Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


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samedi 26 décembre 2009

Joyeux Soleil !

Hier, 25 décembre, c'était noël. Joyeux noël par ci, joyeux noël par là... Après ces multiples souhaits enthousiastes de mes amies et connaissances, je me suis levée avec la sensation que la vie devrait avoir un petit "je ne sais quoi" de différent. Pourtant, il n'en était rien. Et puis, je me suis demandée si moi aussi, je devais suivre les clameurs enflammées des blogueurs et vous souhaiter un très joyeux noël. Après tout, vous qui me suivez hebdomadairement dans mes histoires, le méritez bien.

Cependant, avant de vous faire mes voeux les plus sincères, j'aurais aimé savoir au juste, qu'est-ce que je vous souhaite lorsque de ma bouche sortent ces mots pompeux : "Joyeux noël !". Honnêtement, je ne le sais pas. L'ai-je déjà su ? Enfin, je ne le sais plus.

J'ai souvenir de mes noëls d'antan avec le téléphone attendu (et craint) de mes amies, le lendemain du réveillon, me décrivant leurs cadeaux sublimes :

" J'ai eu un bracelet en or, une montre en or, une chaîne avec un camée, une couverture en laine et une catalogne, le dernier disque de Ginette Reno, des pantalons en jeans avec un chandail en tricot croisé, une paire de patins, une veste de velours grise, des bottes de printemps, le coffre pour mettre des bijoux que l'on voit dans la vitrine du 5-10-15, ah oui ! j'oubliais, une bague en argent, des souliers en suède et un chien. Pis toi, t'as eu quoi ? "

"Euh, moi ? Ben, j'ai eu un gros toutou rose et blanc. "

"Ah ben, c'est super. Celui qui était dans la vitrine de chez People ? "

"Oui, chez People (tsé, le magasin des pauvres où ta mère va jamais). Il y en avait un mauve et un vert aussi. Elle a préféré le rose. "

"C'est ça que t'avais demandé ? "

(Ben oui chose, je me pouvais pu d'avoir c'te gros caniche rose avec le dessus de la tête blanc pis rien d'autre. De toute façon, moi les cadeaux j'aime pas ça. À 10 ans, je dénonce déjà le capitalisme sauvage de notre société !)

"Euh, ouin. On va tu jouer dehors?"

Je tentais de détourner la conversation même si je savais que le thème des cadeaux reviendrait souvent dans la prochaine semaine. Cette journée était une misérable corvée à traverser. Mais elle n'était pas la pire. Plus tard, il me faudrait retourner à l'école et recommencer le même scénario, plusieurs fois, à l'infini même, il me semblait.

Ma mère ne possédait ni l'argent, ni le goût pour nous offrir des cadeaux. Pourtant, moi je me forçais pour lui acheter quelque chose de vraiment très intéressant. Je me souviens d'avoir amassé 20 dollars pour une lampe décorée du Gros minet de Twitty. Quel luxe ! Quelle joie sur son visage ! Ce que j'aurais donné pour lire cette joie sur le mien la nuit de noël !

Malgré mes souvenirs, Noël avec des enfants, c'est tout de même féérique. Les voir s'éblouir devant le sapin, les décorations, les lumières, et le summum !, lorsque les cadeaux apparaissent sous l'arbre ! Surtout lorsqu'ils sont petits, ils sont vraiment adorables à regarder. Et puis, côté cadeaux, ça ne pose pas trop de difficultés. À deux ans, on peut leur mettre un bas sal dans une boîte toute colorée, ils s'amusent des heures avec l'emballage ! Même plus vieux, mon neveu à sept ans, m'avait demandé un crayon pointeur rouge que l'on pouvait retrouver à 1.00 $ chez Dollarama ! À cet âge, ils ne sont pas encore à l'âge de la consommation. Ils ne sont que des consommateurs en devenir. Et puis, un jour, à force de se faire parler de cadeaux, ils changent et deviennent des mini-ogres assoiffés de sang d'adultes. Ils ne veulent plus n'importe quoi. Les souliers derniers cris à 125.00 $, les pantalons, la chemise griffée. À chaque année, je ne sais plus où donner de la tête. Alors je demande conseil à Altesse Royale.

" Ben, tu leur achètes quoi toi ?"

" La super X BOX de luxe no. 463542 à 500.00 $ ".

" Ah, bon. Tu leur fais un cadeau familial ?"

 " Non, non. C'est un des cadeaux de ma fille (de 10 ans)".

" Coup donc, tu fais-tu des extras avec tes ménages?"

" Franchement niaiseuse".

" Ouin, penses-tu que si je leur achète des tuques pis des mitaines qu'ils vont aimer ça ? "

"  Ils vont sûrement s'en rappeler longtemps ! "

Maintenant, la détresse s'affiche sur mon visage parce qu'il est à peu près impossible de leur faire plaisir. Alors je leur donne de l'argent. " Ah ! Merci matante pour ton 50 piastres. Je vais le mettre de côté pour m'acheter le portable à 3000 $ que je veux depuis un boutte ! " Désormais, je réalise que ce 50 $ possédant de la valeur à mes yeux, fait figure de gros caniche rose !

Mais Noël peut-il être plus que la fête des cadeaux ? Comme la célébration de la naissance du petit Jésus ?  Si cela est, je me sentirais un peu hypocrite de le fêter chaque année alors que le reste de l'année, je ne m'en préoccupe jamais. Je ne lui parle plus. Je ne m'informe jamais de son état. Rien. De plus, quatre mois plus tard, il faut toujours aller à ses funérailles. Dans le genre évolution de la pensée humaine, il me semble que l'on pourrait faire mieux.

Si Jésus sonne faux, on peut se rabattre sur l'histoire des indiens qui fêtaient à cette époque de l'année, le Dieu Soleil. Est-ce mon côté Thomas, mais je vois davantage un impact du soleil sur nos vies que celui de Jésus. Le soleil nous offre de la vitamine C, il fait pousser nos légumes qui préviendront les risques de cancer des intestins, il réchauffe nos vies, il apporte de la joie à nos vacances. D'accord, il n'est pas toujours très fidèle. On le maudit souvent pour son absence et comme bien des québécois, il préfère les mers du sud à nos hivers glacials. Le soleil se conduit comme un mauvais amant; nous passons beaucoup de temps à l'attendre avec le coeur rempli d'espoirs qui se transforment bien souvent en de froides déceptions. Cependant, lorsqu'il nous rejoint, un jour, l'espace d'un moment, notre plaisir est décuplé d'obtenir quelque chose que l'on désespérait tant !

Alors moi, depuis quelques années, ce que j'aime de noël, c'est le 26 décembre. Quand tout est terminé. Vous en faites ce que vous voulez, mais je préfère désormais célébrer la fin de ce calvaire et me ranger du côté des indiens. Je tourne la page et j'y inscris:

" Aujourd'hui, 26 décembre, Joyeux Soleil ! "

4 commentaires:

Pierre H.Charron a dit…

Alors Joyeux Soleil À toi :) !!!!

Travailleuse sociale a dit…

Merci ! :o)

Anonyme a dit…

Chère travailleuse sociale, tu sais quand j'étais jeune, on avait un peu d'argent, mais l'ambiance à Noel était souvent tendue et elle s'est détériorée avec les années assez que maintenant j'aime mon sapin, j'aime voir le visage des enfants ouvrir les cadeaux le 25 décembre, mais ce que j,aime le plus.. c'est le 26 décembre!!

Travailleuse sociale a dit…

Oui, anonyme. Pour moi, l'obligation tue le plaisir. Vive le 26 décembre et vive les vacances surtout !

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