Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


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Alors bonne lecture !

dimanche 13 décembre 2009

Snôooobe, I am.

Je l'admets, je l'avoue, et ce, sans aucune humilité, je suis snob. Ayant grandi dans un rang, en marge d'un village sans envergure, sur une ferme, sur l'aide sociale, la modestie devrait faire partie de mes traits de personnalité. Mais non. Je suis une vraie de vraie snob. Alors, peut-être est-ce le fait de pouvoir affirmer aujourd'hui : " Moi, j'ai grandi en face d'un pont couvert! ".  Formidable héritage de notre passé, je me confonds probablement avec sa magnificence.

J'observe chez moi un snobisme de niveau supérieur. Je catégorise ce qui est intéressant et ce qui ne l'est pas, selon des critères qui me sont propres, le premier étant la performance. Alors je me questionne sur les habitudes de ces habitants aux moeurs contestables. Comme ceux qui prennent des bâtons de marche pour gravir le Mont St-Bruno. C'est certain, c'est dur sur les genoux le Mont Saint-Bruno. Vous vous entraînez pour le Mont Lafayette ? Alors là ! Après les bâtons, je vous conseille la chaise roulante électrique pour sportifs.

Et puis, viens la logique, comme deuxième critère. Est-ce possible, s'il vous plaît d'avoir l'air sensé ? Les bâtons de marche au Mont Saint Bruno, pour moi, c'est égal aux skieurs de Saint-Sauveur, habillés comme une carte de mode du monde sportif et qui se dirigent allègrement... vers le T Bar !  Tout le talent dans l'habillement, aucun dans l'entraînement !

Troisième critère ? Le paraître. Je trouve que ça a quand même l'air fou de faire du ski de fond dans le Parc maisonneuve. C'est certain, tout le monde n'a pas eu la chance et le plaisir de grandir près d'un bois si vaste que l'on y pouvait faire du ski pendant des jours sans jamais refaire le même tracé. Mais tout de même, le Parc maisonneuve... Allez, on s'entraîne en carré ! Bzzzt on a longé Viau, bzzzt on a terminé Rosemont et puis Pie lX et Sherbrooke !

- " Ouf ! ça fait bien 17 minutes qu'on skie ! On fait un autre tour ? "

- " Non, chérie, j'aimerais bien un chocolat chaud maintenant après toute cette énergie dépensée. "

Ou encore, le barbecue dans un parc de la Ville de Montréal.  Tant qu'à être en Ville, autant tout y faire, vraiment tout, et plus jamais en sortir, n'est-ce pas?... Autant même y crever ! Mais vous n'êtes pas coincés comme des rats sur l'île dans une tempête de verglas à ce que je sache ! Sortez, faites quelque chose ! Partez à l'aventure, allez découvrir, je sais pas moi, Longueuil ! Prenez le pont Jacques Cartier et allez faire votre barbecue de l'autre côté, là où il n'y a pas d'usine, là où on voit l'eau. Allez donc vous prosterner devant la majesté de ce fleuve et vous laissez submerger par la beauté du courant.

Il faut dire qu'il y vingt ans, mon snobisme était encore plus grand. Les films américains avaient, à mes yeux, la réputation de blondes aux gros seins; les films québécois n'arboraient que de pauvres familles québécoises, vivant dans un rang, sur une ferme, en marge d'un village sans importance et devant un pont couvert. Rien de vraiment passionnant. Je n'écoutais que du Brel et du Barbara. Le monde fascinant de l'intellectualisme s'était ouvert devant mes pieds foulant avec joie celui de mon enfance. Alors, je snobais tout ce que je pouvais, comme pour me détacher de moi-même. Je m'échappais dans un monde de la schizophrénie mondaine.

Mais j'ai beaucoup changé avec l'âge. Je me suis assagie. J'ai découvert du beau là où j'étais persuadée que vivait le quétaine. J'apprécie maintenant la télévision et les livres québécois. J'ai découvert de merveilleux metteurs en scène américains. Je me suis ouverte aux colocs, aux coybows fringants, à Pierre Lapointe.

Je dois avouer que j'ai moi-même été snobé dans ma vie, à quelques reprises, par des pauvres, des miséreux qui, étonnamment, exigeaient de moi plus que ce que leur vie entière ne leur avait apporté. Et dans le snobisme de l'autre, j'ai compris. J'ai compris que mon snobisme n'était que le reflet de la tourmente et de l'amertume se lisant dans mes yeux.

Et puis, à d'autres moments, c'est juste parce qu'ils font chier !

Et vous, qui snobez-vous?

4 commentaires:

Pierre H.Charron a dit…

Moi, je snobe ...les snobes voilà!
Je suis pas capable de me faire servir dans un restaurant chic par le gars avec la serviette plié sur le bras et qui me répon`: Monsieur désire....Pas capable. Me faire lécher pour simuler un semblant de prestige ou pour avoir le pourboire qui va avec la renomée du resto....pas capable...Une bonne poutine À la Belle Pro avec un : Monsieur vaut-ti avoir double fromage et oignons ? CA me convient plus. VoilÀ, je snobe les FAux Snobes ;)

Anonyme a dit…

Hé! La travailleuse sociale, c'est vrai que tu es snob... Moi, je les prends mes bâtons de marche pour une mini-rando au Mont-Saint-Bruno, parce que ça fait un exercice plus complet! Et je mets mes cuissards de vélo pour un p'tit 20 km, parce que ça fait moins mal au c... Mais bon, tout cela étant dit, c'est sans rancune... Moi, je snobe les traductions des films... J'aime ça les versions originales, même si elles sont en Mangoulais, et que je doive lire les sous-titres à la vitesse de l'éclair. Je me sens «culturée» dans ces moments-là!!!

Patrick Duval a dit…

J'ai des billets pour le show des BB, tu viens avec moi? ;)

Travailleuse sociale a dit…

@PHC : J'ai déjà servi de la poutine avec de la bière à des snobs... dans un centre de conditionnement physique !
@Anonyme : Quel courage de dévoiler tant de snobisme! Je suis habituée aux sous-titres. Je les mets à la maison parce que le bruit des chips que je mange couvre celui de la télé.
@PD: Eille, j'aimais ça les BB moé!

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