Une rencontre, de prime abord, banale, sans importance. Je t'ai vu pour la première fois en saluant une amie. Sur le trottoir, près de chez moi. Rien de spécial. Une présentation. Mon sourire. Ton regard. C'est ainsi que tout a commencé. Trois mois plus tard, une première nuit, chez moi. Le bonheur total. Chaque fois, une joie intense de te sentir tout contre moi, tout contre mon coeur. Des heures durant, je te rends tes caresses. Tu me les rends en retour. Tu es à mes pieds.
Chaque nuit où tu me retrouves, nous savourons le plaisir immense d'être ensemble. Rien de plus. Sentir ta chaleur, ton affection me comble. Un plaisir savouré sans réserve, sans penser au lendemain. Un plaisir merveilleux et douloureux. Solide comme notre amour et fragile comme le temps. Ce temps qui s'écoule si vite, une nuit qui meurt au matin pour te voir repartir vers ta vie. Ces matins qui éclairent ma douleur accompagnant ton départ. Et tu me quittes, encore et encore et encore. Tes va-et-vient constants au gré de tes fantaisies me désespèrent. Tu profites de ma chaleur, de ma tendresse, de mon foyer et même de ma nourriture. Et moi, je supporte cette situation, inconditionnellement, par amour inconditionnel. Je t'espère, un jour, tout à moi, éternellement. Trop souvent, j'attends, sans un mot. Les soirées passent et tu ne viens pas. Les nuits passent et l'angoisse de ton absence s'appesantit sur mon coeur. Ces nuits, tristes comme la pluie, se succèdent parfois, sans qu'aucune nouvelle de toi tombe. Le vide se creuse si bien par l'ennui. Comment vas-tu ? Que fais-tu ? Avec qui passes-tu mes nuits ? Penses-tu un peu à moi ?
Et puis, sans crier gare, alors que le cri de la résignation résonne en moi, tu me reviens. Impossible de te questionner. De savoir où tu vas quand tu es si loin. Avec tes grands yeux doux et félins, tu m'attendris et puis, je me tais. Et tu transformes à nouveau mon coeur de braise en un feu brûlant. Tu es revenu. Rien d'autre n'a d'importance, vraiment. Je ne pense plus à rien. Rien qu'à ce moment touchant où tu me reviens.
Mais un jour, je me promets, tu m'appartiendras, tu seras entièrement à moi, blotti au creux de mes seuls bras. Un jour, mon doux minet, tu ne me quitteras plus jamais. Le temps que tu comprennes à quoi sert ta litière, je te fais opérer et finis de courailler !
3 commentaires:
De très belles phrases, telle: Avec qui passes-tu mes nuits ?
Finalement, est-ce un homme ou un chat? Belle finale surprise si c'est un chat. D'autant plus belle que le doute persiste.
opérer ! Femme cruelle ...pauvre minet ;)
ClaudeL : C'est effectivement un matou errant que j'ai nourri tout l'automne. Maintenant, il ne sort plus. La vie en ville est bien cruelle. Il revenait avec des poils en moins, les oreilles en sang.... Maintenant il a trouvé la litière, je le sens... et bientôt, le vétérinaire...
PHC :Je sais, bon,je me dis que ma cruauté empêchera de développer ça et là des minettes monoparentales. :o)
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