Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


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samedi 12 juin 2010

Une simple question

- " Vous, les femmes, ça vous dérange pas la grosseur du pénis, hein ? C'est vrai, hein?" me demande-t-il, tout bonnement, souriant, laissant soudain paraître deux  pop corn entre les dents; deux morceaux que des quantités astronomiques de pepsi ne purent décaper.

Une simple question, semblant venir de nulle part, aussi inattendue que les attaques terroristes du 11 septembre. Une simple question, mais combien terrifiante, et dont la réponse s'attachait irrémédiablement à une réaction toute aussi imprévue. L'impact de cette réaction ne pouvait qu'être terrible pour la survie de notre couple.

Le choc de cette simple question fît naître en moi une secousse d'images qui se propulsèrent dans mon cerveau. Je les revis tous. Les gros, les minces, les beaux, les beaux (et oui !), les longs, les courbés, les vieux, les jeunes et devant ces multiples traits de caractères, un seul point commun, l'importance absurde rattachée à l'utilité et à l'utilisation de l'engin en question. Et de surcroît, la nécessité d'obtenir un feedback positif peu importe la gloire ou la défaite du moment. Je les revis tous, ceux qui occupèrent une place l'espace d'un doux plaisir et ceux, moins nombreux, qui offrirent joies et déceptions jointes à ce plaisir.

Mais comment peut-on formuler pareille question? Quel en est le point de départ ? Quelle préoccupation se cache derrière tout ceci ? Quelle activité a fait naître cette question? Que de questions se cachant derrière la compréhension de sa terrible question !

Et que peux-t-on répondre à pareille question ?

C'est ainsi qu'avec ma capacité d'analyse, plusieurs réponses me vinrent à l'esprit. Une à une, je les retournai dans ma tête, sous toutes leurs coutures tentant de mesurer leur impact  afin d'éviter un éventuel rapiéçage de notre relation.

Scénario no 1 : "La petite vite"

-"Ben non voyons, calme-toi, ça n'a absolument aucune importance!"

C'était ce qui me venait rapidement à l'esprit. Comme pour un test de tache d'encre, ne rien retenir, sortir spontanément tout ce qui nous passe par la tête. Ce devait sûrement être la réponse, celle la plus proche de la vérité. Celle de l'authenticité.

Pourtant, quelque chose en moi la qualifiait de mensonge éhonté. Cette réponse signifiait davantage : " Tais-toi, parlons d'autre chose." Cependant, au plus profond de mon être, je redoutais l'impact négatif d'une telle réaction. Je me cacherais pour l'éternité derrière une fausse vérité. Aucune importance ? Aucune importance!  Et puis quoi encore ? Combien de temps ma réplique m'obligerait-elle à me cacher ?  J'étais persuadée que cette réponse  me conduirait à une escalade de mensonges toujours plus grands. 

- "Chérie, ton gâteau goûte différemment, as-tu changé les ingrédients?"
- "Mais non voyons, c'est impossible, je n'ai pas remplacé le sucre par de l'aspartame !"

Un mensonge sans importance qui ouvrirait les portes  sur le cycle vicieux et incontrôlable de la contrevérité naissante, de la fable grandissante, de l'histoire à inventer chaque fois que frapperait  LA question inattendue. Je m'enfoncerais dorénavant dans l'enfer de l'assuétude de la tromperie, du bobard [nom familier], de la mystification, de l'imposture, du baratin [nom familier] bref, de l'hypocrisie.

- " Chérie, ça fait 3 soirs que tu reviens tard, est-ce que tu me trompes ?"
- " Mais non voyons, où vas-tu chercher ça?"
- " Et ces traces de rouge à lèvres sur ton slip ? Qu'est-ce que ça signifie?"
- " Euh..."
- " Avoue-le, tu me trompes avec un transsexuel!"
- " Euh..."
- " Allez, dis quelque chose, défends-toi!"
- " Je l'avoue, je l'avoue ! Cesse de me torturer, je préfère mon tube de rouge à lèvres à ta petite chose (en français dans le texte) ! Je t'ai trompé avec mon rouge à lèvres!"

Je me refusai donc d'entrer dans cette spirale de la médiocrité mensongère.

Scénario no 2 : "La réponse pure et simple"

- " Écoute moi bien, Arsène. Je te dirais que c'est à la fois vrai et faux. C'est vrai qu'une femme peut survivre en ne mangeant que des petites portions, mais ça ne veut pas dire que de temps en temps, elle n'ait pas envie d'un bon gros morceau de gâteau au chocolat. Et c'est la raison pour laquelle, quand on ne sait pas cuisiner le gâteau, il faut chercher d'autres modes de compensation. C'est tout de même pas avec un frigidaire à eau de 150.00$ pour ma fête, étalé sur 5 ans à raison de 50 $ par année (avant d'avoir un autre cadeau osti (en latin dans le texte) !) que tu peux faire passer ça pour du gâteau au chocolat. "

Il s'agit là, en vérité, d'une réponse directe, simple, honnête, pure. Rien de bien compliqué. Mais, tout de même, une réponse qui fait craindre le pire. Comment l'amour, le vrai, pourrait-il survivre à un marchandage aussi franc ? Je ne désavoue pas le marchandage dans la relation, cependant, celui-ci doit plutôt se bâtir sur de réels sous-entendus. Sinon, plus de place pour les surprises ou les cadeaux même s'ils sont "dus". Il faut laisser croire que l'idée vient de l'autre afin que le "du" fasse place au cadeau, qu'il soit mérité ou non. Sinon, adieu romantisme! Adieu passion ! Adieu fantaisie ! Vous ne voulez tout de même pas que je me transforme en escorte dans mon propre couple !

Scénario no. 3 : "L'ironie"

- " Ben non voyons, tu sais bien que je supporte mal le plaisir. Depuis que je suis toute jeune, je baigne, je nage, je me noie constamment dans le malheur;  mes yeux et mon âme sont entraînés à ne voir que ce qui ne va pas, c'est tout de même pas aujourd'hui que ça va changer!"

C'est pour moi, et de loin, la meilleure réponse. Celle qui laisse place à l'interprétation tout dépendant si la personne visée se situe à un premier ou à un deuxième degré.

Le premier degré vous répondra qu'il est désolé, qu'il a été insensible de ne pas avoir pris en considération votre vie si difficile, qu'il se trouve bien cruel d'avoir posé cette question. Et pour se faire pardonner, il vous offrira d'aller manger une crème glacée à la cantine du coin.

En ce qui concerne le deuxième degré, il réagira en réalisant à quel point sa question était stupide.

- "Maudit que j'suis con. Veux-tu une crème glacée à la place ?".

Pour ceux qui ne voient pas la différence entre ces deux réponses, je vous apprendrai que vous vous situez au premier degré. Pour les autres, bravo ! Continuez à me lire et n'oubliez pas la crème glacée.

Morale de cette histoire :

"Que vous l'ayez petit, que vous l'ayez gros, peu importe, dans la vie, mieux vaut avoir beaucoup d'humour. C'est encore la meilleure façon de prendre une femme."

7 commentaires:

Une femme libre a dit…

Le problème de ce gars-là, ce n'était pas tant sa question dont il n'attendait pas vraiment de réponse, avez-vous remarqué qu'il s'était déjà répondu lui-même, Travailleuse sociale? non, le problème de ce gars-là, c'était le pop-corn dans les dents et la piscine de Pepsi qui venait avec. C'est pour ça que vous l'avez flushé évidemment, mais vous aviez trop de délicatesse pour le lui dire directement, grande âme que vous êtes!

ClaudeL a dit…

Comme à un enfant qui pose une question qui nous surprends, j'aurais tout simplement dit: "Pourquoi tu demandes ça?" Et ça lui aurait probablement fait plaisir de développer, sans que tu aies à te "compromettre".

Travailleuse sociale a dit…

@une femme libre : effectivement, j'ai trouvé un petit bout de papier sur lequel j'inscrivais "la réponse est dans la question !" pas de choix de réponse. J'ai oublié d'inclure cette réflexion dans mon billet. Et je suis bien d'accord avec vous et aussi pour le pop corn et le pepsi. :o)

@Claudel : bon conseil. Je vais répondre ça la prochaine fois... euh. Enfin... j'espère qu'il n'y en aura pas de prochaine fois !

Sébastien Haton a dit…

Ce qui est crissement bien c'est que je n'ai presque rien compris mais que j'ai adoré ce message ! Beaucoup de piquant et de drôlerie.
Il faut que je le relise.
Et sinon, le jeune homme pose la question parce que les garçons passent leur temps à vouloir avoir le pénis le plus grand sans bien comprendre pourquoi.

Travailleuse sociale a dit…

Les filles non plus d'ailleurs, ne comprennent pas trop pourquoi.

Anonyme a dit…

Tu devrais écrire un texte sur la forme et la grosseur des seins, ce serait bien marrant, et peut être que tu pourrais en apprendre aux hommes expliquer le AA jusqu'au DD et le 32 jusqu'au 40!! J'aimerais bien lire cela!

Travailleuse sociale a dit…

Je peux en effet dire pas mal de choses là dessus à commencer par le AA, la grandeur dont tu peux mettre la brassière d`un coté comme de l`autre et ne jamais voir la différence...

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