, t'as-tu vu la tv bionique apparaître sur les écrans radars ?

- Non, non, c'est pas tout à fait ça. Nous on regarde nos émissions sur nos radars d'écran.

- C'est quoi le rapport vous deux ? s'exclame Gontran. De quoi vous parlez ? Même avec mes appareils auditifs, je comprends rien de rien.

- Ben voyons, t'es ben agressif ? riposte Nathan. Pourquoi tu brailles de même ? As-tu besoin qu'on change ta couche ?

- Je vous permettrai pas de m'insulter ici devant les webcaméras !!!... J'ai fait la guerre moi Monsieur. Oui, la guerre du Vietnam. Je mérite un peu de respect pour m'être battu pour nos voisins, les États-Unis. J'ai jamais été aussi insulté de ma vie. Tu sauras que je la change tout seul ma couche !!!

Pendant qu'ils discutent de choses et d'autres et que les bloguéspectateurs aimeraient probablement mieux qu'ils discutent d'autres choses, la voix off de TS sort du mur...

"Garçons et filles ? Entendez-moi bien. Retrouvez-vous dans le salon dans cinq minutes pour votre prochain défi. Nous pourrons déterminer le couple gagnant de la semaine et l'activité qu'il réalisera... "

- TS ? demande Épinéphrine. On dirait que t'es mêlée entre Occupation Trouble et le Loft... 

- Je suis pas mêlée. Mais c'est vrai qu'hier j'ai du choisir entre me taper la vraie émission pour avoir des idées d'émission webcam blogue ou écouter un magnifique documentaire sur Jeanne Moreau. Croyez-moi, le choix fut des plus ardus. Et alors là, le résultat, c'est que cette émission va avoir l'air de ce qu'elle va avoir l'air...

5 minutes plus tard, tout ce beau monde se retrouve au salon.

TS explique à notre belle gang de morons :

- Bon, vous voyez, j'ai deux beaux bols avec trois papiers dans chaque. J'imagine que vous devinez pas ce qu'il y a d'écrit sur les papiers ? 3 gars, 3 filles, 3 papiers dans un bol, 3 papiers dans l'autre ...

- Je le sais ! hurle Cynthia. C'est écrit des solutions pour arrêter la faim dans le monde !!! C'est tu moé qui gagne le défi ?

- Ben mettons que ton défi ça serait pas mal d'essayer de te taire... rétorque TS, agacée. Sur les papiers, il y a les noms des filles dans un bol et les noms des gars dans l'autre. Je vais demander à ma main de piger un gars et une fille qui feront une activité agréable ensemble...

- Écoute TS, recommence Cynthia. C'est parce que c'est obligé qu'on sorte avec des gars icitte ? On pourrait pas faire nos activités entre filles par exemple ?

- Relis ton contrat. C'est écrit noir sur blanc qu'on favorise les relations homme-femme. Si ça te convient pas, tu pourrais aussi te taire... D'accord, je pige qu'on en finisse ... Et nos deux chanceux sont : Gontran et Épinéphrine !!!! Yé !!!!!! Bravo !!!!! Et votre activité ? Un après-midi dans la cour arrière qui est entourée d'un gros mur de ciment infranchissable surmonté de gros fils barbelés ... Êtes-vous contents ?

- Moi je me peux plus, soupire Épinéphrine.

- Je suis tellement content que je viens juste de faire dans mes culottes. J'ai tu le temps d'aller changer ma couche ? demande Gontran surpris.

Et c'est tout pour cette semaine cher bloguéspectateurs. Rendez-vous pour l'émission de fin de semaine afin de tout savoir sur ce qui s'est passé lors de cette fabuleuse rencontre entre deux êtres tout à fait passionnants...

lundi 29 novembre 2010

La chicane

À la manière du "Rêve de Diana" qui nous présente, au début de l'épisode, au milieu et à la fin, ce qui vient de se passer il y a cinq minutes, voici un court résumé de l'histoire étrange d'Hermine et Épinéphrine. Peut-être commencez-vous à l'oublier ou encore auriez-vous tout simplement préféré l'oublier, mais toute cette histoire tourne autour d'un cours de fabrication de bijoux qu'Hermine et Épinéphrine ont pris pour tuer le temps. En fait, c'est plutôt Hermine qui en avait extraordinairement envie tandis qu'Épinéphrine, ne sachant jamais totalement ce qu'elle veut dans la vie, ne fait que suivre en bougonnant. Ayant des tendances négatives, légèrement dépressives, névrotiques, obsessionnelles et cyniques, Épinéphrine regarde le monde avec ses yeux critiques et tente tant bien que mal d'y survivre en attendant que tout ça finisse par finir.

Cette histoire de cours de bijoux tourne cependant à l'obsession pour Épinéphrine qui ne peut plus s'arrêter d'acheter compulsivement des boules de bijoux, d'où la visite au spa pour tenter de se calmer un peu. Toutefois, Épinéphrine en proie à un grand désarroi dénonce la surconsommation de ce monde de crèmes à face, ce qui enrage Hermine qui ne peut jamais jouir de plaisirs terrestres sans qu'Épinéphrine ne lui gâche la vie avec son négativisme. C'est ainsi que nos deux amies, dans leur grande sagesse dû à leur âge (43 et 46 ans) en arrivent à ne plus se dire un traître mot, chacune attendant que l'une fasse le premier pas à la face de l'autre.

Nous les retrouvons donc au deuxième cours de bijoux (ne désespérez pas, elles ont payé pour 10 cours seulement, quelle perspective de développement pour cette histoire ne trouvez-vous pas chers lecteurs ? Des heures et des heures de plaisir pur axé sur l'anthropologie du bijou féminin... ).

Lorsqu'Épinéphrine entre dans le cours de bijoux, elle constate qu'Hermine est déjà installée au bout de la table avec la madame "médaillon pare balles". Vous ne savez pas qui c'est cette madame ? Mais si je passe mon temps à tout vous réexpliquer, ça va faire comme dans le Rêve de Diana et il ne se passera pas grand chose . Ce qui va vous obliger à aller chercher quelque chose à manger pour passer le temps pendant que vous lisez l'histoire d'Hermine et d'Épinéphrine et vous allez m'accuser, moi, pour le poids que vous prenez...

Bon, voilà donc, nous revenons à l'histoire...  Épinéphrine remarque Hermine assise avec la madame médaillon pare balles. Elle se met alors instantanément à ruminer :

" Elle l'a fait exprès. Elle le savait que j'allais m'asseoir avec cette madame. Même si ses énormes boules à bijoux sont laides, au moins j'aurais pu en rire et avoir du fun pendant tout le cours. Elle me connaît assez pour me gâcher tous mes cours de bijoux qui me restent celle-là. Elle va trouver des stratégies pour se mettre dans mon chemin. Je suis certaine qu'elle va même répéter mes secrets. Comme le jour où j'ai surpris mon père tout nu avec ma mère et que ses fesses se sont imprimées dans mon cerveau. Quel traumatisme... Alors, chaque soir que je me couche, je pense aux fesses de mon père... et j'ai peur que le feu pogne...C'est parce que ça chauffait en maudit dans la chambre. Elle va même aussi lui dire que j'haïs les boules de la médaillon pare balles et si ça se trouve, elles vont se cacher en sortant pour m'attaquer en me lançant les bijoux. J'ai vraiment la chienne parce que si je reçois ça par la tête, je suis dû pour un coma d'au moins six mois. Et si je suis dans le coma, qui c'est qui va prendre soin de mon chat ?... "

Épinéphrine se rabat donc à l'autre bout de la table avec la professeur dont les sièges alentour sont ÉTONNAMMENT vides, CONSTAMMENT, à chaque semaine. C'est à se demander pourquoi. Il faut dire qu'elle met toujours de la musique à tue-tête et chante du country toute la soirée. Que voulez-vous, le country, c'est bien beau, mais à force d'en écouter, ça donne des acouphènes, vous savez, le bruit de fond qu'on appelle la guitare, ça fait comme biiiiiiiipppppp glinggggnnnn ..... et ça sort plus de la tête jamais. Épinéphrine se met alors à observer la professeur attentivement tout en regrettant de n'avoir personne avec qui partager ses médisances... oups, ses observations.

Déjà, la professeur affiche un poids nettement au-dessus de la moyenne, c'est à dire, qu'elle est une grosse toutoune. Mais c'est pas trop grave, se dit Épinéphrine, elle a une belle grosse poitrine qu'elle met bien en valeur. Un peu trop même. C'en est presqu'indécent. En fait, elle la met tellement en valeur que c'est difficile de se concentrer sur les boules à bijoux (non, pas de jeux de mots vulgaires avec les boules s.v.p. ! c'est pas mon style !). Même pour une femme hétéro, lorsqu'on en voit trop c'est comme si on voulait aller jusqu'au bout. Et on se dit, comme par pure maladie mentale, "Envoye, enlève-le, le maudit bouton qui tient le tout, dévoile-les tes gros seins une fois pour toutes, qu'on en finisse !" C'est comme une mauvaise histoire, tu n'en peux plus mais tu veux tout de même tout savoir, juste pour en avoir le coeur net. Le coeur net de quoi ? D'absolument rien, mais c'est ça une maladie mentale ! Enfin, donc les soirs de cours de bijoux assis près de la professeur, ce sont des soirs où t'en vois trop mais tu vois que tu finiras jamais d'en voir trop. C'est une frustration très difficile à supporter. Mais d'un autre côté, cette grosse poitrine représente un présentoir intéressant pour les bijoux de sa prof. Épinéphrine se demande si elle a choisit consciemment ce métier en raison de cet avantage évident.

"Et moi, se demande Épinéphrine, regardant sa petite poitrine incapable de mettre en valeur le moindre collier, quel métier aurais-je pu choisir ? Matelas ? Hum, pas assez confortable. Oreiller ? Tu exagères. Personne veut dormir sur des clémentines... Oreillette d'abord ? C'est ça, j'aurais pu devenir écouteur de walkman. Ben voyons, ce que je suis bête. Travailleuse sociale, c'est évident. Pour accepter ses complexes et aider les autres à vivre avec les leurs...  Ayoye, c'est ben plate un cours de bijoux sans personne à qui parler ?... "

Épinéphrine regarde donc sans en avoir l'air, son amie qui a l'air de s'amuser comme une folle.

En effet, Hermine semble en grande conversation avec la madame médaillon pare-balles.

- "Vous voyez, Hermine, il vous suffit de mettre une boule autour d'une corde et de faire un noeud. C'est à la fois tout simple et grandiose..."

- "Ah ben voyons donc ! C'est donc ben donc intéressant votre affaire ! " s'écrie Hermine qui vraisemblablement, en fait pas mal trop pour l'ampleur de la grandiloquence du sujet de conversation.

Mais elle est comme ça, Hermine. Dans sa vie, elle a appris à faire semblant. Montrer qu'elle est heureuse alors qu'elle veut juste crever par en dedans ! Ça ! elle l'a appris Mesdames et Messieurs. Pour ça !  Elle sait y faire de par sa grande expérience d'être constamment dompée par des hommes. Comme la fois où elle avait dansé avec qui mieux mieux toute la soirée alors que Roger venait de lui signifier que leur couple était terminé. Qu'elle avait trop grossi à son goût. Mais ce que cet idiot de Roger avait oublié c'est que c'était lui qui faisait la cuisine dans cette maison. Et son départ a résulté en une formidable perte de poids pour Hermine. Quel dilemme  ! Le bonheur de Roger dépendait de son propre départ... Mais elle a su lui montrer que rien ne pourrait l'affecter ni son départ, ni rien d'autre finalement, parce qu'elle ne l'a jamais vraiment revu le Roger... .

Alors, elle est là, à parler avec la maudite médaillon pare-balles alors que son amie a l'air de s'amuser follement à côté de la professeur qui chante du country. Quelle injustice...

Et voilà de quoi est faite cette vie parfois, l'herbe semble toujours plus verte dans la cour de sa voisine, surtout quand la voisine nous a abandonné.

Et le cours se déroule ainsi avec le silence de nos deux amies qui ne peuvent tout de même pas s'éviter jusqu'à la fin des temps...

Le cours terminé, nos deux amies sont forcées de se parler, passant le pas de la porte en même temps.

- "Salut Hermine, commence Épinéphrine. Wow ! Tu l'as le bijou ! Y'é donc ben gros ! On voit l'influence de la madame médaillon pare-balles."

- "C'est de l'art tu sauras. De l'art africain réalisé par des vrais de vrais africains."

- "C'est pas parce que c'est pas fait au Québec que c'est beau. Regarde-moi la grosseur de tes boules. C'est des noix de coco autour d'une corde ! Tu pourrais les couper en deux et t'en faire un soutien-gorge !"

- "T'as toujours le bon mot bien placé pour me faire fâcher toi hein? "

- "On redevient-tu amies ? Je m'ennuie de toi, mon amie. Je trouve le temps long sans personne à écoeurer."

- " Ouin, pis moi la médaillon pare-balles, elle m'énerve à force de m'expliquer des affaires niaiseuses. C'est le collier que t'as fait aujourd'hui ça ?" demande Hermine, montrant jalousement le bijou de son amie.

- " Oui, y'é beau hein ? La professeur m'a même dit qu'elle pourrait vendre mes bijoux. Que j'ai de l'avenir dans ça ! "

- "QUOI ? hurle Hermine, offusquée. T'AIMES MÊME PAS ÇA FAIRE DES BIJOUX ! ET TU VEUX EN VENDRE ? C'EST MOI QUI AIME ÇA FAIRE DES BIJOUX !...... FAUT TOUT LE TEMPS QUE TU TE RENDES INTÉRESSANTE TOI HEIN ? ELLE M'A PAS DIT ÇA, MOI LA PROF ! "

- " Ben là, c'est pas de ma faute si je fais des beaux bijoux... envoye ! Arrête de bouder, je te raccompagne chez toi. "

- " Pas question ! Je veux plus rien savoir de toi. "

- " T'es tu allée aux bleuets toi l'été passé ? " demande Épinéphrine, interloquée.

- " Ah non, moi les bleuets, ça me donne mal au dos. J'aime mieux les framboises, t'as pas besoin de te pencher. "

Les deux amies se regardent, étonnées et surprises de la direction que prend la conversation. Elles s'écrient :

- "Eille toi !"

silence...

- "Oui, you hou toi !"




Bon, d'accord, d'abord, je recommence... c'est ça, Épinéphrine demande à Hermine ...

_ " Mais qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour qu'on redevienne amies, Hermine ? J'en peux plus moi... Demande moi n'importe quoi. "

- " Vraiment ? " fait Hermine impressionnée.

- " Oui, je suis tannée de parler toute seule. Je suis prête à faire n'importe quoi pour qu'on redeviennent amies... "

- " Ok, j'en ai une idée. Y'a quelque chose qu'on peut faire ensemble et après ça, je te jure que tu vas la trouver belle ta vie. "

- " Ah oui ? " commence à s'inquiéter Épinéphrine.

- " On s'en va à Occupation Trouble, une émission de blogue réalité, filmée par une webcam... une émission où l'on ferait n'importe quelle bassesse pour ne pas avoir l'air d'un rejet et se trouver un chum qui vient accompagné gracieusement d'une maison... "





Suivez nos deux amies dans ce tout nouveau concept de blogue-webcam réalité, à la recherche de l'âme soeur...

mercredi 24 novembre 2010

Le SPA Ratamanaskaski (la suite des soins)

Retrouvons nos deux acolytes au salon, après leur massage, entre deux soins, à déguster des biscottes et siroter de la tisane de cassis.

- Bon Dieu, au prix que ça coûte, réfléchit Épinéphrine tout haut, ils pourraient bien nous servir autre chose que des biscuits soda...

- Et puis Épinéphrine, as-tu aimé ton massage ? demande Hermine à son amie afin d'attirer son attention sur quelque chose de plus positif.

- Je le sais pas trop, je me suis endormie. Si ça se trouve j'ai été droguée par E.T. pour qu'il abuse de moi sexuellement pendant que je dormais.

- Ben voyons donc. Et puis, même si c'était vrai, qu'est-ce que ça pourrait bien te faire ? D'habitude, tu te rends compte que t'as pas de plaisir. Là, tu aurais eu du plaisir sans t'en rendre compte. Pour moi, ça change pas grand chose.

- Et si j'accouche d'un martien dans neuf mois ? demande Épinéphrine, interloquée que son amie ne la prenne pas davantage au sérieux.

- T'as même plus d'utérus, tu peux pas tomber enceinte !

- Ouin, ben comment tu le sais qu'un martien ça a besoin d'un utérus ? interroge Épinéphrine.

- Ben toi, comment tu peux savoir que ça prend neuf mois pour accoucher d'un martien ?

- Laisse faire, répond Épinéphrine. Ça mène à rien cette discussion..... N'empêche, continue-t-elle, ça serait vraiment compliqué pour la garde partagée...  Y'é quand même pas question que mon enfant me quitte pour aller sur Mars une fin de semaine sur deux ! Ça serait bien le boutte du boutte !

Pendant ce temps, un couple de tout nus en robe de chambre vient s'asseoir dans le salon, en face de nos deux amies. Épinéphrine se penche alors à l'oreille d'Hermine et chuchote ...

- J'espère que le monsieur a gardé ses bobettes... Je trouve pas ça normal de se promener avec l'affaire qui balance à droite et à gauche toute la journée...

- T'as raison, c'est pas mal plus normal de penser accoucher d'un martien, réponds cyniquement Hermine.

Alors qu'elles se perdent dans cette conversation qui finalement n'a ni queue ni tête, la voix des haut-parleurs résonne de plus belle :

" Madame Épinéphrine est demandée à la salle 201 pour son facial. "

- Voyons, c'est encore E.T. Il me harcèle ou quoi ? Ah non, il s'est probablement cloné et il fait tous les soins à tout le monde... À tantôt Hermine, après notre prochain soin.

- Bon facial, Épinéphrine.

Dans la salle du facial, encore avec E.T....

- Bonjour madamé, installez-fou confortablément sur la tablé. À quand remonte votré dernier facial ?

- Euh... mon dernier facial remonte à un certain boutte de temps... répond vaguement Épinéphrine. Cette dernière connaît toute l'importance que revêt le facial dans le monde de l'esthétisme. Elle ne veut pas être prise pour une malpropre qui ne se lave jamais la face. Elle tente alors de cacher toute information pouvant rendre le traitement quotidien de son visage, suspect.

- Madamé Épinéphrine, quand fous fous regardez dans le miroir, y'a-t-il quelque chose que fous foudriez améliorer ?

- À part ma face pis mon gros nez ? Pas vraiment...

- Ah oui, c'est bien. C'est raré ça. Toutes les femmes qui viennent ici désirént améliorer quelque chose... Je vais commencer par analyser votre peau... Hum.... ok, ok.... ok..... hum.... ok.... ok.... oh ... oh.... OH OH OH !!!

Épinéphrine commence à s'inquiéter. Elle s'apprête à crier au secours lorsque E.T. se met à lui expliquer le sens de ses onomatopées orgasmiques.

- Ché vois que fous avez beaucoup de comédons. Hum... Je fais defoir vous purger de toutés les impuretés, les saletés et les déchets de fotre organisme. Vous avez également une peau mixte qui laissent des traces de gras à certains endroits de fotre visage, je fais defoir fous nettoyer cela avec un soin très intensé. De plus, lorsque je touche fotre menton, je sens une croute de malpropreté incrustée dans l.épiderme. Il était grand temps de fenir nous foir madamé. Nous allons fous donner un traitement des plus efficacés qui vous laissera sans voix.

- Ouin, déjà, je commence à plus trop savoir quoi dire. Entre ce que je viens d'entendre pis me faire traiter de grosse cochonne, la distance est bien courte, indique-t-elle.

- Che vais vous expliquer les étapes des soins que vous recevrez. Je commencérai par nettoyer fotre peau avec une crème hydratante conçue spécialement pour les peaux mixtes. Ensuite, je jetterai sur le visage une vapeur ionizée afin d'aider à désincruster les comédons qui se sont logés dans l'épiderme depuis trop longtemps. Par la suite, je pulvériserai une lotion hydratanté, avec une espèce de petite douche pour hydrater les cellules de peau qui se sont croutées au fil des ans. L'étape suivanté sera de faire un bon gommage qui éliminera les cellules superficielles et uniformisera la peau afin de pouvoir enlever enfin tous les comédons et les nombreux déchets. Je fous avertis, en raison de l'ampleur des dégâts du au fait que fotre dernier facial doit selon moi remonter à plusieurs années (les mots grosse cochonne, grosse cochonne, grosse cochonne... résonnent alors dans la tête d'Épinéphrine), le désincrustage des points noirs sera très long. Une fois cette étape réalisée, je désinfecterai votre peau avec un gaz de mercure de quartz produisant un rayon ultraviolet. Ceci permettra à la peau de bien se cicatriser après la desquamation des comédons. Je terminerai en appliquant, avec un petit massage, un sérum nourrissant, régénérateur, antiseptique, adoucissant et calmant. Est-ce que ça fous fa ?

- À part le fait que j'ai l'impression d'assister à une mauvaise présentation orale de mes élèves, ça va aller.

- Afez- fous des questions ?

- Vite de même, ça me vient pas.

- Ne fous inquiétez pas. Ce sont à toutes fins pratiques, les mêmes étapes que vous répétez le matin en y ajoutant cependant un masque et quelques soins.

- Ben oui, hein, c'est certain que je prends au moins deux heures le matin pour me nettoyer la face pis mettre de la crème. C'est vraiment clair que je pourrais pas vivre sans faire absolument toutes ces étapes. De quoi j'aurais l'air sinon ?

Épinéphrine se laisse donc aller à cette heure et demie de soin facial. Cependant, à la différence du massage, cette fois-ci elle est convaincue de ne pas être abusée sexuellement par E.T. puisque cette panoplie de tripotage, de triturage, de taponnage et de torture l'empêche littéralement de s'endormir et ce, malgré la drogue qu'il doit bien avoir mélangé à ses crèmes et injecté par la peau, continue-t-elle de se persuader.

Passons donc outre cette séance de tripotage, triturage, taponnage et torture pour nous transporter à la fin de la séance.

- Est-ce que fous fous sentez bien, Mamadé Épinéphrine ?

- Oui merci, ça va aller. Même que pour une fois je sens que je vais être contente de retourner chez moi.

- Je foudrais fous poser la question : quelle crème hydratante utilisez-fous à la maison ?

Paniquée, Épinéphrine sent le piège. Si elle avoue n'utiliser qu'une simple crème Oil of Olay à dix dollars, E.T. croira qu'elle n'accorde pas plus d'importance à son visage qu'un travailleur de la voirie qui bouche les trous de l'asphalte avec de la "potée cheap". À voir dans quel état sont les routes du Québec, on comprend aisément l'ampleur du jugement dont elle sera l'objet ici dans ce monde de la beauté. Mais malheureusement, la panique lui fait oublier tous les noms de marques chères qu'elle aurait pu lui baratiner. Elle doit capituler avec son Oil of Olay...

- Mais madamé, je vous conseille de jeter ça tout de suite ! Même si cette crème hydrate, elle bouche les pores de peau. Je vous suggère plutôt cette magnifique crème Décléor aux agrumes qui est parfaite pour votre visage. Elle saura préserver le fabuleux travail que j'ai réalisé aujourd'hui dans votre visage.... De plus, nous avons une promotion parfaite qui vient en supplément de ce soin. Avec cette crème hydratante de nuit, vous recevez 5 mini mini mini portions d'échantillons. C'est immensément important que vous puissiez prendre vraiment mieux soin de votre peau.

- Ok et ça va me coûter combien ? demande Épinéphrine inquiète.

- Cette première crème coûte 104 $ et la deuxième en promotion, 75$. Mais c'est très très important que vous commenciez ces nouveaux soins, je vous en conjure. Vous allez voir, si vous m'écoutez vous serez une nouvelle femme.

- Ah oui ? Et j'imagine que j'aurai assez de crème pour un an à ce prix-là?

- AH AH AH AH AH ! Ce que vous êtes drôle. Appliquez deux fois par jour, vous en aurez pour un mois. Mais c'est le prix à payer Madamé pour améliorer votre apparence. Si vous ne commencez pas à prendre un peu plus soin de fous, fous fous réveillerez un beau jour avec l'air tout frippé d'une femme qui a manqué l'occasion de fieillir en beauté.

- AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!! hurle Épinéphrine.


Elle part soudainement à courir à la recherche d'Hermine. Elle vient de tout comprendre. Elle avait vu juste. Ce spa est bel et bien tenu par une secte.

- HERMINE ! HERMINE ! crie-t-elle en se dirigeant au salon.

- Baisse le ton, réplique Hermine. T'es dans un spa...

- Coup donc toi, t'es tout le temps au salon ! Es-tu certaine de recevoir des soins ? Ou tu fais semblant pendant que je me fais vider les poches ?

- Arrête de niaiser. C'est quoi ton problème ?

- Ce spa !... ce spa est bel et bien tenu par une secte ! Je viens de tout comprendre. C'est une secte axée sur la consommation ! Des crèmes hydratantes et toutes sortes de cochonneries qui ont le but de te faire croire qu'ils peuvent te vendre la beauté éternelle... Il faut partir d'ici tout de suite ! Ils veulent me vendre des crèmes à des prix de fous. Et si je dis non, ils me font sentir comme une malpropre qui me laisse vraiment aller.

- Ben, c'est de même, t'as juste à dire non...

- Oui, c'est facile à dire. Tu sais combien j'ai de la difficulté à dire non. En plus, ils jouent sur mon complexe de malpropreté. Je sais plus quoi faire pour m'en sortir.

- Faut toujours que tu compliques tout toi. ET PARLE MOINS FORT, TU ME FAIS HONTE ! crie Hermine.

- Ben voyons, dit Épinéphrine, surprise de la réponse de son amie. Tu stresses donc ben. Es-tu venue au spa pour capoter et stresser  ?

- JE SUIS TANNÉE QUE TU GÂCHES TOUJOURS TOUT AVEC TON NÉGATIVISME ! J'ESSAYE DE TE FAIRE PLAISIR ET TU SABOTES TOUJOURS MON PLAISIR ! J'EN PEUX PLUS !

E.T. arrive, l'air fâché.

- Là Mesdames, fous êtes dans un spa et vous allez devoir fous taire. On a pas idée de crier ainsi alors que tout le monde se détend.

- TOÉ L'EXTRATERRESTRE, RETOURNE DONC SUR MARS ! lui crie Hermine à bout de nerfs.

- C'est bon, fous allez devoir sortir immédiatement !.... après avoir payé bien sûr, cela fa de soi. Et je ne feux plus jamais fous refoir ici.

- T'AS VU CE QUE T'AS FAIT ? hurle Hermine à Épinéphrine. T'AS RÉUSSI À ME FAIRE VIRER D'UN SPA ! LAISSE-MOI TRANQUILLE ! JE VEUX PLUS JAMAIS TE PARLER...

- Ben voyons Hermine, prends pas ça de même....

Mais Hermine ne l'entends plus. Elle a déjà passé le pas de la porte, laissant Épinéphrine décontenancée, dépitée, avec E.T. au comptoir, qui l'attend de pied ferme. Elle sent qu'elle va payer pour ce qui vient de se passer... Et c'est ainsi que dix minutes plus tard, elle ressort du spa avec la mine triste, le visage long, mais bien nettoyé et un sac de deux crèmes hydratantes, l'une à 104 $ et l'autre à 75 $ (avec 5 mini mini mini échantillons promotionnels).

Et bien entendu, cette histoire se poursuivra dans notre prochain épisode virtuel... Restez à l'affût.

samedi 20 novembre 2010

Bienvenue au spa Ratamanaskaski

Nos deux amies sont accueillies chaudement et gentiment au Spa par un être à l'apparence, la voix et à l'attitude étranges.

- "Bienfénoue" mesdames, nous espérons que vous passerez un éxcellent moment en nôtré compagnie... Veuillez passer dé l'ôtré côté et enfilez votré robé de chambré...

Une fois seules, Épinéphrine regarde bizarrement son amie.

- J'espère vraiment que tu m'embarques pas dans une affaire bizarre...

- Calme toi, c'est juste un spa. C'est pas une secte, y'a rien de spécial ici.

- Ouin, ouin. Moé du monde qui travaille au centre ville de Montréal et qui sont calmes, sereins et heureux, j'appelle ça des Martiens. Ça se peut même pas... En plus, juste le fait qu'on me demande de me déshabiller tout nue en arrivant, ça me sécurise pas que le diable !

- C'est comme ça au spa, lui répond Hermine. Tout le monde est tout nu toute la journée.

- Ouache, j'avais jamais pensé à ça sous cet angle. Je vais passer la journée avec des étrangers tout nus... J'espère qu'ils se sont lavés.

- Viens au salon en attendant ton massage. Regarde, on a une vue incroyable ici au 53 ième étage. Regarde en bas, on voit le Mont-Royal ! Et on peut admirer la route des avions qui s'en vont atterrir à l'aéroport.

- En parlant d'avions, tu trouves pas qu'ils ont l'air de voler un peu bas ? Me semble même qu'ils sont pas mal proches de nous. Regarde l'avion là-bas! il s'en vient pas dans notre direction ?  angoisse Épinéphrine.

- Eille, t'es au spa! T'es pas ici pour stresser ! Relaxe !

- T'as raison, t'as raison. Je respire. Je respire... Mais moi depuis 2001, j'ai peur des tours.

- Ben, je pense que t'as pas juste peur des tours moi. T'as aussi peur de dormir, t'as peur de perdre le contrôle, t'as peur des ponts, veux-tu que je continue ?

- Non, non, c'est beau. Je suis capable de continuer toute seule dans ma tête...

Une voix douce, sortie de nulle part, résonne alors dans les haut-parleurs.

"Mme Épinéphrine est demandée à la salle 203 pour son massage !"

- Tiens! s'exclame Épinéphrine, E.T. qui m'appelle. J't'avertis là, si il commence à s'étirer le cou ou à vouloir me masser avec la lumière au bout des doigts, je pars à crier...

- Vas-y à ton massage, répond Hermine. Tu vas voir, ça va te calmer.

Rassurée d'avoir gardé ses grandes petites culottes, camouflant ainsi une grande partie de son corps, Épinéphrine s'allonge sur la table de massage, la face dirigée vers le sol. E.T. commence à la masser. Il se frotte d'abord les mains avec l'huile de massage pour réchauffer l'huile. Ensuite, il entreprend de masser les épaules en allant de gauche à droite et de droite à gauche. Il s'acharne alors à dénouer tous les noeuds de stress d'Épinéphrine et grand dieu que la tâche n'est pas facile. Alors il tourne à la fois doucement et fermement en rond dans certains points de stress et Épinéphrine se retient de hurler de bonheur et de plaisir, ayant un peu peur qu'on la prenne pour un orignal en rut. Mais ce que ça fait du bien ce massage se dit-elle, alors qu'elle se laisse aller de plus en plus dans la relaxation. Et puis E.T. commence à descendre dans le dos, de haut en bas et de bas en haut, en prenant soin de masser ses noeuds tout au long de sa colonne. Wow ! pense-t-elle, je devrais v... .... .... .....


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Et bien mes amis, heureusement pour elle et malheureusement pour nous, Épinéphrine s'est endormie sur la table de massage. Nous ne connaîtrons donc pas comment s'est déroulé le reste du massage.

C'est bien dommage !

À la prochaine ! (Je le sais, c'est chien !)

jeudi 18 novembre 2010

mardi 16 novembre 2010

Épinéphrine sur l'adrénaline... spa magique ça ?







Note de l'auteure : Pour réaliser cette bande dessinée, j'ai utilisé des moyens technologiques inconnus par plus de la moitié de la population...c'est à dire des ciseaux pis du scotch tape ! Incroyable n'est-ce pas ?

dimanche 14 novembre 2010

Boules en folie

Retrouvons nos deux amies, Hermine et Épinéphrine, qui se rencontrent par hasard, ce samedi-là, au centre d'achats Place Versailles.

Tiens ! comme c'est curieux songe Hermine. En temps normal, Épinéphrine ne rate pas une occasion de m'appeler pour aller magasiner. Mais que fait-elle ici toute seule ? Et Dieu, qu'elle a donc un immense sac ?

Ceci suffit à aiguiser la curiosité d'Hermine.

De son côté, Épinéphrine se dit en voyant Hermine : Merde ! Il me manquait plus que ça. Toujours là quand il ne faut pas celle-là. Pas moyen de me retrouver toute seule quand j'en ai strictement besoin...

- "Hola Épinéphrine ! Mais quelle surprise ! Je te pensais à la maison entrain de cuisiner pour la semaine comme tu me l'avais dit ! Qu'est-ce que tu fais là ?"

- "Euh, il me manquait des carottes, je suis venue acheter des carottes."

- "Des carottes à Place Versailles ? Quelle drôle d'idée. Pourquoi faire, tu as une épicerie juste à côté de chez vous!"

- "L'épicerie n'avait plus de carottes. Ça fait 5 heures que je parcoures tous les magasins de Montréal pour trouver des carottes."

- "C'est pas sérieux ton affaire. Et ton sac est gigantesque. C'est des grosses carottes que t'as là ! Tu veux me les montrer?"

-" Oui, c'est des carottes inscrites au livre Guinness... "

-" Coup donc, tu peux pas faire mieux comme menterie ? Montre-moi donc ce que t'as dans ton sac, tu allumes ma curiosité avec tes carottes..."

- " Laisse-moi tranquille, maintenant faut que je coures acheter un immense chaudron pour faire cuire mes carottes Guinness."

Hermine, trop intriguée, se jette sur son amie et lui enlève son sac. La curiosité l'emporte sur le respect. Elle se dit qu'elle demandera pardon plus tard. Que son geste n'aura pas de conséquences graves.

- " Tiens ! Un sac de "Perles de l'Orient"... Mais tu es allée acheter des boules pour faire des bijoux ? Mais... mais... wow, mais t'as des boules plein ton sac. Tu dois en avoir pour au moins 200 $ de boules et d'accessoires... Ma mausus, tu te caches pour venir acheter du matériel pour des bijoux ? Tu fais semblant de pas aimer ça devant moi pis tu te caches pour faire des bijoux ? "

- " Non, tu comprends rien, j'aime pas ça faire des bijoux. Mais je peux plus m'empêcher d'acheter des boules..."

-" Hein ? de quoi tu parles?" demande Hermine.

- " Tout ça a commencé par 5 boules mauves, quelques clous et deux pinces. J'ai fait un petit collier mauve. Et je me suis dis que mon petit collier mauve faisait bien pitié. Alors j'ai pensé ajouter des billes blanches. Je suis retournée au magasin pour acheter 5 billes blanches mais je continuais à trouver ça fade. Alors au lieu de retourner au magasin à tout bout de champ, j'ai décidé de commencer à varier mes boules. J'ai acheté des boules rouges, des boules or, des noires, des bleu ciel, des bleu turquoises... Sauf que toutes mes boules étaient de la même grosseur. Comment tu peux faire des bijoux toujours avec des boules de la même grosseur ? Alors j'ai commencé à en acheter des toutes petites, des moyennes, des grosses et des plus grosses. Sauf que là, il me manquait du matériel, j'ai du acheter des clous de toutes les grosseurs, en plus de choisir des petites fleurs pour mettre autour des boules qui avaient des gros trous. C'est aussi le cas pour les cordes, j'ai acheté de la corde en chanvre, en cuir, en plastique, en cuivre. Rendue là, il me fallait des outils pour couper, pour plier, pour déplier, pour fondre et pour souder. C'est ça. C'est tout. Tu sais tout. "

- "Mais maintenant que t'es toute équipée, tu vas te mettre à faire des bijoux c'est le fun!"

- "Ben c'est ça qui fonctionne pas. J'ai pas le temps de faire des bijoux, je suis trop obsédée par le fait de  posséder des billes. Je vois un bijou, je commence à le reproduire et c'est immanquable, il me manque quelque chose. Pis je cours l'acheter. Je suis devenue une acheteuse compulsive de boules à bijoux. Je peux plus m'arrêter!"

- " Ah, pauvre toi, t'aurais pas du venir au cours avec moi. T'aurais du me dire non ."

- " QUOI? QU'EST-CE QUE J'ENTENDS ?" hurla Épinéphrine offusquée. "MAIS JE T'AI DIT NON, MAIS JE TE DIS TOUJOURS NON !!!! Mais toi t'entends rien, tu insistes tout le temps jusqu'à tant que je flanche. Pourtant, tu le sais combien j'ai de la difficulté à dire non. Tu devrais entendre quand je dis non. Une fois devrait suffire. Mais pas pour toi ça a l'air. Tu me fous toujours les boules à chaque fois ! "

Hermine dépitée, comprenant qu'elle a entraîné son amie dans un autre de ses désarrois qui l'entraîne encore plus dans ses compulsions et anxiétés mentales, ne dit mot, honteuse.

- " Pis non, y'a pas juste toi qui le comprend pas. C'est comme ça pour tout  un tas d'autres personnes. C'est clair qu'on apprend à dire non à l'âge de deux ans. Mais ça a comme l'air qu'il y a pas d'âge pour comprendre qu'est-ce que NON veut dire ...  Il faudrait avoir un âge pour comprendre le non de l'autre. Pis ça serait plus facile pour les parents de dire non, ça simplifierait la vie de ben du monde. "

- " Je m'excuse Épinéphrine. Je pensais bien faire. Je pensais que tu pourrais avoir du fun au bout du compte. Des fois ça arrive, ça te tente pas pis après t'es ben contente.  C'est dur à savoir quand  tu vas aimer ça ou pas, parce que tu veux jamais rien faire. Je me dis qu'il faut bien que je te pousse un peu... Tu peux arrêter le cours de bijoux si c'est mieux pour toi. Je comprendrais. J'aurais juste à me tenir avec la madame au gros médaillon pare-balles."

- "Ben qu'est-ce que tu veux que je fasse de toutes mes boules astheure ? Je suis bien obligée d'y aller au cours, si je veux m'en débarasser."

- "Ben, c'est parce que tu risques de continuer à en acheter d'autres parce que tu vas apprendre des nouvelles choses pis ton problème va faire boule de neige, euh... sans mauvais jeu de mots. Pis tu vas plus dormir parce que tu vas juste penser à tes boules, je m'en doute parce que c'est ça qui t'était arrivée quand tu avais commencé la couture. Tu rêvais que tu étais entrain de coudre. C'était une période bien difficile parce que tu faisais plus rien d'autre. Faut que tu fasses quelque chose. Tu vas pas rester dans cet état. "

- "Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je vais pas aller voir un médecin en lui expliquant que je suis entrain de perdre la boule à cause que je m'achète trop de boules ! "

- " J'ai une solution, je te propose d'aller au spa. T'as les nerfs en boules, faut te calmer. Ça va t'aider à t'éloigner, au moins pour un après-midi, de ton obsession. "

-" Pour une fois j'ai envie de dire oui. Je trouve ça quasiment inquiétant..." accepta Épinéphrine.

 Mystère et boule de gomme... Est-ce que la sortie au spa sera parfaite ? Est-ce que pour une fois Épinéphrine pourra avoir du bon temps tout simplement, sans se compliquer la vie ? C'est ce que vous verrez dans notre prochain épisode de blogue. D'ici là, profitez du temps qui passe parce qu'au bout d'un moment on s'aperçoit que la vie déboule malheureusement trop rapidement...

vendredi 12 novembre 2010

mardi 9 novembre 2010

dimanche 7 novembre 2010

En route pour la fabrication de bijoux !... (c'est pas trop tôt se dit Hermine...)

Nos deux comparses se dirigèrent donc vers ce qui représentait une étape essentielle pour aller au cours de fabrication de bijoux c'est à dire, l'inscription. C'est ainsi qu'elles se retrouvèrent dans un gros gymnase laid, sal et puant communément appelé Centre communautaire.

- " Tiens, prends le numéro, on a le 129" dit Hermine à son amie. "Tu peux te remettre le bras en l'air si tu veux, ça me dérange pas, si c'est ton médecin qui l'a dit."

- "Arrête de me niaiser, sinon je revire de bord. Déjà que la place est pas trop ragoûtante."

- " Ben tsé, c'est la Ville de Montréal, y'ont pas trop les moyens de rénover les locaux des groupes communautaires avec les gros salaires des fonc..."

- " Arrête tout de suite. Pas de diffamation je t'en prie. Des plans pour qu'on nous mette dehors pis que tu puisses pas faire tes maudits bijoux."

- " Compris" répondit Hermine, honteuse d'avoir eu des mauvaises pensées sur les maudits fonc....

Numéro 28! Numéro 28 !

Mon Dieu, se dit Épinéphrine, j'en ai pour la soirée à attendre juste pour m'inscrire. Avec toute cette poussière et cette puanteur, va ben falloir que je prenne ma deuxième douche de la semaine en arrivant à la maison. Pis là ma douche va me réveiller, pis je serai pas capable de dormir de la nuit, pis demain je vais être de mauvaise humeur, pis là le monde vont me taper sur les nerfs en me demandant si je suis malade... Les nerfs, les nerfs, fais-comme l'ostéopathe t'a dit, parle-toi un peu, c'est pas grave si tu dors pas, tu peux continuer à fonctionner quand même, t'as réussi jusqu'à maintenant, pis t'es pas encore morte.... Oui mais moé je suis tannée de pas dormir, y'a tu un Dieu qui va m'aider avant que je tombe à la retraite? J'ai pas envie de passer mes vingt prochaines années à voir défiler les heures de la nuit autant que celles du jour... Bon, calme toé là, tu prendras  une pilule en arrivant... Bonne idée, je les avais oublié, j'aurais pu me dire ça au début du paragraphe, je me serais calmée tout de suite...

Épinéphrine, un peu perdue dans son dialogue mental, se mit à regarder autour d'elle pour se distraire un peu. Ce qu'elle vit la distraya certes mais ne la rassura nullement. Elle vit des gamins mal habillés courant dans tous les sens en se prenant pour Jackie Chan en attendant de s'inscrire pour un cours de Karaté. Elle avait envie de leur crier de se calmer, tout ce bruit l'assommait et l'empêchait de faire de l'angoisse tranquillement assis sur sa chaise de plastique. Mais elle se retint en voyant les grosses madames qui débordaient, elles, de leur chaise qui semblaient beaucoup plus petites que la sienne, mais arboraient fièrement sur leur coton ouaté, une tête de gros loup. Elle se voyait déjà attablée pendant des heures à discuter du sort de Ridge et de Bridget ou pire, du dernier gadget de Shopping TVA. Elle vit également des personnes âgées, assises, stressées, scrutant avec une loupe leur numéro avec la même intensité que si elles jouaient au bingo. Boy, pensa-t-elle, qu'est-ce que je ferais pas pour plaire à une amie. Cette pensée la réconforta un peu, puisque même si elle devait perdre tout l'automne dans un cours plate, au moins, elle ferait plaisir à une amie.

Mais alors que, sans qu'elle comprenne pourquoi ni comment, un abcès de positivisme était entrain de se former dans son cerveau, elle entendit après seulement 15 minutes d'attente, leur numéro. Mais non, le pire n'avait pas été d'attendre pendant des heures dans cet endroit déprimant. Et non, le pire n'avait pas été d'imaginer qui avait imprégné ses odeurs sur ces mêmes chaises de plastique jamais lavées. Le pire était de découvrir que la majorité des personnes étant venues chercher un numéro s'étaient enfuies à toutes jambes plutôt que de subir tout cela....

Mais abrégeons donc cette horrible expérience d'inscription et transportons nous au premier cours de bijoux.

La technique qui fut enseignée par la professeure se résumait ainsi :

- " On enfile une boule dans le fil de pêche et on fait un noeud autour de la boule. Ensuite, on recommence. On enfile une boule et on fait un noeud autour. On enfile une boule et on fait un noeud. Boule, noeud. Boule, noeud. C'est ça mesdames. Continuez comme ça. Enfilez votre boule, faites un noeud. Bravo ! "  clamait bien haut la professeure.

Épinéphrine était vraiment impressionnée par la maîtrise de ce premier exposé théorique qui dura en tout et partout 3 minutes. Ne sachant comment occuper son esprit pendant ces interminables heures de plaisir, et étant persuadée qu'il était bien inutile d'imaginer, que cet homme à l'allure à la fois virile, sauvage et tendre qu'elle avait croisé devant la machine à café à son travail, ne vienne lui arracher son fabuleux bijou à la sortie du cours pour la prendre là, sur le champ ou plutôt sur la pelouse encore verte en ce spectaculaire mois de septembre, tout ça, devant la bâtisse de la Ville de Montréal. Elle se contenta donc d'observer les madames assises autour de la table.

- " Regarde Hermine, la madame à côté de toi, avec son énorme coffre à outil de chez Rona rempli de boules. Elle doit avoir au moins dix milles boules réparties des deux côtés du coffre. Ça fait du bruit c't'affaire là quand elle le retourne, on dirait qu'elle joue au Boggle. En plus, toutes ses boules sont laides. Elle paye un cours pour se faire des bijoux laids. J'ai mon maudit voyage. "

- " Plus personne joue au Boggle, à part toi, Épinéphrine. Arrête ta médisance toi là. Tous les goûts sont dans la nature."

- " Ben je suis d'accord avec toi. Tous les goûts sont dans la nature, même les pas d'goûts. J'imagine que le mot dégoût a été inventé par du monde qui avaient des bijoux faits avec des boules de même. Pis que le mot égoût a suivi suite au sort que subissaient ces bijoux quand les femmes les recevaient en cadeau alors qu'elles réalisaient que la maîtresse avait eu des gros diamants." 

- " T'es folle ! Mais je sais pas pourquoi, malgré ton côté négatif, tu me fais rire."

- " Non, non, je suis sérieuse. Non mais as-tu vu son médaillon ? Il est gigantesque. Gros de même, je me dis qu'elle devrait rentrer dans la police. Même pas besoin de gilet pare-balles. Je suis convaincue que tous ses organes vitaux sont protégés avec ce médaillon-là ! " 

Finalement, de fil en aiguille ou si vous préférez, de corde en boules, le cours pris fin avec un autre exposé théorique de 2 minutes sur comment fermer la corde pour l'attacher autour de son cou. Et puis, comme à la fin de chaque émission de Top Modèle et pour stimuler l'intérêt des participantes à revenir pour savoir ce qui se passe dans l'épisode suivant, la professeure fît cette annonce :

- " Au prochain cours, nous allons utiliser des cordes pour faire des noeuds de chaque côté des boules. Ne manquez pas ça ! "

Épinéphrine s'en sortira-t-elle vivante ? C'est ce que vous verrez dans les prochains épisodes ... Ne manquez pas ça....  


dimanche 31 octobre 2010

L'histoire étrange d'Hermine et Épinéphrine

Voici une histoire comme il s'en vit tous les jours. Une histoire d'amitié pure et simple. Deux femmes, Hermine et Épinéphrine. 43 et 46 ans. Un âge moyen. Un âge où les rides apparaissent depuis peu. Un âge où aucune recette de crème miracle n'arrive à balayer les traces du temps. Un âge où l'on porte de gros bijoux voyants pour dévier le regard des bijoux naturels tombant gravement en raison de la gravité de cette terre. Très grave ! Un âge ou l'on se dit gaiement "Crisse, ben coup donc ! Tant qu'à faire, m'en va me bourrer la face ben correct. Au moins là, j'vas avoir une bonne raison pour dépérir !" Que voulez-vous, c'est l'âge où nous avons appris de nos parents que "Tu veux pleurer, ben m'en vas t'en donner une raison pour brailler !" et ils nous battaient pour nous la donner cette raison. À cet âge, cette logique du "m'a t'en donner pour ton argent" semble aller de soi. 

Nos deux amies, complices depuis l'Université, s'étaient rencontrées sur les bancs de l'École de Service Social. En fait, pour Hermine, cette porte qu'ouvrait ce nouvel apprentissage de Travailleuse sociale, servait tout juste à essayer de comprendre son propre désarroi. Désarroi qui, jugeait-elle, lui venait de sa misérable enfance. 

En réalité, enfant, elle avait vraiment eu la vie dure. Après avoir accouché d'elle, sa mère, une toxicomane émérite, ayant arrêté de boire pendant la grossesse, avait eu soif de liberté et avait tout simplement abandonné Hermine seule, avec son père. Hermine, avait longtemps rêvé étant petite que sa mère reviendrait. Qu'une fois sa fortune assurée, elle emmènerait Hermine pour vivre sur cette île du sud et danser avec des colliers de fleurs autour du cou et les seins nus. Une île où les arbres donnaient les plus beaux fruits : des bonbons aux patates et des cerises au marasquin ! Miam miam ! Ce rêve avait attendri plusieurs années sa vie avec son misérable père, jusqu'au jour où elle compris que tout cela ne se produirait jamais.

Hermine avait vécu son enfance seule, abandonnée par sa mère et délaissée par son père. Ce dernier, rongé par le chagrin après la fuite de sa femme, avait sombré dans la maladie mentale la plus terrible. En effet, il passait désormais la journée devant la télé à caresser et parler à son chat. Et à force de s'occuper du chat, il avait été diagnostiqué "Zoofou" ou si vous préférez, il souffrait de zoofolie. C'est ainsi que sa vie tournait autour de son chat qui était devenu sa seule source d'intérêt. Son problème consistait à trop aimer son chat. Toute la journée il ne se préoccupait que de son bien-être, il lui parlait, le caressait, jouait avec lui, lui achetait des jouets, des balles, des billes, des boules, des fils pour tirer, des fausses souris. Et pendant ce temps Hermine, elle, n'avait rien, ni attention, ni jeux, ni rien.

Un jour, Hermine avait demandé un jeu pour Noël. Son père scandalisé lui avait ordonné de retirer cette idée gauchiste de son cerveau, qu'ils étaient trop pauvres et arrivaient tout juste à nourrir et soigner le chat. Alors,  il lui était bien impossible de satisfaire les besoins d'une gamine de n'importe quel âge, disait-il, puisqu'il n'accordait même plus d'importance à sa fille pas plus qu'à son âge. Elle n'avait qu'à jouer avec le chat ! si elle avait besoin d'une quelconque occupation. Hermine n'était, en quelque sorte, qu'un jouet du chat aux yeux de son père.

À un autre moment de sa vie, Hermine avait décidé de jouer le tout pour le tout et d'attirer l'attention de son père. Elle s'était mise à quatre pattes et avait mangé dans la gamelle du chat. Rien, pas de réaction de son père. Elle s'était même mise à miauler. Mais rien. Toujours l'ignorance de son père. Alors elle avait mis le chat sur son dos, s'était installée aux pieds de son papa en espérant qu'une fois dans sa lancée pour le caresser, il pourrait, sans le faire exprès, l'effleurer même un peu. Mais le stratagème avait lamentablement échoué. Son père continuait à l'ignorer, mais pas le chat. Ce dernier, surpris, ne pouvant rester en place longtemps, avait quitté le dos d'Hermine en s'écriant "Maouh! Rwing! Minowou!".

Voilà donc à quoi avait ressemblé la piètre enfance de cette pauvre Hermine. Et voilà donc pourquoi elle s'était retrouvée plus tard sur les bancs d'école de Service Social à chercher une réponse à sa détresse émotionnelle. Pendant trois longues années, elle avait attendu qu'un professeur traite du sujet de la zoofolie, hélas, rien de la sorte n'avait même approché l'information sur ce diagnostique. Rien, décidément on n'y apprenait rien dans cette école. On n'y parlait que de menus problèmes vécus par quelques personnes. Des sujets sans importance, de la toxicomanie, de la pauvreté, la dépression, le suicide... que des bagatelles quoi. Rien qui lui ressemblait et pouvait lui apporter l'ombre d'un mini-soulagement.

Mais ses années d'études n'avaient pourtant pas servi à rien. Elle en était ressortie grandie grâce à sa rencontre avec Épinéphrine. Une amie en qui elle avait totalement confiance. Une amie en qui elle s'était toujours confiée sans jamais se sentir jugée. Épinéphrine était devenue un support inconditionnel pour Hermine et ce, même le jour où Hermine avait perdu son père. Épinéphrine s'était alors écriée gaiement : "Comment ce père immonde a-t-il pu mettre au monde une enfant si extraordinaire ? Nul ne le saura jamais. Les pires personnes peuvent parfois engendrer le meilleur, sans vraiment qu'on sache pourquoi. Mais s'il y a une chose dont je peux être certaine c'est que désormais, il y a un chat qui a besoin qu'on lui trouve un foyer..." Quel soutien pour Hermine que cette Épinéphrine !  Le bonheur de la dernière avait réussi à équilibrer la douleur de la première.

Contrairement à Hermine, Épinéphrine avait eu une vie sans histoires avec des parents tout à fait normaux.  Remplis d'amour pour leur fille Épinéphrine, ils menaient une vie sans histoires, une vie fournissant à Épinéphrine tout ce dont elle avait besoin pour s'épanouir. Comme tout le monde, ses parents aimaient un peu faire la fête de temps en temps en buvant de la bière et fumant de la marijunana, mais rien pour étonner qui que ce soit. Il y avait aussi eu cette époque où ils avaient ajouté un peu de cocaine pour tuer les dimanche, mais cette époque avait cessé le jour où son père, se croyant tout puissant était devenu candidat pour le poste de maire du Canada. Malheureusement, il n'avait pas été élu. Son échec retentissant avait failli lui faire perdre la tête et il avait soupçonné cette overdose de cocaïne comme responsable du fait qu'il n'avait pas eu un seul vote en sa faveur. N'étant pas doué pour l'analyse situationnelle, le fait qu'il n'y avait pas eu d'élection lui échappa totalement. Après cette mésaventure, son père jura de ne plus toucher à aucune drogue chimique pour le reste de sa vie. C'est ainsi qu'il commenca à consommer des champignons magiques. Ces jolies petites choses qui poussent à l'état pur et qui rend le moral si gai. Sa mère qui, en épousant le père d'Épinéphrine, avait pris pays en même temps que mari, mais avait toutefois compris "prendre pays et marijuana" continait à le suivre sans poser de questions.

Les parents d'Épinéphrine avaient bien été interceptés à quelques reprises par la police alors qu'ils couraient tout nus en regardant les chiens et les maisons changer de couleurs, mais ces mésaventures avaient été sans conséquences si ce n'est qu'ils avaient alimenté les conversations des gens du village. Ainsi vous comprenez maintenant l'équilibre d'Épinéphrine qui avaient eu des parents très normaux. Des parents qui ressemblent aux miens et probablement à la majorité de vos parents, à vous, chers lecteurs et lectrices.

Hermine et Épinéphrine vivaient ainsi une amitié sincère depuis plus de vingt ans. Une vie simple, une vie qu'elles avaient choisie. Une vie où il ne se passaient pas grand chose. Une vie sans hauts ni bas. Rien que le fil solide et droit de la vie qui se déroule sous leurs yeux sans jamais plié ni se tordre. Une vie sans verglas, sans neige à pelleter pour dégager ton maudit char, sans crisse d'Halloween avec des bonbons dégueulasses à donner (comme la tite-maudite affaire en poudre qui fait grimacer tout le monde mais qu'on peut plus arrêter de manger), une vie sans histoires, sans bobettes ni bas sals à ramasser, ni à étendre sur la corde à linge, sans vaisselle à laver, sans souper à préparer... Une crisse de vie où il se passe rien de rien... Juste écouter Horatio, pis Gil Grissom, pis espérer que Diana arrête de brailler Julian (y'était tu assez laid) et qu'elle recommence à coucher avec le beau Christopher... Une vie comme tout le monde espère avoir quoi !

Cependant, Hermine, peu à peu, à mesure qu'elle cumulait du vide dans sa vie, eut soudain un goût de changement. Elle avait subitement peur de passer à côté de sa vie à force d'éviter les tempêtes. Elle avait  envie de passion délirante. Elle appela donc Épinéphrine pour lui faire  une proposition que cette dernière ne pourrait absolument pas rejeter, se disait-elle.  

"Épinéphrine! Après ces vingt dernières années à ne rien faire, il me semble qu'on devrait essayer quelque chose. J'ai subitement une envie d'aventure ! Je t'en prie, réfléchis avant de dire non. Il faut que quelque chose se passe sinon, je sens que je vais devenir folle. Accompagne moi dans mon vent de folie."

" Euh... " répondit spontanément Épinéphrine. " Qu'est-ce que tu proposes? "

" J'ai ouvert le livre d'activités de la ville de Montréal. On s'en va suivre un cours de fabrication de bijoux !!! "

"Euh... " rétorqua de plus belle Épinéphrine. " Bon, encore une autre affaire... " 

(à suivre) 

dimanche 17 octobre 2010

De la correction comme d'un marathon

Ça y est ! C'est le jour J. Vous avez tant travaillé pour en arriver à ce moment tant attendu. La fébrilité gagne votre corps en entier pendant que votre tête s'éparpille dans de multiples questionnements. Combien de temps cela me prendra-t-il ? Les objectifs élaborés seront-ils atteints ? Toutes ces heures de travail acharné auront-t-elles servi à quelque chose ? Et puis, l'angoisse vous gagne. Vous espérez soudainement pouvoir retarder l'échéance. Plus tard. Je le ferai plus tard. Plus tard, je m'y attellerai. Mais vous ne pouvez plus faire marche arrière. Trop tard. Vous y êtes et devez avancer tête baissée peu importe où et quand vous arriverez.

Le sifflet du départ retentit dans votre tête et met fin à ce tourbillon intérieur. Depuis si longtemps vous désiriez goûter la victoire. Alors sans plus attendre, vous vous lancez !!!

Les premiers balbutiements sont toujours pénibles. Vous devez vous réchauffer pour atteindre un certain rythme de croisière. Cela demande un peu de temps. La fébrilité vous a déjà quitté depuis longtemps. C'est désormais une course contre votre moral pour maintenir le cap jusqu'à la toute fin, jusqu'au but tant recherché. Vous apposez vos premiers commentaires. "Développez. Clarifiez. Précisez." Et l'incertitude demeure. Ai-je mis suffisamment de points? Celui-là en a plus mais est-ce juste et équitable ? Les doutes, les doutes, les doutes vous envahissent. La réponse est davantage qualitative que quantitative. Beauté et torture des sciences humaines se chevauchent. Votre coeur s'emballe. Et peu à peu, vous vous calmez, vous vous êtes échauffée. Et le tout avance correctement, à pas de tortue. Un pas devant l'autre, c'est ainsi que vous l'avez appris. Vous atteignez une certaine vitesse de croisière. Les copies semblent désormais défiler sous vos yeux au même rythme que votre savoir. Oui, tout va bien. Tout va bien aller.

Mais au moment même où vous aviez atteint une certaine confiance, vous vous égarez soudainement. Ces quelques réponses semblent bien loin de la connaissance acquise et transmise. Me suis-je trompée de chemin ? Les doutes refont surface. Et votre tête ne peut plus réfléchir correctement.... Alors vous voyez poindre le puits de ravitaillement. Des bananes, des oranges, du gatorade pour reprendre de l'énergie et continuer dans sa lancée. Et le sucre remonte en même temps que votre moral. Et vous repartez pour une autre étape, confiante que vous finirez par finir même si vous n'en finissez plus de finir. Encore et encore, vous jetez commentaire sur commentaire, espérant en voir finalement la fin.

Mais la pile de copies ne semble jamais baissée malgré la lourdeur du travail laissé derrière soi. Pire, elle semble s'auto-regénérer... Vous êtes au coeur de votre cauchement éveillé. Vous vous battez pour rester en vie et ne pas étouffer dans ces tonnes de papier. Et puis vous pensez abandonner. Retrouver votre quiétude et train train quotidien. Vous n'en pouvez plus. Pourquoi donc continuer cette aventure ? Laissons donc la vie suivre son cours. Se laisser tomber sur l'asphalte brûlante, à quatre pattes, avant que de s'écrouler à plat ventre. Rien, vous ne voulez rien d'autre. Vous reposez. Mettre un pied devant vous et l'autre, devant la télé.

Mais tout doucement, sans savoir pourquoi, votre moral revient. Vous vous souvenez de votre dernière fois. Du plaisir ressenti malgré la fatigue extrême. Le moment de l'ultime victoire. Vous désirez retrouver cette émotion. Et malgré l'épuisement, malgré les douleurs physiques occasionnées par ces longues heures de labeur, vous reprenez votre rythme. Et voilà, une copie. Encore un ti-bout. Encore une autre, malgré la nausée. Vous arrêtez mais reprenez encore et encore. Votre voix intérieure vous crie de persévérer. "-C'est ça, continue, continue. Oublie tes besoins physiologiques. Oublie tes besoins physiques. Fuck la pyramide de Maslow."

Le connard, ça ne devait pas être un prof celui-là ! Vous trouvez que j'ai une tête à avoir le temps de dessiner des pyramides ? Non, je serais plus du type à la bâtir autour de moi, m'enfermer dedans sans portes ni fenêtres, avec de la pizza, des chips, de la liqueur, une télévision et dérangez-moé pu... C'est pas mal dans mon champ de compétences, faire des mouvements répétitifs et mettre mon cerveau à off. Mettre une brique, une autre à côté, une autre et ensuite faire la même chose par-dessus. Pas de problèmes.

Et puis je me calme, je cherche une technique qui facilitera ma tâche. Je lis en diagonale pendant des heures. Tellement que j'en ai mal au cou.

Et un beau jour, sans trop vous y attendre, c'est terminé. Vous êtes arrivée. Vous regardez le chronomètre. Vous êtes à la fois fière d'avoir terminé et abattu tant de travail et déçue d'avoir pris tout ce temps. Et puis vous vous dites qu'il vaut mieux vous reposer. Cela vous aidera à voir plus clair. Spaghetti et vin rouge sont de mise.

La prochaine fois, vous ferez mieux. Vous adoptez une pensée positive malgré les possibles découragements parce que, parce que, mais PARCE QU'IL Y A TOUJOURS UNE PROCHAINE FOIS !!!!.
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