Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


Vous êtes invités à échanger vos commentaires.


Alors bonne lecture !

samedi 29 mai 2010

J'ai pas voulu faire de bilan

Ça a fait un an en mai. J'ai pas voulu faire de bilan. J'ai pas fait de bruit, sauf avec mon ventre. Il a pris trop de place. Faut dire qu'il commence à être gros avec ses 88 cm... Ok je recommence pas. Enfin, pas tout de suite. J'écris ce blogue depuis un peu plus d'un an déjà. J'ai pas sorti le gâteau pour fêter (et pour pas prendre de ventre!), j'ai pas soufflé les chandelles, j'ai rien fait. J'ai juste continué à écrire comme s'il s'était rien passé parce que finalement, il s'est rien passé. Mais anniversaire oblige, je tenterai tout de même un petit bilan de cette première année.

Depuis que je suis née, j'ai toujours cherché un sens à mon existence. J'ai alors erré contre vents et marées, par monts et par vaux... Non, non, allez-vous en pas tout de suite! Mon Dieu que vous êtes pas patient. Deux phrases et si t'as pas déjà attiré leur attention, y'ont déjà cliqué. Je me suis souvent demandée si écriture et univers virtuel allaient de pair. Lisez-vous vraiment jusqu'au bout ? Combien arrive ici par erreur et reparte aussitôt ? Et puis, combien de temps passez-vous lors de votre visite ?

C'est vrai, j'ai pas voulu faire de bilan. L'heure du bilan. Un moment où les questions éclatent dans ma tête comme des pop corn dans le micro-ondes, je trouve ça très énervant. J'ai toujours peur que le cerveau commence à chauffer après 2 minutes et demi et que mes petites graines d'intelligence restent collées au fond. Et je ne sais jamais trop par où commencer.

J'ai pas mal écrit dans ma vie, mais surtout quand j'allais mal. J'ai une valise pleine de déprimes. Me semble de voir ma soeur tomber là-dessus après ma mort et se dire " Ouin, c'était pas drôle sa vie. J'ai donc ben faite de l'appeler juste quand j'avais des niaiseries à lui dire."  Je dois bien l'avouer, elle m'a quand même servi cette valise. Parfois,  je l'ouvrais et je lisais ce que j'avais écrit un an auparavant et alors, je découvrais les mêmes maudits problèmes. Ce qui a fait que j'ai arrêté de répondre au téléphone quand c'était ma soeur.

Je me suis dit "Ok, j'écris peu importe le résultat, ce qui compte c'est le processus." Le plaisir actuel un point c'est tout. Ne pas espérer d'orgasme au bout de peur d'être déçue. Me semble oui. C'est certain, ce blogue m'oblige à écrire régulièrement, à creuser dans plusieurs sortes d'histoires; des drôles, des tristes, des histoires vécues, des imaginaires. J'explore des terres culturelles jusqu'à maintenant inexplorée de ma personne. Mais un peu d'honnêteté, j'écris quand même pour être lue. Sans faire de bruit, je caresse peu à peu l'idée saugrenue, de peut-être, éventuellement, écrire un vrai livre. Quelle réussite ce serait !

Et je me vois déjà donner des entrevues sur mon premier best-sellers no. 1 mondial, rien de moins. Plus vendu même que celui de Tran Huan Tang Long qui a vendu son livre à 2 millions d'exemplaires en Chine seulement. Il a oublié de l'écrire en anglais.

D'abord Radio-Canada. Je me vois déjà attablée à manger de la culture avec tout le gratin littéraire. Ken Follett, Stephen King, Temperance Brennan, Fanfreluche.

- "Nous voyons naître dans votre tout premier livre une recherche de la quintessence de l'être identitaire abordé au paroxysme de votre humanité. Qu'en pensez-vous ? "

Tsé, c'est ta première entrevue et tu comprends rien. T'es comme dans un cours de philo au Cégep. Boy, tu te vois déjà parodié au Bye Bye. Bye Bye Éditeurs, Bye Bye Lecteurs. Mais ne vous en faites pas pour moi, le problème est déjà tout réfléchi. Pour me sortir de ce mauvais pas, j'utiliserai une technique propre aux travailleurs sociaux, répondre à la question par une autre question.

- " Comme de bien entendu...  Mais qu'entendez-vous au juste par "livre"? "....

Je pourrais peut-être aussi passer à Denis Lévesque, moins compliqué, plus populaire...

- "Lorsque vous décrivez le plaisir que vous aviez étant enfant à vous laisser bercer dans le lit douillet de la rivière, est-ce que vous parliez de vous faire sucer par les p'tits ménés dans le fond de l'eau, maudite grosse cochonne ? "

Le cauchemar. Tu écris sur toi avec toute la passion et la profondeur dont ton être est capable et tout le monde comprend tout de travers. Parce que ce qui est déconcertant quand tu écris, c'est que le lecteur en fait bien ce qu'il veut de tes textes. Il peut même se ma_ _ _ _ _er (on joues-tu au bonhomme pendu?) sur ta photo en page couverture et tu peux même pas te défendre.

Bref, un jour j'ai décidé d'écrire parce que c'était une activité qui me faisait du bien. J'arrivais à sortir de mon corps, des émotions en mots. Je m'en débarassais en même temps que je les créais. J'ai fait ce blogue parce que je me suis dit que tant qu'à écrire, autant être lue. Et en écrivant régulièrement, je diversifie mes thèmes, je cherche des façons efficaces de m'exprimer, de faire des descriptions de situations, d'élaborer des dialogues vivants etc. Et je laisse ainsi une empreinte colorée de ce qu'est ma vie.

mercredi 26 mai 2010

Culture de la médiocrité

Ce matin, plus de lait, plus de pain, plus rien. Rien que le vide d’un mauvais réveil s'étirant péniblement dans le sillage d’une nuit sans sommeil. Les bras et l’esprit ankylosés, je n’ai pas le choix. Ou je me laisse mourir de faim ou je me rends chez McDo. Malgré le doute, malgré les incertitudes, malgré les remords qui prendront naissance dès la fin de mon repas… et merde ! arrête donc de penser … Mission impossible. Les encouragements à la goinfrerie jaillissent dans mon cerveau comme de mauvaises publicités. Je me le promets, encore, après je commence mon régime. Une fois n’est pas coutume.

Quand j’entre dans cet endroit, je me le jure, c’est la dernière fois… Ils ont tous l’air sorti tout droit du lit. Mal rasés, pas peignés, encore moins maquillées. Une note vite gribouillée « écrire sur mon frigo, plus jamais de McDo, finis les burritos. »

Je commande un trio matin et m’assois près de deux femmes qui ont l’air de discuter sagement. J’essaie de me laisser captiver par mon nouveau livre « L’élégance du hérisson » mais l’écriture me donne du fil à retordre. Une enfant de douze ans qui utilise un vocabulaire plus élaboré que le mien ne me touche pas. Enfin pas encore. Et surtout pas dans cet endroit qui semble si loin d’une quelconque culture littéraire. Même après 57 pages (très exactement), j’espère encore qu’un moment magique surgira, me surprenant au moment même où je serai près de tout abandonner. Je peux quitter un film avant la fin mais pas un livre. Je ne sais pourquoi mais c’est ainsi. Avec ces mots complexes qui défilent devant mes yeux, mon attention est vite captée par le dialogue de mes voisines de table. Et lorsque j’entends le mot « professeur », je suis faite, éblouie par le sens de ce terme. Des membres de ma nouvelle communauté ! Je me sens un peu ridicule de les aborder sur ce seul prétexte, alors je tends l’oreille espérant m’abreuver à la source de leurs paroles. Peut-être sauront-elles apporter une solution à certaines de mes angoisses ? M’indiqueront-elles le chemin de l’encadrement parfait débouchant sur des résultats concrets ? Pourrais-je trouver des explications rationnelles à cette classe en désordre ? Le cœur en émoi, je tends l’oreille.

- « Mais moi Pierre, il est comme il est, ça ne lui enlève pas ses qualités. » dit numéro 1.

- « Mais oui. C’est comme ça. » rétorque numéro 2.

- « Je le sais pas moi, mais il est toujours dans ses projets importants là, avec les enfants. C’est intéressant mais (parce qu’il y a toujours un mais ?) moi je trouve que d’avoir de si gros projets pour se retrouver à quitter la classe si tard, tous les soirs à 17h00, c’est quelque chose hein? »

- « Mais les enfants participent bien me semble » tente de rétorquer gentiment numéro 2.

- « Tu as tout à fait raison, mais (mais, il y a un autre mais?) ils ont toujours tellement de projets les  enfants. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je trouve ça un peu trop…. Hum… Et puis, Pierre, c’est un homme hein ? Un vvvvvrai, il conduit sa classe de deuxième avec tout ce que ça représente d’être conduit par un homme. » dit nébuleusement numéro 1.

Numéro 1 tente-t-elle de tester numéro 2 ? Laissera-t-elle ses paroles décrire entièrement ses pensées ? Suspense…

- « Mais je trouve ça bien, me semble. Les enfants, surtout les jeunes garçons, ils ont besoin de modèle masculin dans le réseau scolaire » rétorque toujours de plus belle et toujours aussi gentiment numéro 2.

- « T’as peut-être raison, c’est peut être juste mon insécurité à moi, mais j’ai de la difficulté avec les professeurs qui sont trop autoritaires. »

Un petit quelque chose me laisse perplexe… tout ça  se noie dans le sous-entendu sinistre …

Gentille numéro 2, changeant habilement de sujet….

- « Tiens, voici les photos de mon mariage, celles dont je t’avais parlé », enchaîne-t-elle joyeusement.

- « Que c’est drôle, ta coiffure, c’est original, tu trouves pas ? (vraiment ? original? c’est supposé être pris comme un compliment ?) Mais tu n’as pas vraiment l’air peigné ! Et ta robe ! Elle est surprenante quand même ! » continue presqu’affectueusement numéro 1.

Originale? Surprenante ? … hum…

- « Oui mais tu me connais, tu sais bien que je n’aime pas faire les choses comme tout le monde… » tente de se défendre numéro 2, avec les armes du désespoir.

- « Vraiment SURPRENANTE !  Mais venant de toi, je m’attendais à quelque chose d’une coche plus élevée… ».

Ça y est. C’est assez pour moi. Je n’apprendrai rien de plus que ce que je sais déjà. À force de recevoir les coups, on ne les sent plus. Et on s’effiloche petit à petit. Et nos fibres ne sont plus assez solides pour lutter. Alors on se laisse graduellement anéantir par ceux qui se prétendent amis. « Cours numéro 2, cours ! Et le plus vite possible! » J’aurais voulu lui insuffler cette derrière parole pour lui permettre de lutter de toutes ses forces contre la médiocrité. « Tu ne te rends pas compte que tu es sous respirateur et celle-là, elle va te débrancher ? Laisse derrière toi celle qui sème peu à peu la confusion et la destruction dans ton cœur n’ayant jamais su fleurir son propre intérieur. »

J’ai fini mon burrito et mon café. Et je n’ai rien dit. Je suis partie et ça me poursuit.

dimanche 23 mai 2010

Séance de torture annuelle

- Cette année, Mlle Travailleuse Sociale, nous n'avons pas besoin de faire de cytologie de votre col parce que vos relations sexuelles remontent à très longtemps. C'est une bonne nouvelle, vous trouvez pas ?

- Euh, oui, mais dit de même, on dirait que je suis pas sûre...

- Maintenant, vu que vous avez pris 20 livres dans les deux dernières années, je vais mesurer votre tour de taille. Il faut prendre la mesure à mi-chemin entre l'os du haut de la hanche et celui du bas de vos côtes. Oh! Y'a pas beaucoup de place entre les deux ! s'exclama-t-elle d'un ton doux, presqu'affectueux tels des mots susurés dans l'oreille avec la bouche pleine de biscuits soda. Juste assez doux pour me faire sentir coupable d'avoir soudain envie de lui faire sentir le revers de ma main fermée qui frôlerait sauvagement la courbe de sa gencive sensuelle en d'autres mots, mon poing dans la face.

Elle continue.

- Votre taille mesure 88 centimètres soit 3 centimètres au dessus de la limite déterminant la norme de l'obésité abdominale.

- Pardon ? dis-je déstabilisée alors que mes épaules se propulsèrent sur le sol à une vitesse folle en sachant que leur accélération, multipliée par la masse, est inversement proportionnelle à la force de ma compréhension. J'ai un cancer ?

- Vous souffrez d'obésité abdominale.

- Et il me reste combien de temps à vivre ?

- Calmez-vous, dit-elle du haut de sa connaissance, l'important c'est de perdre du poids car, avec votre OBÉSITÉ ABDOMINALE, vous êtes à risque de développer des problèmes cardiaques.

- J'ai pas de misère à le croire, juste en entendant ça, le coeur a failli m'arrêter. Taisez-vous, seigneur, sinon, je vais finir par y rester.

OBÉSITÉ ABDOMINALE. Des mots qui résonnèrent dans ma tête avec la force de la terreur d'un nul match nul de nuls du CH contre Philadelphie (la plogue, à moi le blogue sur tous les moteurs de recherche !). Des larmes de douleur qui défilent comme 30 000 manifestants dans le courant de mes voies lacrymales avec l'intention ferme de traverser la barrière de mes yeux et de se fracasser dans la devanture de mes lunettes. Perdre mon ventre ! Le seul trophée, la seule coupe Stanley qui ne sera jamais à ma portée. Ce serait peut-être possible, oui, mais au prix d'efforts impensables et d'un ou deux miracles. Un Halak qui stopperait les matières grasses à l'entrée du foie espérant ne pas être échangé, condamné à jouer devant un filet de poisson !

Je suis ventrue, je suis officiellement étiquetée par la médecine, de ventrue. Jusqu'à maintenant, on avait réussi à me convaincre que ma phobie du ventre n'était que le fruit de mon anxieuse imagination. Maintenant, elle devenait réalité. C'est fini. Ma vie est finie.  Je suis un monstre. Je devrai apprendre à vivre avec mon handicap, avec mon gros ballon de football. Plus de vie, plus de sexe. Pas question de le frapper à plusieurs reprises sur la face de mon adversaire alors que je suis grimpée sur lui. Pas question de l'empêcher d'atteindre le but alors qu'il tente de remonter le terrain. Trop humiliant. Le désespoir frappe à ma porte. Au mieux,  je me cache derrière un oreiller et je fais passer ça pour une déviance sexuelle.

- Vous êtes donc ben blanche tout d'un coup, Mlle Travailleuse Sociale, vous êtes certaine que vous allez bien ? Pour l'instant, ne le prenez pas mal, vous devez simplement maigrir.

- Simplement ? Mais c'est pas que je le prends mal, c'est que je le prends pas pan toute. Avec le sport que je fais et le peu de résultat depuis que j'ai 40 ans, il va bien falloir que je grimpe sur le toit du stade olympique trois fois par jour pour que ça donne quelque chose! Vous m'annoncez que la seule carrière de mannequin à laquelle je peux désormais accéder est Miss toutoune Québec et je suis supposée me calmer ? Et là, je réalise que mes amies me mentent depuis 25 ans en me disant que non, t'as pas un gros ventre que c'est dans ta tête. Vous, vous m'apprenez subitement que je suis pas folle ! Et je suis supposée assumer ça tout d'un coup ?

- C'est bien maintenant, me dit-elle... (Parce que la séance n'était pas terminée.) Couchez-vous sur le dos que je vous examine les seins. Hum, votre sein gauche est engorgé. J'aimerais que vous reveniez dans 10 jours pour m'assurer que tout va bien et que cette dureté ne cache pas une tumeur.

- OK docteur, dis-je abasourdie, on arrête ça là pour tout de suite. C'est beaucoup d'informations en même temps. Laissez-moi récupérer un peu mes esprits. Je suggère d'être méthodique et de prendre les problèmes un à la fois. Les urgences avant les priorités.  Laissez-moi m'occuper de mon ventre, après on verra pour le cancer.

En arrivant à la maison, la mort dans l'âme, j'ouvre une bouteille de vin (un délicieux Jurançon 2005) que je déguste avec une bonne baguette accompagnée de foie gras. Il faut bien que je me réconforte de mon malheur. Je mange sur mon balcon en pleurant plus fort que mon chat. Un dernier repas d'adieu.

Adieu fromage bleu.
Du balai parmesan frais.
Aurevoir chocolat noir.
Bye bye pâté à l'ail.
C'est fini les calories.

Salut maudite laitue.
Allo à l'eau (plate! )



4 verres de vin plus tard....



Anyway, c'est une crisse de folle. C'est tu de ma faute moé si j'ai des gros os. Tsé, avec l'entraînement, j'ai pris pas mal de muscle. Elle a même pas mesuré mon taux de gras. Chu sûre que c'est hormonal mon affaire. Envoye, va donc chercher des truffes, t'as pas mangé ton dessert ...

mercredi 19 mai 2010

Le fétichisme du dessous de bras

Depuis un certain temps, la pub envahit la télé avec un message sur la beauté des aisselles. Je vous l'avoue, la beauté de mes aisselles ne m'avait jamais préoccupée jusqu'à maintenant. Il ne me vient quand même pas à l'idée de me les admirer dans le miroir. Je trouvais simplement important de les garder  propres, vous savez la base, les raser, les laver, les sentir une ou deux fois pendant la journée pour s'assurer que tout est sous contrôle. Mais j'ai jamais pensé que mes aisselles pouvaient être belles. Honnêtement, je ne comprends pas. Est-ce que je suis supposée lever les deux bras quand je rencontre un beau gars ? Ça vas-tu vraiment faire une différence vous pensez ?

Ou est-ce que c'est une sorte de fétichisme des aisselles ? Mais je me demande bien à quoi ça sert de tripper sur des aisselles vraiment si elles n'ont rien à présenter ?

Alors, je me dis que le discours sur la beauté cache peut-être le fait qu'il y en a qui trippe, au niveau sexuel, sur des dessous de bras pas propres. Une sorte de contre discours, un message subliminal dans la publicité. Et mon raisonnement va bien avec l'annonce de l'antisudorifique qui dure 24 heures. La fille, elle s'en met le matin, elle va travailler, magasine sur l'heure du dîner et le soir, elle rentre se changer, se mettre toute belle dans sa p'tite robe pour aller danser et là, on nous annonce que son antisudorifique dure 24 heures. Mais je me dis, crisse, elle s'est pas lavée avant de sortir ! Sinon, elle se serait remis du déodorant et on oublierait l'importance du 24 heures. Honnêtement, se changer pour sortir sans se laver, parce que t'es fatiguée, pis tu fais un effort parce que t'as promis à un faux don Juan de l'accompagner et que tu regrettes déjà parce que c'est pu vraiment de ton âge, pis tu travailles demain, en tout cas, juste se changer sans se laver, c'est un comportement que moi je peux avoir, mais je passe pas à la télé ! Y'a personne qui le sait. Mais pour elle, tout le Québec en est témoin. Elle pourrait au moins se passer une petite débarbouillette pour se donner l'impression de ne pas cumuler de la crasse depuis le matin. Et en plus de pas se les laver, tu la vois toute la soirée avec les deux bras en l'air.

Venez pas me dire que c'est pas un discours qui prône la malpropreté ça ! C'est tout vous dire, j'ai quasiment hâte à l'hiver pour plus entendre parler de mes dessous de bras. Personne m'en avait jamais parlé avant et c'était ben correct de même.

samedi 15 mai 2010

Chat devient jardinier

Après avoir erré dans nos contrées montréalaises pendant des mois aux alentours du quadrilatère Assomption-Sherbrooke-Langelier-Hochelaga, je crois que Chat se sent à l'étroit dans mon quatre et demi. Depuis quelques semaines déjà, il tourne en rond. Je le sens triste, cherchant un sens à sa vie. Je le sais, il ne veut pas me déplaire. Je l'ai pris tel qu'il était, je l'ai choyé, nourri, caressé. Il ne viendrait certainement pas à l'idée de Chat de partir. Ce serait par trop ingrat. Ainsi, malgré la contrainte, Chat cherche un sens à son existence. Il a donc décidé de devenir jardinier d'intérieur. Après tout, Chat se dit probablement qu'il possède les outils nécessaires pour couper, gratter et arroser.

Loin de moi l'idée de le démoraliser face son nouveau projet, mais il me faut vous avouer que ça me donne quelques appréhensions pour Plante. Chat pense que ses griffes sont comme un sécateur de jardinage.  Je trouve Chat bien humble. Ses griffes sont pas mal plus comme des armes de destruction massives.  Elles ont déjà détruit le divan, le pouf, les portes en bois. Mais bon, je demeure positive devant le projet de Chat et décide de taire mon anxiété pour ne pas le décourager.  

Un soir que je suis confortablement assise sur mon divan, j'observe du coin de l'oeil la technique de jardinage de Chat. Il commence alors par regarder Plante, campé sur ses pattes de derrière, dans une position d'attaque. Déjà là, je trouve que ça part assez mal pour Plante.  Alors que je me demande où Chat a appris sa technique d'approche de jardinage aussi inusitée qu'agressive, je vois Chat s'élancer vers Plante, en hurlant comme un  jardinier avec le pénis pris dans le sécateur, et attaquer Plante avec ardeur de col bleu qui lui reste juste 5 minutes avant la fin de son chiffre. Une fois que Plante a été taillée avec cette technique si particulière, Chat étends morceaux de Plante partout dans la maison, en continuant de crier comme jardinier ayant pénis pris dans balayeuse. (Je sais pas comment j'ai fait, mais je crois bien avoir hérité du chat le plus handicapé intellectuel profond de la planète. Mais bon, je l'aime quand même.) Alors Chat s'élance  à nouveau dans le pot et se met à gratter, gratter, gratter la terre en étant caché dans Plante qui, pour l'instant, est encore assez grosse.

"Tout doux, Chat, tout doux !" que je lui dis. "Ça sert à rien de gratter, gratter, gratter la terre comme ça, il faut pousser, pousser, pousser comme ça. Regarde, pousse, pousse la terre autour des racines. Pousse, pousse !".

Pendant que j'ai l'air de parler à Plante, beau Nouveau voisin passe sur le trottoir avec l'air d'attendre des explications pour situation bizarre. Je me dis qu'expliquer à Nouveau voisin que je parle pas à "Plante" mais  à "Chat dans Plante" me donnera probablement pas l'air plus fin. Et dans ces temps-là, ma philosophie de vie est que si c'est impossible de plaire à beau Nouveau Voisin, autant lui faire peur en faisant accroire qu'il vit à côté de folle pas à peu près.

"Pousse plante, pousse ! Regarde Nouveau voisin" que je lui dis en montrant la violette à côté de Plante, "Plante a eu un bébé ! Je suis grand-mère ! J'espère qu'elle fera pas une dépression post-potum ! "

Nouveau voisin détale en faisant semblant d'avoir rien entendu. C'est bien dommage, mais j'ai déjà vu cet air. Je le sais. C'est probablement parce que j'ai parlé de dépression. Dans ce temps-là, tout le monde s'en va. Plante aura sûrement grandement besoin de ma présence et de mes soins parce que je soupçonne qu'elle sera victime de violence conjugale de Chat, à répétition. La situation est difficile quand vous aimez autant le violent que l'agressé. J'aurai besoin de beaucoup de diplomatie pour calmer l'un et guérir l'autre. Normalement, comme travailleuse sociale, j'ai toujours travaillé avec les victimes. C'est une nouvelle situation pour moi et j'aurai besoin de beaucoup d'énergie dans les prochains mois. C'est pour ça que ça me dérange pas trop d'avoir fait fuire beau Nouveau voisin et, avec lui, cette nouvelle chance d'avoir une vie sociale.

Une fois que le jardinage de Chat est terminé, celui-ci vient se vautrer sur mon ventre avec son regard de biche pathétique ayant l'air de dire : "Pourquoi tu laisses pas ta job, tes amies, ta vie pour que je reste assis sur toi à regarder ton beau visage, tes traits si fins, ta bouche pulpeuse, tes verrues à peine naissantes, ta grosse tétine à côté de la bouche derrière ton nez qui cache tout le reste... (ben non, ça c'est moi qui l'a rajouté) et ainsi trouver un sens à ma vie ?" Et moi je le regarde en ayant l'air de lui répondre " Va donc t'asseoir ailleurs, tu m'énarves ! "

mercredi 12 mai 2010

Nouvelle chronique culinaire

Roulés à la ricotta
Source : L'express Végétarien
Marie Claude Morin

Je continue donc sur ma lancée d'expérimentation culinaire avec cette toute nouvelle recette de mon tout nouveau livre. N'oubliez pas de me faire parvenir vos recettes. Je m'engage à les cuisiner et à les commenter... Bon appétit !

Bon, je rentre du boulot sans trop d'enthousiasme. Je suis fatiguée et je me dis qu'il faudrait bien que je me nourrisse. J'ai prévu préparer des roulés à la ricotta faits avec des lasagnes. Déjà, je me sens un peu sceptique d'avoir à rouler des lasagnes. Mais bon, il n'est que 4h30 et je me lance, me disant qu'il me restera bien quelques heures pour me reposer ensuite.

La première chose que la Dame nous demande de faire dans ce livre de recettes, c'est de cuire des lasagnes sans frisottis sur le côté. Déjà, je trouve que ça commence mal. Je vois pas c'est quoi le rapport. J'ai une pleine boîte de lasagnes qui n'est même pas ouverte, je vais-tu courir au Métro pour acheter de la lasagne sans frisottis sur le côté ? Si y'en a dans la gang, qui me lise, qui ont du temps pour demander à un commis des lasagnes sans frisottis, dites-moi le, je vais changer de job avec vous autres ! J'aimerais ça de temps en temps moi aussi avoir du temps pour me pogner le frisotti. Donc, je me dis, "ben f... off à soir, on laisse friser ça au naturel". On s'en fout, franchement. Pour le goût, quand même, je suis certaine que ça changera vraiment pas grand chose.

La deuxième étape, qui est un peu difficile à accepter, c'est les épinards. Ça faisait longtemps que j'avais pas cuisiné avec des épinards, pis là, je me suis souvenue pourquoi. Maudit que c'est pas pratique de pas avoir de mémoire. C'est ben simple, préparer des épinards, ça te donne l'impression de commencer un deuxième chiffre. Tu travailles longtemps après ça, c'est ben énervant. Tu commences par ouvrir le sac et bien entendu, ça pu. C'est pas parce que les épinards ça sent pas bon, mais parce que y'en a toujours 2-3 qui ont trouvé le moyen de pourrir. Je comprends pas. Comment ça se fait que les épinards dans un même sac sont pas tous ramassés dans la même talle ? Y'en mettent-tu des frais avec une poignée de ti-vieux pour aider à grossir le sac ? En plus, les pourris sont jamais capables de mourir tranquillement tout seul dans un coin . Ben non, faut tout le temps qu'ils se mutilent partout. C'est vraiment show off un épinard qui meurt. Fait que t'essayes de pas te décourager, tu équeutes ça, tu enlèves les jaunes, tu les rinces pour enlever les morceaux pourris et tu finis par les déchiqueter. Parce que toutes les recettes te disent de couper tes épinards. En tout cas, mais le pire je trouve, c'est que peu importe la quantité que tu prépares, que ce soit deux tasses ou deux tonnes, une fois cuits, il t'en reste toujours une cuillèrée à thé ! Ça fond et ça ratatine ces maudites affaires-là.

Enfin, faites-vous en pas avec ça, ça avance le souper. J'ai vraiment confiance que vous allez finir par manger avant minuit. Je dis ça parce que les recettes que j'ai faites dans ce livre-là sont pas mal bonnes, donc même si je suis tannée, je me dis qu'au moins ça va être bon. Y'a juste un petit désagrément, c'est que la Dame nous fait salir ben trop de vaisselle. Je suis sûre qu'elle dit à son chum "Je te fais à manger chéri, pis toé tu vas laver la vaisselle, ok ? C'est un bon deal tu trouves pas ?" Pis là, elle en salit de la vaisselle, une chaudronne pour les pâtes, une casserole pour les épinards, un plat pour aller au four, pis un autre pour la béchamel. Tu vas voir, elle va te l'épuiser ben raide avec sa vaisselle le pauvre gars, il aura pu d'énergie pour le reste de la soirée. Moi je me dis que le gars devrait allumer qu'il y a quelque chose qui va pas, il doit bien avoir dit une bitcherie pour qu'elle le traite de même...

Donc, je continue ma recette et je suis rendue à l'étape de mettre le mélange d'épinards dans les pâtes et de rouler la pâte sur elle-même pour faire un beau rouleau. Vous vous imaginez ben que ça colle pas pan toute c't'affaire-là. Là je me dis, ça as-tu un rapport avec les frisottis ? Je peux pas croire qu'ils sont pas capables de s'imbriquer le frisotti, l'un dans l'autre, pour se coller ensemble. LES MAUDITS SALS ! Faut toute leur montrer!!!  À cette étape-là, je trouve que ça commence à être long et assez frustrant comme recette. Finalement, je décide que ça va ressembler à une lasagne, pis ça va s'arrêter là.

Je commence à être contente, il me reste juste la béchamel à faire. Ça fait déjà une heure que je gosse après cette recette, je reprends espoir. Mais, au lieu de rester tranquille devant le micro-ondes pour surveiller ma béchamel et la brasser de temps en temps, il me prend l'idée de génie de ranger 3 assiettes juste le temps que la sauce commence à pogner. Je pouvais pas rester tranquille, faut que je m'active . On dirait que je suis payée à la quantité de mouvements que je fais dans une journée. J'ouvre l'armoire et y'a une tasse qui tombe, qui casse, qui tombe sur mon bol et qui casse aussi mon bol (c'est tu clair?) et, oh! horreur, y'a de la vitre partout sur le comptoir, par terre et pour finir, dans la lasagne. En tout cas, j'en ai pas vu, mais juste l'idée qu'il pouvait y en avoir, ça suffisait pour m'écoeurer. Je me voyais pas arriver à l'hôpital et leur raconter que j'avais mangé de la vitre pour pas jeter ma lasagne. Donc je l'ai jeté et j'ai mangé un sandwich aux tomates.

Le mot de la fin c'est que je peux même pas vous dire ce que ça goûte. C'est frustrant hein ? Ben faites-vous en pas, je le sais.

dimanche 9 mai 2010

Vagues à l'âme dans vingt quatre heures de la vie d'une femme

Vendredi soir
Et une fois de plus, ce fût la ronde du vendredi soir qui, si souvent, est le théâtre de mes remises en question. L'adrénaline au fond, impossible de faire baisser la tension s'installant sournoisement en moi tout au long de cette semaine de travail. La recherche du sens de la vie du vendredi soir s'empare encore de mon être. Cette difficulté toujours présente et croissante d'établir une transition entre la turbulence et le calme plat. Au lieu de célébrer ces soirées, elles deviennent souvent un passage  obligé et inconfortable m'accompagnant entre la semaine et sa fin. Alors je recherche LA solution. Un éclair de génie m'illumine : sauter pieds et poings liés dans le pepsi diète et un sac de croustilles. L'envie de se vautrer dans cette saleté ne doit pas être planifiée. Surtout, ne pas laisser le temps au  spectre de la culpabilité de s'insérer  entre soi et ce plaisir coupable. La satisfaction de cette irrésistible tentation doit être immédiate. Ne pas se laisser le temps de penser, ne pas changer d'idée.

Vite ! Je saute dans l'action et me rend au Jean Coutu. À l'entrée, je m'arrête et fixe les étagères de livres. Je suis alors envahie par la quantité de bouquins dédiés aux préoccupations des 25-35 ans. La parentalité. La glorification du sexe au masculin par le féminin. La cuisine sexy. La décoration du patio pour une vie de famille à l'extérieur de la maison. Le shopping. Enfin, je rejette soigneusement cette déprime de la quarantaine qui semble vouloir s'incruster en moi et jette mon dévolu sur un livre de cuisine végétarienne avec l'intention, non avouée mais mal cachée, de perdre, pendant la semaine, les livres que je gagnerai ce soir.

Pepsi diète (0 calories). Croustilles faibles en gras (130 calories pour 28 chips !). La belle affaire. Mais comment comptez ce que vous mangez  lorsque la dégustation gourmande vise à gérer un état d'âme ? Résultat? Je me suis finalement empiffrée de 500 calories de chips faibles en gras.
Effort : 0
Résultat : note de passage.
Effet collatéral : La nausée. Et je ne pense plus du tout à ma journée. C'est déjà ça.

Samedi

Désirant réparer l'insulte faite à mon foie, fière d'étrenner un tout nouveau livre sur la cuisine végétarienne, incitée par une température qui fait place à la morosité, je cours, que dis-je, j'accoure à l'épicerie en espérant trouver tous les ingrédients nécessaires à ma nouvelle cuisine. Lorsque vous vous mettez à cuisiner, il y a toujours un épice ou un ingrédient quelconque qui vous manque. D'un côté, vous ne voulez pas tout acheter et de l'autre, vous vous demandez, et si cet ingrédient était le clou de ma recette ? Et si... et si.... Cette semaine, je me suis dit que j'achèterais une nouvelle bouteille de vin balsamique. La mienne est tellement vieille que je dois décaraméliser le bouchon à chaque utilisation. Et je me demande toujours après combien d'années puis-je m'empoisonner ? Pendant que mes pensées vagabondes, je détecte une petite bouteille de vinaigre balsamique de Modène, 250 ml pour 6.99 $. Ayoye! Je me dis que je vais trouver un vinaigre balsamique du Canada. Après tout, du Balsamic vinegar from London, Ontario, ça doit quand même être moins cher. Et rien, tant pis. Je vais continuer à mettre ma santé en jeu. Je veux me faire à manger, pas me ruiner.

Cette semaine, la file d'attente pour la caisse est incroyablement longue, veille de fêtes des mères oblige. Et moi, je n'ai rien dans mon panier pour indiquer un quelconque esprit festif. C'est évident, c'est pas avec des épinards et des pois congelés que je vais virer sur le party. Mon panier est  la preuve affreuse du départ de cette mère.

Maman nous a quitté le 14 février 2008. Bien qu'elle n'ait jamais été présente d'une façon quotidienne dans ma vie, je fus accablée par l'annonce de sa maladie. Je réalisai alors que je tenais à elle beaucoup plus que je ne l'aurais cru. Il est vrai que nous entretenions des rapports basés sur le silence. Jamais de confidences, jamais de paroles tendres. Pendant mes vacances, elle envahissait ma vie et mon espace de la même façon que mon neveu de 5 ans. Elle ne lavait jamais la vaisselle, laissait ses miettes de pain sur la table, occupait mon ordinateur pendant de nombreuses heures ou, si l'on écoutait la télé, parlait sans relâche, sauf pendant les publicités. Elle m'exaspérait. Même pendant sa maladie, elle me critiquait constamment. Soit je ne lui laissais pas suffisamment d'autonomie, soit je la laissais seule à son triste sort. Rien de ce que je faisais ne semblait trouver grâce à ses yeux. Mais malgré tout, ma mère représentait pour moi le filon qui me rattachait à l'univers. Lorsqu'elle me quitta, je me sentis perdue, privée de ce lien qui avait un jour donné un sens à ma naissance.
Bon je sais, c'est pas des pensées d'épicerie ça. À l'épicerie, tu te demandes si le monde peut lire ta vie dans ton panier. Trop de chips : manque de contrôle. Trop de légumes : fais chier. Petits repas préparés d'avance : comptable ennuyant. Trop de viandes rouges : sanguine, aime le sexe...

Samedi soir

Je me retrouve dans les allées de Vidéotron et je cherche quelque chose pour passer ma soirée. Un nouveau service offert gracieusement par l'entreprise, une employée vient vers moi et me demande : "Est-ce qu'on peut vous aider Madame ?" Je déteste les boutiques de vêtements en raison de cet envahissement sauvage du consommateur. Il y a des endroits autres que les toilettes où je veux qu'on me fiche la paix. Et chez Vidéotron, jusqu'à ce jour, c'était le cas. Alors j'offris en cadeau, la seule réponse qui me vint à l'esprit : "Ben je suis chez Vidéotron, un samedi soir, toute seule, qu'est-ce que t'en penses?"

mercredi 5 mai 2010

Alice et Lapin au pays des merveilles (un film porno... z'enfants)

Je suis toujours étonnée, en surfant sur le net, de constater le nombre de blogueuses désirant mettre en valeur fesses, seins et autres lieux de luxure, prêtant ainsi flanc à d'innombrables histoires croustillantes et , bien sûr, émoustillantes. Mais loin de moi l'idée de juger ces pauvres âmes perdues, j'ai décidé moi aussi de ne pas être en reste, d'augmenter ma cote de lecteurs et de donner dans le scénario de film porno. Mais, puisque je possède une certaine éthique et que de jeunes enfants pourraient tomber sur ce pseudo-conte de fées, je raconterai donc cette histoire en langage décodable par les hormones adultes.

Ainsi que l'indique le titre de ce billet, il s'agit de l'histoire d'Alice et Lapin au pays des merveilles.

Premier plan : Alice gambade dans les champs, cueillant des bouquets de marguerites et de pétunias alors que Lapin s'avance vers elle doucement, et semble-t-il, gentiment.

Deuxième plan: Alice, les quatre fers en l'air, se fait brouter le gazon par Lapin.

Je le sais, ça a l'air un peu heavy dit de même. Mais on est dans un vrai film porno (z'enfants), on passe le "Comment ça va", les présentations d'usage, la discussion sur la température et les préliminaires. C'est comme ça dans le porno. En tout cas, c'est ça qu'on m'a expliqué. Je fais juste rapporter des propos de tiers. On ne fait pas dans le fignolage de la couture des bords de dentelle. De toute façon, qui c'est qui s'intéresse au linge? Qui c'est qui est intéressé à voir Lapin enlevé les bas de nylon à Alice? Vous savez les bas qui font soigneusement le détour des bourrelets en les strappant ben serrés tout en révélant une sorte de patche non érotique recouvrant la profondeur du plaisir ?

Mais bon voilà, je donne l'heure juste au lecteur et j'oriente dès le départ, l'angle du film. Bon, revenons dans le pré alors qu'on entend, au loin, crier Alice :

- "Allez mon lapin, broute, broute. Au fait, tu trouves pas que mon lapin, ça fait pas trop porno ?"

- " Ben, je sais pas pour moi, mais tu trouves qu'Alice ça fait vraiment la job? J'ai l'impression de travailler sur ma grand-mère" lui réponds Lapin du tac au tac.

- "C'est bon, continue et concentre-toi qu'on finisse par arriver quelque part. Allez, broute, broute mon lapin. Broute, broute, vaille que vaille, côute que coûte. Broute, broute!"

- "C'est beau là, j'ai compris. Ferme là deux minutes. Je sais pas si il faut que je me concentre sur ce que tu dis ou sur l'entretien du gazon. Arrête de me taper sur les nerfs, tu sais que je travaille mal sous pression."

- "C'est beau, c'est beau" rétorque Alice. "Je suis travailleuse sociale, je suis habituée à prendre les pauvres types démunis là où ils sont. Au pire aller, je finirai ma petite brassée par moi-même".

Lapin, ne sachant pas trop comment considérer cette offre compatissante, se tait afin de se concentrer sur son objectif. Alice s'aperçoit alors qu'elle a laissé d'affreux poils noirs sur ses cuisses. Que voulez-vous, il fait pas trop clair dans la douche. Elle espère que le film ne sera pas montré en HD. Elle prie également pour que Lapin ne s'en aperçoive pas. Elle a peur de passer pour une fille pas propre mais en même temps, elle est frustrée de réagir ainsi. C'est quand même pas Lapin qui manque de poils. Il en a sur le ventre, partout sur le dos, sur les épaules (beurk), dans les oreilles et même dans le nez. C'est certain que vous vous demandez pourquoi Alice accepte qu'un type aussi poilu puisse s'occuper de son gazon ? C'est comme une grosse ou ta soeur qui vous donnerait des conseils pour maigrir. Mais sachez qu'Alice attend les 6 mois de fréquentation réglementaires avant d'investir dans l'entretien du jardinier, histoire de s'assurer de ne pas perdre son temps.

En pensant aux poils, Alice se remémore avec plaisir une inoubliable barbe de 2 jours qui allait et venait allègrement, avec juste la bonne pression, laissant juste la bonne sensation, dans un endroit situé derrière son gazon, une sorte de volcan communément appelé de Vénus, le Mont, ne demandant qu'à être allumé et ainsi à propulser, notre Alice au septième ciel...

On est rendu où dans notre film là? Ah oui, ce souvenir la replace exactement dans la bonne ambiance, laissant à Lapin le  plaisir d'imaginer que l'excitation de sa bien-aimée n'a d'égal que son habileté à jardiner.

Malheureusement telle une escapade dans les montagnes russes, Alice, aussitôt propulsée, retombe dans l'immensité de la vallée.

- "Ben là, Lapin, c'est un peu long, tu trouves pas ? Ça serait le fun de pouvoir faire autre chose à soir. On pourrait peut être aller voir un film ou aller au resto, je sais pas moi. Pourquoi tu manges pas mes tomates en même temps, ça pourrait peut être activer le repas un peu?"

- "Honnêtement, moi les tomates, je prends ça en entrée. Je trouve ça pas mal moins intéressant quand je suis rendu au plat principal. Pis en plus, m'as-tu vu la longueur des pattes ? C'est pratiquement impossible de manger le gazon tout en m'occupant des tomates juchées en haut de leur piquet."

La situation semble perdue pour Alice et Lapin. Devra-t-elle sortir le grand jeu des cordes vocales afin d'avoir du temps libre dans la soirée? C'est certain que, vu de même, Lapin ne semble pas la meilleure affaire pour Alice. Elle a déjà connu beaucoup mieux comme jardinier. Mais elle l'apprécie beaucoup. Il est doux, gentil et il lui porte chance. Alice en a vécu des recherches impossibles et déprimantes . Elle se souvient d'ailleurs de son expérience de gang bang avec le jeu de cartes (ici, il faut quand même connaître les personnages d'Alice au pays des merveilles).

Pour les enfants qui suivent cette histoire, j'aimerais expliquer qu'un gang bang, c'est un genre de buffet "All you can eat" où on a le droit de manger jusqu'à temps qu'on sente qu'on va être malade.

Pour en revenir à Alice, se taper un jeu de cartes fût très décevant. Avez-vous déjà essayé d'avoir un orgasme en faisant le grand écart ? Parce que du moment où vous vous refermez, vous vous coupez sur le bord de la carte... Voilà le type de raison pour laquelle Alice préfère désormais le réconfort des carottes bonnes pour sa santé que la fébrilité de la poutine.

Pardon les enfants ? C'est quoi un orgasme ? - "J'ai jamais dit ça ce mot-là, pis taisez-vous que je finisse mon histoire."

-"Bon" dit Alice. "Je te fais mon solo de soprano, pis on va au resto indien ? Qu'est-ce que t'en penses?"

-"Ça me dérange pas moi, mais on a fait à peine une scène. C'est pas un film ça. Les producteurs vont être déçus".

- "C'est pas grave, y'a pas grand monde qui écoute plus qu'une scène. L'objectif est souvent atteint avant même la fin de la première scène. Pis ils ont juste à le faire jouer en rafales si ils sont lents, ils font ça dans les films pornos. En tout cas, c'est ça qu'on m'a dit."

- "OK, mais si on a des plaintes, demain soir, tu vas manger du Lapin"!.


Bon, là les enfants, c'est l'heure d'aller vous coucher. Alice a de quoi à montrer à vos parents :




Pour celles qui n'ont pas trouvé le lapin de leur vie,
voici le "lapin vibrateur". Remarquer les
deux oreilles ! (Et c'est même pas des farces !)
(source : http://www.vibromasseurrabbit.com)



dimanche 2 mai 2010

La fin est proche

Ça y est, ça devait m'arriver. Un sentiment d'injustice m'atteins jusque dans les profondeurs de mon être. Nous le savons tous, nous y passerons tous. Mais lorsque ce moment frappe à notre porte, comment alors y faire face ? Avec courage ? Avec désespoir ? Avec regrets ? Ou un certain mélange de tous ces ingrédients ? La grande faucheuse avance alors sûrement et calmement vers moi et je n'y peux rien. Il ne me manque plus que la date et l'heure. Imprévisibles. Impossible à inscrire à l'agenda , me faisant ainsi ressentir mon manque total d'organisation. Que me reste-t-il à faire ? Jusqu'à quand dois-je le faire ? Que puis-je planifier ? Autant de questions inutiles puisqu'il sera trop tard lorsque j'en aurai la réponse.

Alternant entre des épisodes de déni et de résignation, je reconnais les signes de l'inéluctable. Le sommeil qui imprégne le corps comme pour permettre à la vie de réparer ses torts. La fatigue envahissant mon être alors que je me déplace difficilement du lit à la cuisine et au lit. La lassitude m'empêche de mettre mes idées en ordre. De replacer mes priorités. Je laisse aller. Je laisse couler. Je n'y peux rien. Mon corps ne retient plus rien. Rien que des bribes de vie qui se rappellent à moi ici et là, sans ordre, sans logique mais avec toute la vigueur que fût pourtant mon existence. Cette vie qui m'appartenait, je la regardais de haut avec cette certitude d'invincibilité que m'apportait la jeunesse.

Hier encore ma vie était une fête. Je m'éclatais avec mes amies. Je riais aux éclats. Je buvais, je fumais, je hurlais, savourant ainsi ce plaisir incontrôlable de déranger mes voisins. Ce plaisir qui nous délivre de nos chaînes jusqu'à se déchaîner (et merde, j'ai encore montré mes fesses...) en espérant ne plus jamais rencontrer ces malheureux voisins témoins de cette scène jouée sans planification mais avec répétitions.

Et aujourd'hui, voilà, je l'avoue. C'est à ça que ressemble un lendemain de veille à 45 ans. Une certitude absolue de ne pas y survivre jusqu'au lendemain.  Un lendemain de vieille. Et ce temps qui n'en finit plus de finir. Je le jure, pour ma part c'est terminé. Plus jamais je ne me laisserai emporter par le courant de cette bouteille à la mer.



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