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Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


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mercredi 30 juin 2010

Mes vacances à la campagne (on lâche pas !)

Chapitre 3

On est rendus quelle journée donc là ?

En vacances, il n’y a plus de lundi, plus de mardi ni de samedi ou de dimanche. Il n’y a plus cette perception de la semaine qui se termine ou de celle qui débute. Chaque semaine, chaque mois, chaque journée ressemble au dernier qui, lui, se confondra dans le suivant. J’ai arrêté de compter et je vis au jour le jour. Je me couche tard, je me lève tard et entre les deux, je passe le temps.

Je dois l’avouer, si je me couche tard c’est que j’ai un peu peur la nuit. Je dois dire que je regrette d’avoir autant écouté toutes ces enquêtes criminelles, tous les CSI Miami, New York ou Las Vegas, tous les Bones, les NCIS, les documents d’enquêtes de meurtriers en séries de Canal D et j’en passe. Toutes ces histoires où l’on voit des meurtres commis au fond des bois et accusant ces villageois consanguins. À Montréal, rien dans ces histoires ne me touche vraiment. Ce n’est pour moi que pur divertissement. Mais ici, au creux des bois, elles font naître nombre de fantasmes malsains. Chaque bruit de moteur accompagne un suspect potentiel pour cette prochaine histoire morbide qui se déroulera à 5 km d’un petit village.

Après quelques soirées à me retenir de paniquer, j’allai voir le mari de la propriétaire pour me rassurer de mes voisins. Ce dernier se fit un plaisir de me raconter tous les problèmes vécus dans cette campagne profonde.

Cette histoire de voisin avec ce mauvais chien qui hurlait constamment à tout vent toutes les nuits. Non, pas le chien, le voisin. Le voisin hurlait !

« Mais j’ai réglé le problème à c’t’e crétin » se vanta-t-il, « je suis allée le vouérrr pour y régler son compte une fois pour toutes, avec ma carabine. Vous pouvez me crouérrre qu’on l’a plus jamais entendu depuis ce temps-là. »

« Ah bon, et bien » dis-je sans même oser penser poser LA question « Mais que s’est-il passé ? ». J’étais en effet bien loin de vouloir la réponse.

« Et c’t’autre idiot qui faisait tout le temps des partys. Croyez-moé, y’en fais pu ! Vous allez être tranquille en crisse toute l’été, ma p’tite dame. Pis j’espère que vous non plus vous ferez pas de bruit. »

« Soyez sans crainte. » répondis-je simplement, un simple rictus, un sourire incomplet, un signe de crainte non assumé, décorant mon visage.

« Pis cette semaine, j’ai vu un char nouérrr qui est repassé trois fois dans la rue. J’ai sauté dans mon pick up pour le rattraper l’enfant de chienne pis voir c’est quoi qui voulait. Mais je l’ai pas pogné. J’ai pas été assez vite. »

Je retournai donc dans mon chalet peu rassurée à vrai dire. Si je n’avais plus peur des voisins, il en allait maintenant tout autrement du mari de la propriétaire.

Donc le soir, je me couche tard pour qu’il ne reste plus que quelques heures de noirceur à passer avant que le jour ne se lève. Je m’endors, mais toujours un peu paniquée, toujours quelque peu aux abois. Je suis consciente que le danger se localise majoritairement dans ma tête, mais juste au cas-où, on ne sait jamais, je reste sur un pied d’alerte et je m’endors crispée.

Mais la nuit dernière, sans crier gare, je me réveillai en sursaut. Je me mis à hurler. La peur au ventre, la panique pas très loin derrière, je réalisai que j’avais perdu la vue. J’étais devenue aveugle, AU SECOURS ! Je devenais subitement Marie Ingalls perdue dans sa prairie noire. Quelle horreur ! Quelle noirceur ! Seule, sans téléphone pour appeler les secours, avec des voisins situés à des kilomètres, comment pouvais-je survivre à ce difficile coup du destin ? Paniquée, je tâtai les murs, prête à déambuler au dehors jusqu’à ce qu’un bon samaritain ne croise ma route. Il me faudrait probablement des jours avant qu’il ne se place sur mon chemin, mais que m’importait, l’essentiel n’était-il pas de rester en vie ? Je faisais des plans. Je devais apporter suffisamment d’eau, des provisions. D’abord, chercher mon sac à dos. Longer les murs jusqu’au frigo, avec le bruit qu’il fait, je devais pouvoir le repérer facilement…. Sans savoir comment, mes pas et mes mains tâtillonnants, me menèrent à une fenêtre. C’est ainsi que je me questionnai sincèrement et scientifiquement sur ma nouvelle cécité. S’il était bien possible que je puisse devenir aveugle sans m’en rendre compte, il était toutefois improbable que je puisse malgré tout, voir les étoiles ! Je pris de grandes respirations et finis par m’expliquer le tout par le fait qu’il n’y avait plus d’électricité.

« Crisse, fait donc ben noir ! »

En effet, aucun phare d’auto dans ma rue, ne venait rompre la noirceur de ces bois. De toute façon, il n’y a même pas de rue !

N’y pouvant rien, sauf de laisser passer la nuit, je retournai m’étendre et continuai à prendre de grandes respirations jusqu’à ce que je me rendorme. Je demeurai cependant quelque peu crispée, toutes ces émotions ayant remué le mince filet de sécurité psychologique qu’il me restait.

À mon réveil, je voyais la lumière mais tout demeurait tout de même flou. « Ah, merde !, je n’avais pas rêvé». Je n’étais pas encore aveugle, mais cela ne saurait tarder. Je tentai encore de me calmer et de remettre mes idées en ordre. Il me fallait réfléchir à une solution. La première qui me vint à l’esprit, fut de mettre mes lunettes. La situation s’améliora légèrement mais encore, le flou persista dans ma vue, continuant d’embrouiller mes idées. « Et comment pourrais-je régler ce problème une fois pour toutes ? » m’impatientais-je. Une deuxième idée effleura alors mes pensées. « Peut-être que mes lunettes sont sales ? »

Je les enlevai. Mais alors que je ne voyais pas avec mes lunettes, je ne pouvais pas voir non plus, sans mes lunettes ! Alors, comment repérer cette saleté maudite ?

Il me vint soudain l’idée de génie, de les laver, juste comme ça, tout d’un coup que ça règlerait la situation, juste comme ça, sans même constater l’ampleur du problème, juste comme ça. Je les lavai, les mis sur mon nez et je revis. Je revoyais et je revivais ! Quel bonheur ! J’étais soulagée d’une façon qu’il m’est absolument impossible de vous décrire. Toutes ces peurs n’étaient en rien fondées. Je pouvais me calmer et me relaxer. Ce que je fis. Je me calmai et je finis par faire ce qui me semblait être la meilleure chose à faire eu égard à ces circonstances exceptionnelles.

Je me rendormis.

2 commentaires:

Une femme libre a dit…

Plus je vous lis et plus je comprends pourquoi je ne suis pas attirée par la campagne! ;o)

Travailleuse sociale a dit…

Ah ! moi j`adore ça, j'en ai pas toujours l'air, mais j'aime le calme. On verra combien de temps ça va durer, mais pour l'instant, c'est très bien.

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