Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


Vous êtes invités à échanger vos commentaires.


Alors bonne lecture !

samedi 25 juillet 2009

Sans titre


Mon mimine est parti le 24 juillet, pour un repos bien mérité, après avoir servi sa maîtresse pendant 17 ans.

Le dernier voyage

Le testament
À l’été 2008, j’étais investie d’une mission, celle d'aller enterrer les cendres de ma mère au cimetière d’un petit village situé près de Mont Joli. Plus de 500 kilomètres me séparaient de son dernier souhait. C’était la seule demande qu’elle nous avait faite dans son testament, reposer aux côtés de mon frère. Pour le reste, nous avait-elle mentionné, "faites comme vous le voulez". Pour le reste, nous avons fait ce que nous avons pu.

Ma mère a toujours vécu décemment, mais modestement. Ainsi, ce qu’elle possédait avait davantage une valeur émotive. Après son décès, ce fût assez simple de départager le tout. Je dis bien "assez" parce que ce n’est jamais vraiment totalement simple. C’est simplement plus facile lorsque la personne ne possède pas de biens à l’infini. Une assurance pour les frais funéraires et quelques meubles.

-" Ma télé est finie, je pourrais bien prendre la télé", dis-je.
-" Vas-y, prend la télé. Par contre, je veux le divan", me répond ma sœur.

Un éclair me frappe. " Et bien il vaut quand même plus que la télé ! " pensais-je. Un autre éclair et l’image de ma mère m’envahie, la honte apparaît soudainement. Sa vie n’était pas monnayable, encore moins sa mort. Elle était fière de ce qu’elle possédait. C’était la réussite de toute une vie. Elle avait réussi, toute seule, à avoir ses meubles payés. Pas achetés à crédit comme lorsque nous étions jeunes. Ça prenait tellement de temps pour tout payer qu’il était temps d’en racheter des neufs lorsque le dernier paiement disparaissait.
- " Vas-y prend le divan" .

S’impose soudainement à moi l’image de cette magnifique nappe qu’elle a crochetée avec patience et passion pendant des années. Il me la faut ! " Je sais bien que tes monstres vont la démolir, comme ils détruisent tout ce qu’ils rencontrent sur leur passage, ils n’ont jamais respecté quoi ou qui que soit… Comme pour le jeu que je leur avais déjà prêté et pour tout ce que je laisse chez vous, c’est démolli dans le temps de le dire !!! "

Madame honte revient, non vraiment ce n’est pas le moment pour régler les comptes du passé. Du calme, ta mère est morte. Ta sœur n’y est pour rien dans ta douleur. Même si elle a été souvent absente lors de sa maladie… même si tu as tout décidé tout le temps, toute seule… même si tu t’es sentie responsable de la réussite ou de l’échec du traitement, de ses conditions de fin de vie, du soulagement de sa douleur et de la terre entière, ça ne justifie pas l’agressivité nourrie par l’amertume ! Du calme, du calme…

- "Je peux avoir la nappe ? " demandais-je alors de la façon la plus détachée du monde.
- "Pas de problèmes", répondit-elle indifféremment.

YESSSSS !!!! J’avais gagné. Euh !… Mais contre quoi ? Contre qui ? Personne ne s’était vraiment battu. Mais comment ça a pu être si facile ? N’y a-t-il que moi qui me préoccupe des biens qui ont vraiment de la valeur émotive ? Mais comment peut-on ne pas se battre à mort pour avoir ces choses auxquelles tenait tellement maman ? "C’est ça, c’est ça, on va faire comme ça, c’est pas assez utile donc tu n’en veux pas. C’est comme pour tout le reste, tu n’as jamais été là quand elle en avait besoin sauf quand toi tu avais besoin de quelque chose." Chut! Du calme! Du contrôle. De la retenue. Respire, respire.

Je chassai ces pensées de mon esprit. Dans les moments où la peine nous envahit, il faut souvent se faire violence et se taire. Il faut contrôler les ressentiments ayant toujours existé et qui se sont solidifiés pendant la longue maladie. Se retenir pour ne pas peiner la personne qui nous quitte. Alors, lorsque le moment du départ survient, du jour au lendemain, cette barrière de la retenue s’écroule et il s’en faut de peu pour que l'on déverse ce flot d’amertumes cumulées durant toutes ces années. Alors de la retenue. Elle fait mal à l’âme mais ne détruit pas les familles plus à fond que la mort d’une personne ne le fait déjà. Elle protège les liens familiaux même si pour l’instant, on croit que ces liens ne nous tiennent plus du tout à cœur. Malgré tout, il est possible qu’ils évoluent différemment, plus tard. Plus tard, on verra. Alors, lorsqu’on se partage les biens d’un être disparu, il faut se retenir de toutes ses forces contre l’envie de crier à la terre entière que tous ceux qui t'entourent ne sont que de pauvres imbéciles simplement parce qu’ils sont encore en vie!

Voilà, la mort n’engendre pas que des sentiments nobles. Tout va trop vite. Les événements se bousculent dans ton esprit et le masque de personne saine que tu prends le soin de porter à chaque jour depuis ta naissance peut soudainement tomber, laissant paraître de viles pensées, pourtant bien humaines. Parce qu’en ce bas monde, être sain signifie souvent ne pas être totalement humain. La rancœur, la haine, le désir de voir des personnes souffrir, de ne pas partager ta tarte au sucre ou encore de frapper ton amie avec ta cuillère simplement parce que ce jour-là elle a osé manger tes céréales, tout ça fait aussi partie de ce monde. Et il est bien difficile de les exprimer sans se voir condamner, par les autres et pire encore par nous-mêmes et par cette honte ressentie de n’être seulement qu’humain.

Enfin, passons. Nous avons fait ce que nous avons pu... jusqu’à ce que nous en arrivions à l’automobile. J’avais 40 ans et je n’avais jamais conduit. J’avais passé mon examen de conduite à 20 ans et j’avais toujours consciencieusement renouvelé mon permis… juste au cas où. Je nourrissais depuis longtemps le souhait que peut-être, un jour, je puisse vivre à la campagne alors à ce moment-là, il me faudrait certainement une automobile. Mais bon, c’était un rêve et on sait pertinemment que certains d’entre eux ne se déclassent jamais de leur rang d’utopie. Et dans mon esprit, la pâleur du quotidien avait rendu ce " juste au cas où" de plus en plus irréel.
En fait, je n’ai jamais voulu conduire. Le fait de vivre à Montréal me facilitait grandement la tâche. Tout est à ta disposition. Les bas, les sous-vêtements, les souliers, la nourriture, la peinture, la nourriture pour animaux. Et de plus, il y a le transport en commun et les taxis, pour les jours gris. Mais la principale raison pour laquelle je ne conduisais pas, c’était la peur. J’écoutais attentivement à la télévision chaque nouvelle d’accident automobile en ne manquant rien du détail des horreurs décrites par les journalistes. J’imaginais facilement que je serais impliquée dans le prochain accident et je me jurais de ne prendre que les transports en commun pour le reste de ma vie. Que voulez-vous, on a les passe-temps qu’on peut avec l’hérédité qu’on a.

Alors, quelques semaines avant de nous quitter, lorsque ma mère me demanda si je voulais avoir son automobile, je m’empressai de répondre non. Elle me le demanda plusieurs fois et ma réponse demeurait toujours la même. Déçue, elle formula alors le souhait de donner son auto à mon neveu de 17 ans à la condition expresse qu’il suive des cours de conduite et qu’il obtienne son permis. Bref, je connaissais suffisamment ma mère pour savoir que la réelle condition était qu’il soit suffisamment mature pour conduire.

J’adore mon neveu. J’adore mes neveux. Pour moi, en tant que "matante" célibataire, ils sont source de bonheur et d’émerveillement. Je les trouve tellement beaux. Les plus beaux de tous les neveux du monde et du cosmos tout entier. S’il leur arrivait quelque chose, je ne le pardonnerais pas à… je ne sais pas à qui, vraiment, mais je sais que je ne le pardonnerais pas. Lorsque ma sœur a décidé de quitter la campagne pour venir s’installer en ville, j’avais peur qu’ils ne puissent survivre aux nouveaux dangers qui leurs étaient présentés. La circulation automobile, les maniaques sexuels, les cabanes à sucre pouvant accueillir 500 personnes, l’Écho vedette, la délinquance, la drogue. Bon, ok, à ce moment-là, je n’avais encore qu’un seul neveu âgé de 7 ans, mais je n’ai jamais ménagé les efforts pour nourrir mes angoisses, même pour ceux qui n’étaient pas encore nés! Beaucoup plus tard, lorsque ma sœur s’est achetée une piscine, vous ne pouvez deviner les scénarios qui ont défilés dans mon esprit.

Alors imaginez, une auto à 17 ans. Non, je ne pouvais le permettre. C’était trop pour moi. D’ailleurs, fort heureusement pour mes névroses, il n’avait jamais rempli la condition exigée par ma mère. Je ne pouvais donc avoir la souplesse d’en décider autrement. J’étais exécutrice testamentaire de ma mère, j’avais pris soin d’elle, j’avais tout décidé depuis 3 ans et je pris également cette décision. Non, je prends l’auto. Et l’offre (quelle offre?) est non négociable. Mon neveu aura sa propre automobile lorsqu’il sera suffisamment mature.

Ainsi, je me retrouvai avec une auto qui elle me plaçait face à un défi me semblant insurmontable. Je devais apprendre à conduire une auto manuelle, en ville. Il faut ajouter qu’une autre raison m’amena à prendre cette décision, le fait qu’il soit possible que je trouve un emploi d’enseignante à l’extérieur de Montréal. Lorsqu’on commence dans cette profession, on va là où l’on a besoin de vous. Le choix est limité. Il me faudrait alors vaincre probablement ma plus grande peur pour réaliser mon plus grand rêve.

À suivre... (la semaine prochaine...)

jeudi 23 juillet 2009

je suis en vacances, voici un autre petit présent ....



Ce papier
 
Il y a de ces jours où l’on souhaite…


Que les émotions rejoignant ce papier
S’y couchent pour s’y endormir à tout jamais.


Que ce papier ensoleillé devienne une prison dorée
contenant les désirs troublants,
les mensonges blessants
et l’anxiété qui tue l’âme à petits feux.


Que le geste d’écrire
soit une délivrance de la tourmente
qui souffle parfois sur nos vies.



Mais ce papier n’est souvent qu’une écuelle de verre
recueillant ces instants désolants
pour se briser
et les déverser sur nous, à nouveau.



Mais ce papier, nous l’avons,
pour panser les peines,
déverser les joies
et permettre à la vie,
à nouveau, de s’envoler.

samedi 18 juillet 2009

En prime !

Voici mes créations coutures 2009



















La lecture en cadeau; 2ième partie, pour 13 ans et plus (suite du texte du 4 juillet)


L’enfant

Version originale

Jeanne vit dans son logement offert généreusement par le roi et annexé à la pâtisserie. Son commerce va très bien, elle a d’ailleurs deux travailleurs à sa solde, un frère et sa sœur. Un beau soir, Jeanne va au théâtre. Elle fait alors une malencontreuse rencontre; celle du poète violeur. Elle le punit sévèrement en lui faisant tout un air bête (pauvre lui, il doit souffrir !) et l’invite à monter chez elle. Le poète violeur est très repentant et explique son agression par sa consommation de bière… Ouf ! On a évolué depuis cette époque ! Y’a vraiment plus personne qui demande pardon en disant : " Scuse, j’étais soûl ! ". Et en plus, c'est pas de sa faute, c'est la bière la responsable ! Une petite thérapie peut-être ? Enfin, toujours est-il que ne sachant ni lire ni écrire, Jeanne lui demande de racheter son geste en lui enseignant l’art de la lecture et de l’écriture.

D’un autre côté, elle reçoit tout plein de cadeaux du garde du corps de la maîtresse royale qui meuble confortablement son logement. Ce dernier semble très sincère dans ses sentiments envers la belle Jeanne. Notez ici que l’auteur du blogue retire un certain sentiment de jalousie envers cette belle et envers toutes les personnes ayant sur cette terre une personne sur qui elles peuvent compter. Savoir que tu ne crèveras jamais de faim parce qu’une personne sera là pour t’aider est très précieux et il faut savoir apprécier ces gestes. De plus, le garde royale la demande en mariage.

Jeanne apprend qu’elle est enceinte du poète violeur et se retrouve devant un choix extrêmement difficile. Imaginez. Elle doit choisir entre annoncer son état de futur père à un paumé violeur ou marier un beau jeune généreux travaillant pour la maîtresse du roi et qui l’aime tendrement, mais lui dire une menterie en lui faisant croire qu’il est le père. Wow ! En plus, elle est toute mêlée et ne sait vraiment pas quoi faire ! Non mais tab… elle es-tu folle ? Après ça on se demandera pourquoi les adolescentes qui lisent ce genre d’insanités acceptent la violence de leur partenaire ? Enfin, la belle choisit le beau généreux, mais on sent qu’elle attend tout de même secrètement dans son gros dedans tout rempli d’émotions, le poète violeur.
 
Version travailleuse sociale
Non mais, maudite cervelle de moineau d’innocente de jeune folle ! M’en vas y’en faire moé se mettre à fréquenter et à rêver à un agresseur qui vient de lui bousiller la vie en lui faisant un enfant qui naîtra de la folie de la jeune mère sinon de celle de l’auteur. Ainsi, le soir où elle le rencontre, ne pouvant plus contenir sa rage, elle se cache au coin de la rue jusqu’à ce qu’il passe par là. C’est le coin où l’on doit se rendre pour aller jusqu’au bar du quartier (Euh! pour la suite, cœurs sensibles s’abstenir). Alors lorsqu’il passe, elle brandit son couteau et le lui plante dans les couilles jusqu’à ce qu’elle décroche les morceaux. De plus, elle traîne le blessé, baignant dans son sang de testicules autonomes, jusqu’à son ancien local et l’attache pour le faire souffrir et l’humilier toute une nuit. Et là, elle le cravache, lui donne des coups de pied dans la face, lui rentre des affaires là où ça fait mal, et ce, jusqu’à ce qu’elle tombe de fatigue. Elle repart au petit matin en le laissant agoniser dans un étang isolé sachant que les chiens affamés le dévoreront. C’est fini ! Il ne violera plus jamais personne. Ni petite fille, ni petit garçon. S’il le faut, elle demeurera analphabète toute sa vie, mais elle ne laissera plus jamais personne piler sur sa dignité. Dans la journée, elle se fait un échaudé dans lequel elle introduit une certaine viande qu’elle déguste avec soulagement.

Bon, désolé, je suis allée voir Millenium hier soir et je crois qu’il m’en reste des élans de sauvagerie. Mais la revanche fait du bien.

Bien entendu, elle décide de tirer un trait sur cette horreur vécue et accepte d’épouser le beau et généreux garde du corps qu’elle aime d’ailleurs tendrement.
 
Le mariage

Version originale
La maîtresse royale est très enthousiaste du mariage de son garde avec sa jeune protégée. Elle les invite alors dans son château de campagne et leur propose d’organiser la cérémonie. En chemin, la caravane est attaquée par des brigands. L’amant garde du corps, tout en se battant vaillamment, se surprend alors du spectacle d’une Jeanne déchaînée se battant avec ses poings et arborant comme atours, un couteau sanguinolent et des coups de pieds animés par la maladie de la rage contractée suite au meurtre sordide de ses parents. Il ne soupçonnait pas autant de fougue dans cette si jeune femme. Allègrement, dans la bataille, on voit ses jupes se relever et je félicite ici l’auteur, de savoir qu’elles se relèvent pour une autre raison que ses appétits charnels. Elle sacre un coup de couteau dans l’œil d’un voleur et le tue. Ayant eu raison des brigands, ils continuent leur route comme si de rien n’était.

Lorsqu’ils arrivent au château, ils apprennent la mort de la maîtresse royale. Ils en sont atterrés. Le mariage doit donc être retardé, d’autant plus que le futur mari se retrouve maintenant chômeur.

Cette mort rapproche Jeanne du roi qui l’invite, avec le futur mari, à souper. Que de surprises! Vont-ils finir au lit ensemble ? C’est ce qu’on verra, mais tout le laisse croire. Le roi questionne alors Jeanne sur la situation économique du pays et cette dernière donne une opinion franche sur ce qu’elle voit. Ceci influencera d’ailleurs certaines décisions du roi. Elle a vraiment plein de ressources cette jeune femme de 16 ans, maintenant, elle est même capable de fournir une analyse capitaliste de la France. C’est vraiment pas une tarte notre pêche !

Bon, j’espère que vous vous ennuyez autant que moi parce que je suis à la veille de le lâcher au bout de mes bras ce livre-là. Cadeau ou pas !
 
Version travailleuse sociale
En route pour leur mariage, ils sont attaqués par des brigands. Après s’être rondement débattue, Jeanne tue un des agresseurs. Avant de se remettre en route, elle voit quelque chose, qui lui semble familier, au cou d’un des brigands; une croix de bois comme celle que portait sa mère. En la retournant, elle y voit les initiales de son père qui l’avait offerte à sa mère à son dernier anniversaire. Elle en est toute remuée. Elle vient probablement de tuer celui qui aurait pu la mettre sur la piste de son frère. Quelle catastrophe ! Elle comprend que ce n’était donc pas des Anglais errants comme elle l’avait cru qui ont tué ses parents. Elle est désespérée, vient-elle de mettre fin sans le vouloir à la recherche des meurtriers de ses parents? Enfin, le couple reprend sa route, ne pouvant rien faire pour le moment.

Arrivés au château de la maîtresse du roi, elle apprend que celle-ci se meurt. Cette dernière demande à voir Jeanne en toute confidentialité. Elle lui confie alors un terrible secret. Un jour, alors qu’elle faisait ses courses dans les rues de Paris, elle surprit une conversation entre des paysans. Ils s’indignaient que des gardes de certains nobles du royaume tuent et pillent des gens du peuple, et ce, probablement au nom de ces nobles. Ils jetaient le blâme sur les Anglais, qui eux, étant totalement faibles et dépouillés, ne pouvaient absolument pas se défendre. C’est par hasard qu’elle a rencontré Jeanne, une victime de ce saccage organisé contre le peuple de France. Mais ce n’est pas un hasard si elle a eu tant de compassion pour cette jeune paysanne sans éducation. Jeanne comprît soudain pourquoi elle avait pu rencontrer le roi si facilement; c’était grâce à cette femme au grand cœur qui voulait racheter les meurtres commis par des nobles du royaume par le biais de leurs gardes. Elle lui était aussi reconnaissante de cette nouvelle piste. Après tout, elle n’avait peut-être pas tué l’assassin de sa famille. Mais si elle découvrait le lien entre le brigand et les gardes du corps en question, elle pourrait peut-être remonter jusqu'à l’assassin… Et la maîtresse s’en fût, la conscience tranquille.
 
Le mariage suite et fin

Version originale
Après les funérailles, tout le monde retourne à Paris. Le roi décide alors de célébrer le mariage de Jeanne et du nouveau chômeur. Cependant, comme cadeau de mariage, il offre à ce beau chômeur un nouveau poste, celui de garde d’un autre noble dont j’oublie le nom mais bon, appelons le baron de Pétagedebrouedesnobdelahaute. Une fois le mariage célébré, étant donné que les mariages durent de nombreuses heures à cette époque, les époux s’en vont au lit et s’endorment de fatigue. Tiens, je ne sais pas pourquoi, mais je m’attendais à autre chose ! Enfin, passons.

Pendant la nuit, Jeanne a une terrible envie. Elle va donc sur le pot de chambre qui est installé devant une fenêtre d’où elle a une vue incroyable sur la ville. On y décrit alors un paysage d’un calme et d’une splendeur inouïs... Attendez un peu, là. Je comprends qu’on veut dévier le fait qu’on ne veut pas que le lecteur s’imagine qu’elle est entrain de faire ses besoins. Mais pense-t-on que ça viendrait dégoûter le lecteur de l’héroïne en sachant qu’elle fait un gros caca qui ne sent pas la pêche ? D’ailleurs, dans le roman qui nous intéresse (euh, ça intéresses-tu vraiment quelqu’un?) on indique souvent à quel point elle est propre pour l’époque mais on explique jamais d’où lui vient cette manie. Parce que se laver régulièrement et s’asperger constamment de parfum de lavande en 1450, ben ça sent vraiment la maladie mentale. De plus, je me demande, comment, en étant si propre, elle faisait, pour coucher avec des hommes sals. Parce qu’eux ne perdent pas leur temps dans l’eau; on le sait bien, ce sont des hommes pis des hommes, ça se lave pas hein ?

Autre attribut de notre héroïne, elle ne s’habille jamais avec orgueil, elle est très humble et elle ne fait jamais rien pour attiser l’envie des hommes, malgré sa grande beauté. Elle est propre, belle et pas guidoune pour deux cents. Sa grande beauté travaille comme toute seule, en parallèle, pour elle. Elle n’a rien à faire que d’être une bonne chrétienne, s’il lui arrive quelque chose de bien ou de mal, c’est à cause de sa beauté !
Il faut dire que la beauté ne possède pas le sens du bien ou du mal. Elle se lève le matin et se demande : " Aujourd’hui, qu’est-ce que je ferais bien pour ma maîtresse? " À ce stade, on ne sait jamais si les conséquences de la décision seront positives ou négatives pour la maîtresse pour laquelle la beauté travaille. Ainsi, si la beauté décide de prendre congé, vous pouvez rencontrer la jeune femme en grosse robe de chambre de flanellette tôt le matin entrain de mettre ses vidanges au chemin. De plus, un beau jour, elle peut tout simplement décider de s’enfuir, vous laissant seule et en plein désarroi avec pour toutes consolations, des biscuits au chocolat, de la tarte au sucre et une belle chambre dans un foyer de personnes âgées où vous allez résider, seule, pour le reste de vos jours. Ainsi, il faut bien la traiter la beauté. La nourrir et la cajoler si vous voulez qu’elle travaille fort pour vous, et ce, le plus longtemps possible…

Version travailleuse sociale
Ils se marient.
 

La vie quotidienne après le mariage

Version originale
Ils célèbrent leur amour en baisant, baisant et baisant jusqu’à ce que le bébé naisse. Ce bébé, elle lui donne le prénom du poète violeur ! Ma parole, elle est complètement folle! Et après l’accouchement, son activité préférée est de baiser, de baiser et de baiser. Tous les blogues de maman vous diront que c’est vraiment hyper réaliste ça ! C’est tout ce que les femmes ont envie après l’accouchement, la baise. Elle est vraiment un modèle pour toutes les mères modernes qui déçoivent constamment le mâle malpropre de la maison.

En tout cas, un beau jour, son mari manie une nouvelle arme pour l’époque, le canon. Et bien ça lui explose dans la face et devinez quoi, il meurt ! De plus, un inconnu se présente à sa pâtisserie en lui offrant de coucher avec le roi en échange d’informations qu’elle lui fournirait. Cette dernière refuse et va tout de suite bavasser le tout au roi qui déjoue ainsi, un complot orchestré par ses fils, les princes.

OK, récapitulons. En un an, de 15 à 16 ans, ses parents sont égorgés, son frère kidnappé, elle devient la protégée de la maîtresse du roi, elle rencontre le roi, elle ouvre une pâtisserie qui lui permet de ne plus travailler, elle tombe enceinte d’un poète violeur qu’elle aime secrètement, elle baise à tout vent, elle accouche, elle aide à déjouer un complot contre le roi et son mari meurt. Je le sais qu’on ne lit pas des livres pour vivre la même chose que dans notre vie quotidienne, mais c’est comme un "ti-peu" trop on dirait. J’arrive plus à me concentrer. Moi à sa place, j’en resterais là. Je vendrais mes pâtisseries, j’élèverais mon enfant et au diable tout le reste ! Ça serait déjà mieux que ce que la moitié de la planète vit en terme de conditions de vie.
 
Version travailleuse sociale
La belle Jeanne vend ses pâtisseries, elle élève son enfant et pour l’instant, au diable tout le reste! Si vous voulez vraiment une suite à cette histoire, je vous donne le livre avec ses trois tomes (et c’est pas des jokes). Vous n’avez qu’à me laisser un courriel et je paye les frais d’envoi par la poste ! Malgré le fait que je trouve ça bête, celui qui me l’a donné l’a beaucoup aimé et peut-être l’aimerez-vous vous aussi. Donc, allez-y, le premier qui m’écrit gagne ce beau cadeau ! Si le gagnant ou la gagnante le désire, j’annoncerai son nom sur mon blogue.

Voilà, je vais essayer maintenant de lire quelque chose de plus intéressant.

Bonne semaine.

vendredi 10 juillet 2009

En peine d’imaginaire

J’ai attendu cet instant béni avec toute la ferveur du chrétien se repentant un vendredi saint. Cent fois j’ai prié pour sa venue et mille fois, il s’est incarné dans mon imaginaire. Lorsque j’en rêvais, je me projetais dans ce monde parfait où rayonnait en mon être le calme et la sérénité.
Je vous parle bien sûr de mes vacances. J’y ai tellement cru. J’avais des projets extraordinaires qui n’attendaient que moi et mon temps libre; élément essentiel me manquant cruellement pendant l’année scolaire. De ces scénarios de vie qui se déroulent quotidiennement dans ma tête, je me suis projetée dans l’avenir avec tout le positivisme pouvant se refléter en moi. J’avais travaillé très dur pour chasser le négatif de ma personnalité. Désormais, mes histoires ont une fin heureuse. Mais je regrette presque cette transformation. Peut-être aurais-je dû, avec toute l’ardeur dont je sais faire preuve dans l’entretien de mes compulsions intérieures, continuez à imaginer le pire en espérant le meilleur. Et maintenant j’y suis et maintenant, déjà, je ferais tout ce que je pourrais pour ne plus y être.


Vous aurez deviné que ces instants qui devaient être idylliques ont été transformés par la peine qui m’afflige. Et lorsque je suis dans cet état, il m’est difficile de vivre dans ce pays de l’imaginaire. J’ai beau cherché, j’ai beau tenté de me laisser aller, je n’arrive plus à m’envoler. Mon imagination semble s’être volatilisée. " L’usine de rêve est temporairement fermée pour cause de lock-out. Ne me cherchez pas. Vivez dans la réalité jusqu’à mon retour! " En effet, j’ai besoin d’un certain bien-être pour écrire. Aujourd’hui, la douleur a érigé un mur de raideur dans mon corps. Aujourd’hui, si j’écrivais la suite de Jeanne (voir texte du 4 juillet 2009), il s’agirait probablement d’une toute autre histoire. Pauvre Jeanne, seule et abandonnée, elle pleure toute la journée pour laisser couler la peine que contient son existence.


Ainsi, pour le texte de cette semaine, je suis dans une impasse. Un court message destiné aux lecteurs s’impose à moi " Rien à dire, partez! " Cependant, ne rien tenter ne serait-ce qu’une phrase, me semble encore plus triste. Tout au moins, à ce stade, par respect pour votre intérêt, je prendrai un bref instant et vous ferai une mise en garde. " Il m’est impossible de vous mentionner si cet écrit se dirige dans un quelconque endroit. Vous pouvez dès lors fermer cette page Internet afin de ne pas risquer de sombrer avec moi dans cette mélancolie. Cependant, si vous désirez me suivre plus à fond, le tout est à vos risques et périls. Aucun dommage ni intérêt subi ne sera remboursé par l’auteur de ce blogue. "


J’ai aussi pensé écrire sur l’objet de ma peine en espérant qu’elle me quitte pour rejoindre à tout jamais ces nouvelles pages. Je ne sais pas. Cela m’obligerait à plonger dans ma tristesse pour vous dévoiler de sombres recoins de mon être que je n’ai pas envie d’exposer, par pudeur. Loin de moi l’idée de vous dévoiler ma vie dans les moindres détails. Mon objectif étant plutôt de vous faire partager ma passion et de vivre avec vous, au pays des rêves.


Alors, lorsque je visite d’autres pays virtuels, je suis toujours impressionnée par la somme d’informations personnelles que les gens dévoilent. Il nous est alors possible de nous transformer en véritables voyeurs d’existence tout en se laissant bercer par la vie des autres. Nous admirons leurs photos de voyage, leurs photos de famille, l’intérieur de leur maison, nous vivons leurs joies, leurs peines, les jeux de leurs enfants, nous pouvons presque nous transformer en aide familiale à distance tellement nous connaissons le moindre contour de leur intimité. Certains donnent même les noms, l’âge et les photos de leurs enfants; ceci me semble tellement indécent. Ces derniers sont souvent trop jeunes pour accepter ou refuser d’être ainsi exposés à la face du monde virtuel. Mon cœur de quasi-mère poule se transforme alors en océan de protection et dénonce cet outrage donnant place à l’intrusion extérieure.


Pour ma part, je n’ai pas envie de m’exposer aussi ouvertement. Écrire est déjà un geste d’ouverture sur mes pensées intimes et être lue, malgré le bonheur qu’il me procure, représente une forme d’intrusion étrangère dans les affaires de mon pays imaginaire. Alors, je ne vous livrerai pas tout et surtout pas, l’objet de ma peine.


Je crois encore à une certaine forme d’intimité. Voilà pourquoi je suis souvent éberluée devant la conduite de certaines personnes. Parlez au téléphone par exemple. Auparavant, c’était un geste privé. Était-ce le fil qui conditionnait ce privé ? Nous devions nous restreindre le plus souvent à un coin de la maison ou à une cabine téléphonique, endroit inconfortable s’il en est un. Nous n’y parlions qu’un court instant. Le sans fil a rendu la conversation téléphonique publique. Mes voisins, dont certains semblent avoir emménagé sur leur balcon pour la saison, partagent , tels des curés dans leur jubé bénissant les passants de leurs cris insolites, la moindre parcelle de leur vie. Pour ma part, ils sont d’ailleurs assez proche de la définition que je me fais de la pollution sonore! Si j’osais, j’abandonnerais mon inertie quotidienne devant les intrigues policières de la chaîne télé Séries Plus et j’écouterais en détail leurs murs de lamentations. Tiens, ce pourrait même être une mission que je me donne afin d’inventer une nouvelle histoire... que je pourrais peut-être un jour écouter sur Séries Plus !


Dans les moments difficiles, je conteste! Pour ma part, un bruit involontaire devient vite une forme de pollution qui s’ajoute aux multiples bruits de la ville. Peut-être devrais-je aller vivre en campagne me direz-vous ? Je ne sais pas. Souvent, j’en rêve. Cependant, j’ai peur de m’y ennuyer un peu. Il y a dix ans, je vivais en ville et je m’accommodais parfaitement des bruits de sirènes, de trafic, de camion de vidanges, de construction etc. Mais pourquoi en rajouter ? Au nom de quoi devrait-on bousiller davantage notre qualité de vie de citadins ? La technologie ne devrait être qu’un outil pour répondre à nos besoins et non pour nous imposer nos besoins et moduler notre vie quotidienne.


Dans les moments difficiles, je pense à ce cycle de vie. La naissance, la vie, la mort. Deux moments forts aux extrémités et les montagnes russes entre les deux avec parfois, un train-train quotidien, fort heureusement. Mais à quoi sert tout cela ? Question importante et futile à la fois qui ne sert finalement pas à grand chose. Quelle réponse peut-on y trouver ? Simplement sa propre réponse.


D’accord, vous vous demandez encore pourquoi suis-je triste. Votre persévérance dans cette lecture mérite bien que je vous en informe. Et bien voilà, c’est mon chat. Il a maintenant 17 ans. Il va me quitter et ça m’attriste. Depuis une semaine, il n’est plus que l’ombre de lui-même et refuse que je l’approche. Il dort terré dans la garde-robe de ma chambre. Il n’est pas à l’agonie mais il est malade et il va partir. Comment ? Je n’en suis pas encore certaine, je sais que le moment venu, il me le dira à sa manière. Et je tenterai d’accepter, à ma manière.


Malgré tout, certains souvenirs heureux me reviennent en mémoire. Le jour où je l’ai adopté. Les techniciennes de la SPCA m’avaient averties que c’était un chat indépendant en raison de son mélange exotique, et ce, malgré le fait qu’il faisait tout pour attirer mon attention en se frottant allègrement contre ma jambe. Plusieurs autres avaient baissé les pattes et ne venaient tout simplement pas me voir. Celui-ci s’était relevé les poils et semblait s’être dit : " Faut que je sorte d’ici à tout prix ! " J’assistais alors à ses déhanchements effrénés visant à me faire comprendre que j’étais sienne et qu’il me fallait me plier à ses exigences. Même si c’est moi qui ai payé pour l’acquérir, je suis maintenant persuadée que c’est lui qui m’a adoptée. J’avais été charmée par tant de vigueur dans l’art de la séduction. Il m’avait clairement signifié : " Tu me plais, prends moi ! " Personne ne m’avait jamais fait la cour aussi intensément. Je savais avoir affaire à un hypocrite mais je l’aimais déjà. Au lieu de me rebuter, j’appréciais son sens inné de la politique. Après tout, il n’aspirait qu’à une parcelle de bonheur hors de ces murs et surtout, hors de cette cage. Et je l’ai accueilli chez moi avec toute la tendresse et l’amour dont j’étais capable. Je me souviens du jour, lorsque assise en indien, il est venu se blottir au creux de mes jambes. Il m’interdisait encore de le caresser, mais son premier pas vers l’attachement félin était posé. Je l’ai apprivoisé en commençant à le caresser du bout de l’ongle jusqu’à ce que graduellement, il m’accepte, inconditionnellement. Et à coup de patience, nous sommes devenus des sortes de complices de vie.


Voilà, je l’ai fait. Sans trop le vouloir. Je vous ai nommé l’objet de ma grande peine. Ça y est. Mais pour ne pas m’attrister davantage, je dois terminer ce texte. Voilà, c’est terminé.
 
Bonne semaine.

samedi 4 juillet 2009

La lecture en cadeau

À mon dernier anniversaire, j’ai reçu un livre. Un livre comme je les aime. Une fresque historique. J’ai alors laissé passer l’automne et l’hiver et attendu les vacances pour pouvoir le lire d’un bout à l’autre, et ce, sans interruption. J’adore lire, mais j’ai un rapport complexe avec la lecture. Tout d’abord, mon travail m’a toujours amenée à me plonger dans des lectures de textes variés et à de la rédaction. Lire constitue alors une sorte de prolongement de mon travail, ce que je trouve quelque peu rébarbatif. De plus, la fatigue de la journée fait en sorte que je m’endors après 10 pages de lecture et je perds ainsi le fil de l’histoire. Mes vacances sont donc tout à fait indiquées pour pratiquer ce passe-temps.
De plus, un autre aspect de mon rapport difficile avec la lecture est celui de l’engagement. Lorsque je commence un livre que je n’aime pas, j’ai toujours beaucoup de difficultés à l’abandonner. Un peu comme une mauvaise relation de laquelle je n’arrive pas à me sortir. Dans ma tête, il y a quelque chose qui dit " Tu ne vas pas gâcher l’énergie que tu as investie ! ". Et je persévère, malgré le fait que les pertes dépassent parfois largement les bénéfices.

Voilà, mon problème est maintenant exposé à la face du monde virtuel. Jusqu’à maintenant, le fabuleux livre reçu en cadeau m’ennuie. Je le trouve plein de clichés déjà retrouvés dans les lectures de mon adolescence. Cependant, je me sens quelque peu coupable de ne pas honorer ce cadeau… Ah ! que c’est compliqué les vacances. J’ai donc décidé de joindre la futilité de cette lecture à l’agréable de l’écriture et de réécrire, façon travailleuse sociale, cette histoire.
Hum, hum… alors voici hum, hum, je vous raconte…

Le contexte


Version originale
L’histoire se déroule en France à la fin de la guerre des cent ans. Charles Vll soutenu par Jeanne D’Arc, dite la Pucelle, a libéré la France des Anglais et a repris droit à son trône. Lorsque nous rencontrons l’héroïne du livre, nous sommes en l’an de grâce 1450. Jeanne d’Arc a déjà péri sur le bûcher par la main de l’Anglais. Les territoires de Normandie sont conquis. Des anglais, qui s’étaient installés sur des terres françaises pendant le long siège, ont repris la route pour l’Angleterre. D’autres, plus pauvres, n’ayant pu quitter le pays, errent dans les bois, volant et tuant pour subsister.
 
Version travailleuse sociale
Jeanne d’Arc, pauvre pucelle, cherchant un sens à sa vie, s’entiche secrètement d’un roi et décide de se donner corps et âme pour le changer et le sauver. Évidemment à cette époque, "Ces femmes qui aiment trop" n’a pas encore été publié. Toutefois, même s’il l’avait été, je doute fort qu’il aurait eu le moindre effet sur la pauvre Jeanne puisqu’un livre n’aboli pas toute une éducation axée sur le don de soi. Enfin. Elle a pitié de cet homme de descendance noble qui n’a vraiment rien pour lui n’ayant même jamais occupé son propre trône. Elle prend donc une armée et fait le ménage en balayant la France des méchants anglais. Charles Vll est sacré roi à Reims en 1429. Malheureusement pour notre pucelle, le roi, étant un homme avant tout et ayant obtenu ce qu’il désirait, l’abandonne sans explications à son triste sort.




L’héroïne


Version originale
Nous rencontrons dans ce livre une autre Jeanne, 15 ans, jeune ingénue, possédant un attribut incontournable dans cette histoire, son fabuleux teint de pêche. Elle s’attarde pour cueillir des champignons et lorsqu’elle rentre à la maison après l’angélus, elle retrouve toute sa famille égorgée. Il ne lui reste plus qu’un âne et de l’argent caché par son père. Jeanne et les villageois soupçonnent ces anglais moribonds errant dans les bois, d’être responsables de cet horrible crime. Après avoir enterré sa famille, notre deuxième pucelle, qui ne le restera vraiment pas longtemps, jure de venger son père et sa mère et de retrouver son frère qui a vraisemblablement été kidnappé. Elle s’habille alors en garçon et part pour Paris.

Version travailleuse sociale
Ce qu’on comprend rapidement ici, c’est qu’à 15 ans pour aller courir de par le vaste monde, il est utile qu’on extermine père et mère puisque, avec eux, il ne saurait y avoir d’histoire. Jamais dans une famille qui se respecte, on accepterait de laisser aller courailler et qui plus est à Paris, ville de machos par excellence et ville de tous les dangers, une jeune fille risquant de perdre très vite son honneur. Donc, maintenons dans cette histoire cette mort atroce ainsi que la promesse de Jeanne de venger le sort injuste subi par sa famille. Cependant, en avons-nous vraiment quelque chose à cirer que notre jeune ingénue possède un foutu teint de pêche ? Franchement ! Avez-vous déjà obtenu un emploi à cause de votre teint de pêche ? La caissière du super marché fait-elle baisser les prix lorsque vous avez un teint de pêche ? Vous aurez compris qu’il s’agit davantage d’une métaphore annonçant que tous les hommes qu’elle rencontrera voudront s’adonner aux plaisirs de la dégustation de la pêche. Donnons plutôt à notre héroïne un attribut beaucoup plus utile, l’intelligence. Ça change déjà quelque chose sur le plan des aventures qui lui seront réservées, n’est-ce pas? Finis les histoires de couchettes à toutes les quatre pages ! Ainsi, se demande-t-on, comment s’ouvriront devant elle les portes de la réussite ? C’est ce que nous verrons peut-être dans la suite de cette histoire.

Son arrivée à Paris

Version originale
Elle trouve refuge dans un local abandonné et s’installe un beau jour au coin d’une rue pour vendre des échaudés; sorte de pâtisserie triangulaire fourrée avec diverses substances (noix, confiture, miel, etc.). Ces échaudés, inconnus des Parisiens, font en sorte qu’elle devient très vite populaire et son commerce fleuri dès la première minute qu’elle l’ouvre. Elle fait la connaissance d’un gueux qu’elle lave, habille décemment et prend comme aide dans son entreprise et tant qu’à faire, il devient son amant. C’est le premier de ce qui semble être une longue lignée d’excités ne pouvant résister à ce teint de pêche. J’ai oublié, ça n’est pas le premier, elle avait rencontré sur sa route en direction de Paris, un juif, de qui elle tombe amoureuse. Elle a passé la nuit avec ce beau juif, mais on comprend qu’ils font plein de cochonneries sans vraiment consommer l’acte pleinement. C’est la toute première expérience sexuelle de notre jeune chose au teint de pêche.
Reprenons ici l’histoire avec l’ancien gueux devenu homme à tout faire pour notre ingénue et avec qui également, elle fait des choses sans aller jusqu’au bout. On ne parle pas ici de masturbation ou de vibrateurs de l’époque. On ne sait d’ailleurs vraiment pas de quoi au juste on parle, l’imagination est laissée au lecteur selon ses connaissances et les expériences qui lui sont propres.

Un beau jour, l’ex-itinérant rentre tard, donc notre ingénue de 15 ans, ne l’oublions pas, étant inquiète, se promène toute seule tard le soir dans les rues de Paris. Arriva ce qui devait arriver, elle rencontre un poète qui, croyant avoir affaire à un jeune homme, veut la violer. Lorsqu’il s’aperçoit qu’elle est en réalité une femme et bien, qu’à cela ne tienne, rien n’arrête le feu brûlant du poète, il la viole quand même et lui arrache sa virginité. La belle est horrifiée de ce qui lui arrive mais ça ne dure pas très longtemps, parce qu’elle finit par prendre son pied devant tant de plaisirs proposés si énergiquement.

Le soir venu, lorsque l’ex-itinérant découvre que celle qui l’a sorti de la rue pour lui redonner rien de moins que sa dignité et qui, étant inquiète comme le maudit, court tous les dangers possibles pour le retrouver, et bien, il s’aperçoit qu’elle n’est plus vierge ! Quel drame ! Étant tout simplement horrifié, il s’enfuit et se suicide. Rien de moins. On vient ici de se débarrasser de cet opportun sans trop savoir pourquoi. C’est sûr que notre héroïne est ben ben triste mais sa dépression ne dure pas tellement longtemps puisque son entreprise est quand même très prolifère et au rythme où l’histoire se déroule, il y a fort à parier qu’on entendra encore parler de son teint de pêche. À cette étape-ci, nous n’avons à peine lu que 120 pages du premier de trois tomes d’une longueur de 500 pages chacun. Nous rendrons nous jusqu’au bout ? C’est ce que nous verrons.

Un beau jour, une dame très riche débarque pour venir manger ces échaudés dont tout Paris a, "comme de faite", aurait dit ma grand-mère, entendu parler. Il s’agit d’Agnès Sorel, la maîtresse du roi… Non mais, on voit vraiment rien venir… Je ne l’ai pas encore lu, mais je suis certaine que le roi va vouloir non seulement goûter aux échaudés mais aussi échauder la pêche de notre ingénue … Une question surgit alors dans mon esprit : " Une fois qu’on s’est fait un roi, qu’est-ce qu’il reste d’autre? Le roi de la pop ? Euh, mauvais exemple… Le roi de la poutine d’abord ?". Enfin. Donc, le lendemain, elle rencontre le roi. Oui je sais que ça va vite, mais c’est pas moi qui l’ai écrite cette histoire. C’est comme ça. Donc elle rencontre le roi qui mange ses triangles aux noix et qui l’installe, dès le lendemain, dans un local pour faire commerce. C’est ainsi que le premier juillet de cette année-là, elle déménage aidée par un garde du corps de la maîtresse royale et devinez quoi ? Et on repart en s'allongeant sur le plancher pour autre un moment de plaisir inoubliable pour cette donzelle insatiable. Et, oui ! faut bien payer le déménageur !
 
Version travailleuse sociale
Jeanne, habillée en homme, arrête ici de crier à tout vent à qui veut l’entendre qu’elle est une jeune femme et donc une proie facile pour tous les pédophiles et obsédés du déflorage de l’époque. Elle décide de cacher son identité le plus longtemps possible pour avoir accès à la vie heureuse d’un homme libre. L’auteure du blog tente ici de sortir de ce pseudo conte de fées porno pour donner un sens à la vie d’une jeune femme qui vient de vivre une tragédie dont elle mettra des années à surmonter à coups de dépressions, de thérapie de sorcières et de remèdes de tisane douteux mais efficaces.

Avec toute l’intelligence dont elle sait faire preuve, elle remarque que personne, dans le quartier où elle s’est installée, ne vend ces fabuleuses pâtisseries que sa mère lui cuisinait avec amour. Elle décide donc, avec l’argent laissé par son père, d’acheter les ingrédients nécessaires et de tenter sa chance. Elle rêve de bâtir un empire pour honorer la mémoire de ses parents. Attiré par l’odeur de ce met inconnu, elle fait la connaissance d’un gueux qui, en échange d’une pâtisserie, lui donne des informations utiles à qui ne connaît pas la ville et ses dangers. Pour installer commerce, elle doit d’abord payer une franchise au notaire qui habite à 3 rues de là. Ce geste lui évitera bien des problèmes de la part de ses concurrents, moins talentueux, qui la dénonceront sûrement par pure jalousie. De plus, il lui indique les rues à prendre si elle veut éviter les brigands, les voleurs et les poètes violeurs. Jeanne, aime énormément ce jeune homme et lui offre de le prendre comme aide dans son tout nouveau commerce. Celui-ci apprécie ce geste de confiance et accepte avec plaisir, et ce, sans même coucher avec notre belle et intelligente Jeanne. Je sais, ça manque de rebondissements. On ne voit pas de mamelons dorés et sucrés se dresser vers qui que ce soit ni de grosses fesses fermes poindre à l’horizon. Et c’est justement à ce moment normalement que l’auteur sent le besoin d’allumer le lecteur avec une "petite vite dans un coin sombre"  histoire de réanimer l’intérêt.

Je choisis plutôt de prolonger l’histoire de la maîtresse du roi ayant entendu parler de ces sublimes pâtisseries. Effectivement, elle les adore et vient par la suite, chaque matin, en acheter. Et dans un geste de tendresse et d’amour, elle en ramène au roi avec la certitude que le miel des échaudés sucrera les doux baisers de son amant royal.

Mais Jeanne, toujours habillée en homme, est un jour prise au piège. La maîtresse royale, sa meilleure cliente, lui demande son nom. Elle sent qu’elle ne peut lui mentir. Après tout, malgré la distance établie par la noblesse, elles sont devenues des connaissances qui apprécient énormément leur rencontre matinale accompagnées de discussions agréables.
- "Je m’appelle Jeanne votre Grâce. Je suis venue à Paris pour retrouver les meurtriers de ma famille. J’ai dû prendre l’apparence d’un homme afin de n’être pas importunée dans ma quête de rétablir le déshonneur infligé à mon humble famille."

La maîtresse du roi est touchée par cette histoire de courage et d’honneur et décide de faire preuve de sollicitude en prenant sous son aile cette ingénue. Elle lui offre de rencontrer le roi qui, voulant plaire à cette belle maîtresse, dont il est éperdument amoureux, installe Jeanne dans un local près du palais. Ainsi, elle aura la chance de développer son commerce en nourrissant la cour de ses succulentes découvertes. Voilà, il s’agira d’une histoire de complicité entre deux femmes de rangs différents qui feront alliance pour retrouver les méchants meurtriers de la famille de Jeanne. Et non, elles ne vont pas faire l’amour ensemble. Je ne réécris pas cette histoire pour y réinjecter de nouveaux fantasmes masculins tout de même, calmez vous !

Et bien voilà, l’histoire est lancée. Maintenant, j’ai le choix, soit je laisse tomber ce livre barbant, même si je possède un mince espoir que ça devienne intéressant, soit je continue à vous le réinventer. Cependant, ma capacité à faire des choix étant fortement altérée par la liberté de mes vacances, j’ai le goût à ce moment-ci, d’interpeller le lecteur que vous êtes afin qu’il m’indique la suite des choses, et ce, tout simplement en répondant au sondage que vous trouverez tout au bas de cette page….

À bientôt !!!
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