Bienvenue sur mon blogue de lecture virtuelle !

Pour tout vous dire, je suis une travailleuse sociale qui est devenue enseignante. J'aime écrire. Honnêtement, depuis ses tout débuts, je m'oblige par ce blogue, à écrire et ainsi me maintenir dans un processus de création. Je n'ai pas vraiment d'objectifs autres que d'écrire et de me divertir. J'espère aussi que vous saurez trouver un peu de plaisir à me lire.


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mercredi 7 juillet 2010

La campagne, encore et encore... mon Dieu, c'est ben long des vacances de prof !

Qu’est-ce que le bucolique ?

Le bucolique c’est d’avoir le temps pour s’inquiéter pour les deux castors qui viennent passer des journées entières devant ton chalet, parce que tu les as pas vus depuis quatre jours. Mais que font-ils ? À quoi pensent-ils ? Leur est-il arrivé malheur ? Cet atelier d’ébénisterie n’est-il qu’un loisir alors qu’ils travaillent à plein temps pour une compagnie de bois qui les exploitent ? Voilà, je fais de l’anxiété de castor ! Et voilà ce que c’est, encore, que de s’attacher à quelqu’un qui ne te connaît pas. Suis-je encore dans l’illusion de la relation ? Quand donc apprendrais-je cette leçon de vie que je ne cesse de me répéter, apprends à connaître avant de t’attacher. Et que ferais-je quand ils me reviendront ? Continuerais-je, rassurée de les voir, de les observer sans mot dire ou tenterais-je un simple bonjour au risque de les voir disparaître à nouveau ? Encore une fois, je suis envahie par des questions sans nul autre intérêt que de passer le temps, c’est un peu ça le bucolique.

Le bucolique c’est de pouvoir admirer la marmotte qui flâne sur mon terrain avec ses deux petits et de se dire, qu’ils sont donc mignons ! Je ne m’étais jamais aperçue qu’une marmotte puisse être si jolie, avec son petit museau et son air de regarder nulle part. Mais qu’a-t-elle donc de si différent pour que je sois en si grande pâmoison devant elle, qu’a-t-elle de si différent de la marmotte de ville ? Est-ce le simple fait qu’elle soit plus mince ? Mon obsession du poids prend-elle ici encore une place lorsque je fais face à la gent animale ? Quelle horreur ! Ne me quittera-t-elle donc jamais ? Ou n’est-ce pas plutôt le fait qu’ici, au fond des bois, à brouter toute la journée, elle me semble beaucoup plus en forme et en santé, que celles de Montréal, sur le bord du chemin, écrasées !

Le bucolique n’est-il pas de se faire engueuler par un vieux bonhomme au volant d’un pick-up (et cette expression, pick-up, n’est-elle pas en elle-même, extrêmement bucolique ?) de me faire engueuler, dis-je, parce qu’il est sorti de sa cour sans regarder et que si je ne l’avais vu, si je n’avais freiner à temps, il m’eut été probable de le frapper alors que je roulais à une vitesse folle de 40 km/heure sur cette route à la sortie du village limitée à 50 km/heure ? Vieux taré ! C’est bucolique en esti ça !

Le bucolique c’est d’admirer en pédalant, tout ce qu’il est impossible de voir lorsque nous roulons en auto, telles ces poules avec leurs poussins, ces deux lamas cachés derrière les chevaux, ce gros Saint-Bernard, heureusement trop paresseux pour pourchasser mes roues, cet autre gros chien qui sort sans crier gare de sa cachette avec l’intention ferme de te bouffer sans qu’il ne reste un seul morceau de ta bonne humeur qui avait si bien débuter ta journée. Le bucolique c’est de pouvoir admirer tout ça en suant à grosses gouttes parce que la région est pas mal plus montagneuse qu’il n’y paraissait à prime abord, de suer pendant que les camions te dépassent sans te voir et qu’il ne reste que le gravier (mou et sableux comme de la marde) pour sauver ta peau parce que c’est tout ce qu’il y a sur le bord de la route et que tu finis ta journée avec le cul en feu parce que ta selle, et bien ta selle, n’occupe que le tiers de tes énormes fesses…

Le bucolique n’est-il pas de se retrouver en file indienne derrière Madame Lavallée qui conduit, ma foi, fort prudemment depuis son accident de l’an dernier qui lui a valu cette nouvelle prothèse en vitre en lieu et place de son œil droit. Désormais, Madame Lavallée roule très lentement, ne pouvant voir dans l’angle de son œil mort, roulant à la moitié de la vitesse permise ayant perdu 50% de sa vision. Le bucolique est irrémédiablement, de rouler en file indienne derrière Madame Lavallée et de ne rien penser, de ne pas klaxonner, de ne pas dépasser et de n’avoir même pas l’idée de se lamenter puisque nous avons le temps pour faire tout autrement. Et cette Madame Lavallée à qui l’on permet de continuer à rouler parce qu’un jour lointain, elle fût la seule maîtresse d’école du village, enseignant à ti-Gilles, devenu maintenant médecin et qui, craignant encore de se retrouver chez le directeur, n’aborde jamais, lors des visites médicales, cette possible éventualité de n’avoir plus les capacités de conduire… Bravo Madame Lavallée pour votre courage bien que je ne puisse en dire autant de ti-gilles !

Le bucolique n’est-il pas d’avoir le temps d’écrire tout ça sans se demander l’heure qu’il est, sans se demander ce qui vient après, ce que l’on doit faire pour arriver à temps pour le travail ; l’épicerie, le lavage, le ménage, tout ça peut attendre, mais attendre quoi, je ne pourrais le dire exactement puisqu’il n’y a plus rien à attendre. EN VÉRITÉ, N’EST-CE PAS QUE CELA, ÇA, ET RIEN D’AUTRE QUE ÇA, QUE LE BUCOLIQUE, DITES-MOI ?

4 commentaires:

Sébastien Haton a dit…

C'est vrai, le bucolique c'est exactement ça du moment que ça fait plaisir.

Travailleuse sociale a dit…

Effectivement et comme un prolongement sur le même thème, j'ai vu l'autre jour des geais bleus plongés littéralement dans l'étang alors que j'étais entrain d'écrire. Moment magique et magnifique !

Sébastien Haton a dit…

Là je te rejoins ! Ai éprouvé cela plusieurs fois aujourd'hui avec une bergeronnette, deux huppes fasciées, trois buses variables et une volée de palombes !

Travailleuse sociale a dit…

Wow c'est super !

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